L’invité du blog: Philippe Robert. Musicologue et compositeur
Avec Philippe Robert, Jo Akepsimas vient de publier à la demande de l’Union sainte Cécile (Strasbourg) le premier volume de l’ensemble « Psaumes responsoriaux & acclamations avant l’Évangile » pour l’année C. Ce remarquable nouveau psautier permet la pleine participation des fidèles et « la belle découverte de la richesse et de la saveur de la Parole de Dieu » (Mgr Delannoy).
« Dans cette proposition explique dans l’avant-propos, le P.Jean-Claude Reichert, tout le monde apporte au dialogue avec Dieu la part qui revient à la place qui est la sienne: la chorale, sa polyphonie, le psalmiste, la fonction qu’il exerce à l’ambon, un chantre, sa voix soliste, l’assemblée, le chant communautaire de son répons, et l’organiste, le soutien qui lie l’ensemble.« . Une proposition écrite à la mémoire de Joseph Gélineau, grande figure du renouveau liturgique et musical.
L’union sainte Cécile: https://boutique.union-sainte-cecile.org/
Philippe Robert est Licencié en Histoire de l’art, Archéologie, Musicologie et titulaire du diplôme du Jury d’État (3ème degré) de pédagogie musicale. Il a enseigné pendant douze ans l’histoire de la musique dans deux Académies de musique (Liège et Visé) et durant trente-deux ans la pédagogie musicale aux futurs institutrices maternelles à l’HELMo (Haute Ecole Libre Mosane)

Il collabore à diverses revues liturgiques : Feu Nouveau, Chantons en Église, Caecilia, Voix Nouvelles. Il a aussi publié des articles dans La Maison Dieu et Liturgie. Dans le domaine du chant liturgique, il a collaboré à l’édition du Missel Noté de l’Assemblée (Brepols) et au manuel francophone, Chants notés de l’Assemblée (Bayard) ; aux recueils Chrétiens en prière et Hymnes nouvelles pour la liturgie. Il a composé de nombreux chants et enregistré plusieurs CD : Chantons avec toute l’Église, Marie, Mère de la Vie, Comme va l’espérance… Il a également écrit quatre cantates dont deux, Le chant du premier jour et Lucernaire sont éditées à la Schola Cantorum.
Il enseigne actuellement à l’Institut Supérieur de Liturgie (ISL) à Paris, section Certificat de Musique Liturgique (CML).
(Sur son site):
*******
–Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
-Philippe Robert: Je pense que toute période de l’histoire de la musique a ses chefs d’œuvre de musique sacrée. Tout récemment, j’ai découvert avec plaisir le Stabat Mater de Christopher Gibert. Je redécouvre toujours avec bonheur un motet de Josquin des Prés ou de Palestrina, ou une œuvre baroque, classique ou romantique. Un psaume de Mendelssohn, par exemple.
–Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Oui, Dieu aime la musique. Sinon, pourquoi aurait-il permis que l’homme la découvre et l’inscrive dans une histoire ?
– Au paradis , quelles musiques y entend-on ?
Difficile à dire ! Le son étant matériel, qu’en sera-t-il dans un hors-espace et un hors-temps ? Sans doute des vibrations qui nous plongent dans un Amour infini ?
–Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Tout dépend s’il s’agit d’une prière de louange, de supplication, d’intercession… Celles qui ont le ton juste pour exprimer le type de prière que l’on veut adresser à Dieu. Je pense à la Passion selon saint Luc de Penderecki, mais aussi à certains airs des Passions de J.-S. Bach, des œuvres d’Arvo Pärt…. Le Quatuor pour la fin du temps de Messiaen.
–Que chantent les anges musiciens ?
La Musica mundana auraient dit les Anciens. La musique céleste ; la musique des Sphères… Peut-être celle que nous essayons d’exprimer par nos moyens humains, par la Musica humana ? La musique qui exprime au mieux la Gloire de Dieu et son amour pour les hommes. Peut-être aussi le Sanctus, comme nous le disons à chaque eucharistie !
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
« Pour l’amour de cet homme » de Didier Rimaud et Marcel Godard.
– Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
L’hymne « Quel secret habitons-nous » de Patrice de La Tour du Pin avec la mélodie de Joseph Gelineau.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Certainement le Requiem de Fauré.
Le reste serait plutôt des ensembles. Par exemple :
Un CD de motets de Francis Poulenc (Prières à saint François, par exemple)
Un CD de motets de Henri Purcell (Funerall music for the Queen Mary, par exemple)
Un CD des motets de Duruflé (Ubi caritas, par exemple) et son Requiem.
Un CD de la liturgie slavonne chantée par un choeur russe.
Le concerto en Sol de Maurice Ravel (2ème mouvement, plus particulièrement)
Un CD de motets de Benjamin Britten
Le Requiem de John Rutter (Ps 22, notamment)
Un CD de motets d’Arvo Pärt
Un CD de motets de la Renaissance.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
« Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » de J. Gelineau, inspiré de la fin de Jeanne au Bûcher d’Arthur Honegger.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Beaucoup de noms ont déjà été mentionnés ci-dessus :
Fauré, Debussy, Ravel, Poulenc, Honegger, Franck Martin, Messiaen, Pärt… pour la musique « classique »
Gelineau, Godard, Villeneuve… pour la musique liturgique.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Tout récemment, en écoutant le 1er mouvement du Concerto pour piano de Robert Schumann au Concours Reine Élisabeth. Mais c’est pour des raisons personnelles.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Le dernier mouvement du Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen
.
Laisser un commentaire