Raymond Fau. Auteur, compositeur, chanteur, photographe.
Raymond Fau est né à Graulhet (Tarn) en 1936. Dès l’âge de 18 ans il découvre l’Afrique. Cette expérience de 3 ans en Oubangui Chari est un tournant dans sa vie. Ouvrir les yeux sur le monde et recevoir des autres cultures, voilà ce qu’il avait appris. De retour en France, il devient animateur national des Scouts de France (Il fait ses débuts en 1963) et ne cesse de tisser des liens étroits avec le mouvement scout international. Depuis lors, Raymond Fau a axé sa vie autour de deux pôles majeurs. Pendant 30 ans il a composé des prières chantées et des chansons qu’il a interprété au cours d’innombrables veillées qu’il animait en France et dans tous les pays francophones, veillées au cours desquelles il partageait sur grand écran sa « prière sur le monde », ce monde qu’il ne cesse de parcourir à la découverte de sa variété qui en fait sa plus grande richesse. En 1996 il cesse les veillées et poursuit ses voyages. La rencontre du P.Jean Debruynne notamment a marqué son oeuvre. Raymond Fau a fait connaître de nombreux artistes. Il a compté près de 30 guitaristes qui au fil de sa carrière ont joué avec lui. « Ce grand solitaire n’a jamais fait cavalier seul » assurait Pierre Pradelles. Il est aujourd’hui retraité. Une anthologie parue en 2014 chez Studio SM-ADF-BAYARD musique réunit en 4 CD la plupart de ses chansons et interprétations. « Des églises en fête aux jeunes en prière, des veillées en images aux frontières du monde, on le retrouve au milieu des enfants: « Allez, on chante », avec ses amis « chanteurs en balade », mais surtout avec ses chansons d’ici et d’ailleurs. » Parmi ces chants les plus connus figurent « N’aie pas peur », « Toute ma vie », « Tu es là au coeur de nos vies ».
Jean Humenry, lui aussi artiste, vient de retracer (avec le journaliste Christophe Henning) le parcours de Raymond Fau dans un récit aux accents d’hommage amical: « Raymond Fau, le mendiant de lumière », 238 p., 19,90 €.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
–Raymond FAU : à mon âge (Raymond Fau est né en 1936. NDLR), je préfère répondre aux questions avec des « peut-être » et des « possibles. ». J’évoquerai tout d’abord un souvenir exotique. C’était en septembre 78, sous les remparts de Fez, je ne parvenais pas à m’endormir. C’est alors qu’un berger est sorti. Il jouait de la flute et chantait. Cette musique limpide évoquait Dieu. Tout simplement. De même lorsque ma grand-mère chantait de sa belle voix Noël en occitan. Je citerai enfin ces musiques de mon enfance ou encore à chaque fois que j’ai entendu un peuple me crier sa douleur.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Peut-être. Il faudrait que je lui demande !
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Je ne sais pas!
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Mes goûts sont étrangement classiques : le chant grégorien, le répertoire monastique de l’abbaye de Tamié, en Savoie, la liturgie en un chœur basque.
– Que chantent les anges musiciens ?
Je ne sais pas.
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Sans hésiter : « Je n’aurai pas le temps » de Michel Fugain.
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Toute ma vie », composée il y a 52 ans dans le cadre d’une veillée scoute. Un chant par lequel on me définit, ou bien encore « Le Salve Regina » en latin.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Un disque de la chanteuse de fado portugais Amalia Rodrigues, De la country du texan Don Williams/ Les concertos de Vivaldi, le concerto pour guitare et orchestre de Bellini. Tout Jacques Brel, le concerto de l’Empereur de Beethoven, la Water Music de G.F Haendel,
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Celui de l’opéra de Verdi, Nabuco.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Didier Rimaud, Joseph Gelineau, D’une extrême gentillesse avec moi. Lucien Deiss avec leur grand sens de l’Église qui chante. Jacques Brel pour ses croquis de la vie, Guy Béart pour la variété de ses sujets, les chansons de Georges Brasses pour le si bien dit et le grand interprète Gilbert Bécaud.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Sur la plage de Faa’a, Tahiti où j’étais accueilli avec Bernard Haillant et Gaëtan de Courrèges. Avec cette chanson de Haillant « L’homme qui pleure. » À chaque fois que je rencontre des gens simples. Fadhili William, compositeur chanteur guitariste keynian. Et sa chanson chanson « Malaïka ». (ange en swahili) 1958.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Tous les chants populaires. Quand j’entends le chant de la nature.
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Sur le réseau rcf: https://rcf.fr/culture/musique/raymond-fau
https://rcf.fr/spiritualite/vie-de-leglise/la-musique-liturgique-outil-de-communication-extra-ordinaire
Le chant ramasse tout de nos existences. Il exprime la vie des hommes. Une humilité à laquelle est sensible Raymond Fau. Célèbre auteur compositeur et interprète, il a marqué des générations de fidèles de l’après Vatican II. On lui doit « Tu es là au cœur de nos vies », « N’aie pas peur » ou encore « Je veux te chanter Marie ».
L’artiste reste discret: exceptionnellement il a accepté de participer à l’émission Grand Angle sur RCF. « On m’a reproché que mes chants étaient trop simples« , confie-t-il. Il se défend par le fait que ses textes étaient des « des prières personnelles » destinées à faire écho dans le cœur des autres.
Sur le site de son label ADF-BAYARD musiqus: http://www.adf-bayardmusique.com/album1411-raymond-fau-anthologie-raymond-fau
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