« Clarinettiste virtuose et inspiré, Yom n’a eu de cesse d’explorer nombre d’esthétiques musicales. Du klezmer traditionnel revisité aux musiques électroniques, en passant par le rock, l’americana, la musique classique et contemporaine, sans parler de formes totalement inclassables, cet insatiable touche-à-tout en quête d’absolu ne perd cependant jamais de vue sa vision de la musique, l’approche de l’âme humaine, un besoin d’universalité et de spiritualité qui le conduisent depuis quelques années à s’inspirer des musiques sacrées pour faire évoluer son langage. L’année 2018 est l’occasion pour Yom de célébrer dix ans de créations qui auront donné lieu à dix albums, et de continuer activement à tisser les liens qui unissent musique et spiritualité. »
Présentation de l’auteur.
Vient de publier: « Prière », pièce unique de cinquante minutes associe les registres et ouvre les horizons, voyage intérieur d’un chemin entre Genèse et Apocalypse. « Yomby Yom », un coffret 2 CD, Buda Musique. A paraître en novembre 2018, « Yom & The Wonder Rabbis ».
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
-Yom (Guillaume Humery): « Ya Mariam » de Sœur Marie Keyrouz et tout son disque « Méditations d’Orient »; Hildegard von Bingen (je prépare un projet musical sur elle, j’en ai donc écouté 3 heures par jour ces deux derniers mois !); Exspecto Resurrectionem Mortuorum de Olivier Messiaen
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Dieu AIME évidemment la musique, la musique est une part de Dieu, Dieu est musique.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Je ne suis pas familier de l’idée de Paradis, mais j’espère qu’on peut absolument tout y entendre, tout ce qui se fait dans la sincérité totale d’un acte de création véridique en tout cas!
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Toutes les musiques sacrées, toutes les musiques qui ont été composées dans l’espoir d’une forme d’élévation, de communication, en dehors d’une idée de séduction ou de simple divertissement.
-Que chantent les anges musiciens ?
Le Gloria de Vivaldi?
– Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Cantate BWV 27 de Bach
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
On chante pour tenter d’entrer en contact avec Dieu, si je le rencontrais, je pense que la question du chant serait immédiatement obsolète.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Stabat Mater de Pergolèse
Méditations d’Orient de Sœur Marie Keyrouz
Toutes les cantates de Jean Sébastien Bach
Requiem de Mozart
les Années de Pèlerinage de Liszt
Lontano de György Ligeti
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Jean Sébastien Bach
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Romica Puceanu, chanteuse roumaine à la voix extraordinaire et improbable.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Lux Aeterna de György Ligeti.
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A lire dans LA CROIX du 3/04/2018
Yom (à droite) et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard . / Sylvain Gripoix
Un large sourire, le goût des espaces à explorer, une énergie qui trouve sa source du côté du sacré tout autant que du profane, Yom connaît, à 38 ans, un nouveau printemps riche en créations. En dix ans et sept albums, le Parisien Yom (Guillaume Humery) a tracé un sillon singulier et inspiré par ses racines familiales et ses rencontres artistiques. Cet insatiable sort deux albums Prière et Yom by Yom, florilège de sa récente décennie musicale.
Prière, créée dans la cathédrale de Coutances en 2017 lors du festival Jazz sous les pommiers, traduit la rencontre de Yom (clarinette) et de Baptiste-Florian Marle-Ouvrard (orgue), co-titulaire de la tribune de l’église Saint-Eustache à Paris. Pièce unique de cinquante minutes, cette prière associe les registres et ouvre les horizons, voyage intérieur d’un chemin entre Genèse et Apocalypse.
La prière traditionnelle juive rencontre le classicisme façon Bach et autres créateurs chrétiens. Enregistré sur le nouvel orgue de la salle Boulez de la Philharmonie de Paris, l’album Prière renvoie, comme le suggère Laurent Bayle, directeur de la Cité de la musique, « à la dimension spirituelle de l’art ». On y entend le cri et les louanges de l’humaine fragilité s’élevant sous les yeux d’un Dieu tout-puissant et miséricordieux.
Parallèlement, Yom, qui s’affichait avec une couronne de prince du klezmer sur un précédent album, a écrit Illuminations, présenté avec le quatuor à cordes iXi.Il vient de créer ce 28 mars à l’église de Varces, dans le cadre du festival Détours de Babel dans l’Isère, En moi mes ancêtres, un rituel pour clarinette et chœur d’enfants.
Sans oublier, dans les événements à venir, Lingua Ignota,un hommage à la mystique du Moyen Âge Hildegarde de Bingen, préparé avec la mezzo-soprano Élise Dabrowski. La fin de l’année devrait être encore marquée par le retour de Yom et les Wonder Rabbis, un groupe aux accents rock-électro détonants, en concert et disque. Ou encore le spectacle toujours à l’affiche en compagnie du joueur de guimbarde chinois Wing Li et de leur Green Apocalypse. Quel parcours depuis que Yom obtint le premier prix de clarinette au conservatoire à 17 ans !
Robert MIGLIORINI
Disques : Prière, un CD; et Yomby Yom, un coffret, 19,44 €, Buda Musique. Concerts : le 10 avril à Rennes, le 14 mai à la cathédrale Saint-Corentin de Quimper; 15 mai église Saint-Étienne du Mont, à Paris ; le 17 mai à Arras; 6 juin à la Philarmonie de Paris dans le cadre de la nuit blanche.
Site du festival détours de Babel: https://www.detoursdebabel.fr/
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