L’invité du blog: 50 ans de carrière depuis le premier 45 tours en 1972.
Yves Duteil marque ses 50 ans d’écriture, de composition et de scène avec un coffret de 16 CD (Bayard Musique), une intégrale des chansons « Chemin d’écriture » (commentées par l’artiste ) aux éditions de l’Archipel 468 p., 24 €et des concerts. A Paris les 19 et 20 mai 2023 aux Folies Bergère.
II répondait au questionnaire du blog il y a dix ans.
« Dieu est entré dans ma vie sur la pointe des pieds, par la voie de la douleur. Et un jour je me suis aperçu que je priais », confie-t-il encore pour évoquer un chemin de foi. (fr)agiles traduit tout cela. Entre crainte et espérance. Entre terre et ciel. »
Yves Duteil à La Croix en 2008.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Yves DUTEIL: « La prière » chantée par Brassens, qui professait un irrespect quasi institutionnel pour les curés, est un « Je vous salue Marie » particulièrement émouvant. « Oh Happy day » a quelque chose de magique qui nous parle de Jésus (« When Jesus washed our sins away », (Quand Jésus a lavé nos péchés) porté par ces voix célestes et harmonieuses de Gospel, est un hymne à la ferveur.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Il aime l’harmonie, quand les Hommes sont en accord parfait. Il déteste l’orgue de nos barbaries.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
De la musique d’ascenseur, et en bas, en bruit de fond, les soldats qui chantent en canon…
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
La petite musique du silence. Rien n’est plus propice à la prière, au recueillement, au questionnement. C’est là que nos petites voix du dedans peuvent enfin remonter vers la surface, et nous murmurer ce que le tumulte du quotidien nous empêche d’entendre…
– Que chantent les anges musiciens ?
« On ira tous au paradis » de Polnareff… Certains voudraient entonner « Si j’avais les ailes d’un ange » de Robert Charlebois, mais les autres répliquent par « Charlie, t’iras pas au Paradis » de Gilbert Bécaud…
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Le Boléro de Ravel, qui m’évoque une foule qui se rassemble peu à peu, pour faire monter vers le ciel une prière de plus en plus puissante…
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Où que je sois dans l’univers
Tu es ma force et ma lumière
Et j’avance dans la nuit noire
Là où tu poses ton regard… »
(« Le simple fait que tu existes », extrait de l’album « Sans attendre » /2001)
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
« Soirées de Princes » (Pierre Delanoë)
« Toulouse » (Claude Nougaro)
« Mon enfance » (Jacques Brel),
la B.O. de « La liste de Schindler » (John Williams),
« A day in the life » (The Beatles)
« Ma révérence » (Véronique Sanson),
«Embargo » (Art Mengo)
«Corcovado » (Astrud Gilberto)
« Ma plus belle histoire d’amour » (Barbara)
Tout Brassens.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Le plus amusé, je dirais…
« Femme que j’aime, c’est ta ta ta ta,
Femme que j’aime mais ce n’est pas toi » (Michel Polnareff)
Peu nombreux sont ceux qui ont compris qu’il fallait commencer par « c’est » et non par « femme », ce qui éclaire la chanson toute entière : « C’est ta (-ta-ta) femme que j’aime et ce n’est pas toi » La suite est encore plus explicite :
« Et ce que toi tu prends pour une chanson,
Qui te-te plaît bien…
C’est un aveu tourné à ma façon
Mais tu n’y comprends rien… »
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Naturellement Jacques Brel, Georges Brassens, Félix Leclerc, mais aussi Paul McCartney, James Taylor, Vinicius de Moraes, Jean-Sébastien Bach, Claude Nougaro, Barbara, Laurent Voulzy, Alain Chamfort, Julien Clerc, Jean Ferrat, Michel Legrand, Eddy Marnay, Pierre Delanoë, Gilles Vigneault… et des dizaines d’autres…
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
« le Sacre du Printemps » (Igor Stravinski). C’était la répétition générale d’un concert donné ensuite à l’Opéra Bastille, l’orchestre symphonique était extraordinaire de cohésion, c’était plus que parfait, ébouriffant d’énergie et de précision.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Le silence après la musique de Mozart…
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Le blog d’Yves Duteil: https://www.yvesduteil.com/blog/
A lire, sur le site de NosEnchanteurs un entretien en 2021.
http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2021/06/30/yves-duteil-en-liberte-lentretien/
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