L’invité du blog : Michel-Olivier MICHEL. Comédien, metteur en scène, formateur. Michel-Olivier Michel présente « Le paradis des robots » son adaptation de l’essai de Georges Bernanos, « La France contre les robots » (paru en 1947). Retour sur une pensée visionnaire qui résonne dans l’actualité. Un spectacle seul en scène où s’impose un comédien croyant soucieux de révéler l’invisible par le théâtre.
Ce vendredi 25 novembre dans le cadre du festival « Théâtre à Boulogne ». Maison Saint François de Sales. 1, parvis Jean-Paul II. 92. Boulogne Billancourt. A 20h30.
Renseignements : Par téléphone : 06 64 52 59 17
Par mail : spectacle@alboflede.fr
La présentation du spectacle (sur le programme du festival) :
« Dans la pénombre, un homme tape à la machine. Il écrit pour ne pas perdre la raison. « Ils ne voient pas que la civilisation de la machine exige d’eux une discipline chaque jour plus stricte ? », s’interroge-t-il face à ce monde qui risque, sans que personne ne s’en étonne, « de perdre la liberté, faute d’avoir pris l’habitude de s’en servir ». L’homme finit par comprendre que pour sortir de cette « vie tout entière orientée vers la notion de rendement, d’efficacité et de profit », il lui faut accepter de ne pas « être comme tout le monde, de perdre son temps, de croire à autre chose qu’à la Technique ». De lutter pied à pied pour libérer sa vie intérieure et exercer pleinement sa responsabilité d’homme. Dans un seul en scène palpitant dont on ne sort pas indemne, Michel-Olivier Michel tire le meilleur de l’oeuvre de Georges Bernanos dont la pensée visionnaire est d’une brûlante actualité.
Le comédien : Michel-Olivier Michel
Comédien et metteur en scène depuis 20 ans. Après un Master en management (ESC Reims) et une Licence de sociologie à la Sorbonne, il choisit le théâtre « à temps plein » et intègre le Cours Florent en tant qu’élève (en 2000), où il suit les cours de Sophie Loucachevski entre-autres, puis comme professeur (2003). Il se forme parallèlement avec Delphine Heliet à l’Ecole du Jeu.
Il collabore depuis 2002 avec La compagnie du caillou blanc pour laquelle il joue et/ou met en scène plusieurs créations du philosophe et dramaturge Fabrice Hadjdadj : Pasiphaé ou comment on devient la mère du Minotaure, Job ou la torture par les amis, A quoi sert de gagner le monde ?, Gabbatha, Passion-Résurrection, Le prince-crapaud, etc.,
Il crée parallèlement en 2005 La compagnie des noces, avec laquelle il met en scène et/ou joue : Les Carnets du sous-sol de Dostoievski, Les Jumeaux de Victor Hugo, Les Femmes savantes de Molière, Le Dindon de Feydeau, La Dispute de Marivaux et plus récemment Tactique du diable, écrit et adapté pour la scène à partir du roman de CS Lewis (succès public avec 150 représentations et plus de 15 000 spectateurs) Platonov de Tchekhov, Le Malade imaginaire de Molière, Le Soulier de satin de Claudel (en version écourtée).
Il enseigne l’art dramatique depuis 15 ans en lycée et dans l’enseignement supérieur. Il crée en 2011 les Ateliers Philo-Théâtre qui associent à la voie de l’acteur une réflexion philosophique. Il a également enseigné le théâtre à des personnes cérébro-lésées.
Il suit des études de théologie au collège des Bernardins à Paris entre 2012 et 2018 où il obtient une Licence de sciences religieuses »
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–Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
Michel-Olivier MICHEL: Dominus Regnavit de Mondonville qui m’évoque Dieu dans sa force créative, et Lacrimosa de Mozart, dans sa délicatesse à notre égard.
–Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Dieu est souvent entouré d’un grand silence dans l’imaginaire collectif et pourtant, si Dieu a lui-même composé quelques chefs d’oeuvre – je pense au bruissement des feuilles dans les arbres ou à la mélodie légère et bondissante de l’eau qui coule dans les ruisseaux, Il doit alors très vraisemblablement aimer la musique.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
J’aimerais pouvoir vous le dire un jour et même pouvoir danser dessus ! J’espère, quoi qu’il en soit, qu’on n’y entendra pas la “musique” répétitive, industrieuse et déshumanisante des machines (que dénonce Bernanos dans son essai “La France contre les robots”).
–Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Le grégorien – je pense en particulier au Kyrie de la Messe des anges – ainsi que toutes les compositions pour orgue d’une manière générale, notamment celles de Bach. Les chants de louange à l’Esprit Saint, l’hymne des chérubins (parfois chanté au moment de l’Offertoire).
Mais aussi, la sonate pour piano en C majeur K545 de Mozart. Quand je l’écoute, j’entends la joie légère et insouciante de l’enfant, sans retour sur lui-même, pleinement vivant et confiant dans l’instant présent, mais j’imagine aussi la joie de celui qui entre au paradis, celle qui surgit après avoir traversé la souffrance et la mort, la joie de celui qui voit en pleine lumière Celui qu’il a toujours cherché, et qui lui tend les bras.
–Que chantent les anges musiciens ?
Pour les anges qui contemplent la face de Dieu, j’imagine qu’ils chantent, chacun à sa manière, et dans une harmonie sans cesse renouvelée, toujours surprenante, le mystère et la profondeur de son Etre ainsi que la beauté de sa Création.
Pour ceux qui nous accompagnent dans nos pérégrinations – nos anges gardiens doivent être très certainement musiciens, peut-être un peu maladroits comme l’ange gardien de James Stewart dans La vie est belle de Franck Capra – ils sont peut-être comme le pianiste d’un film muet qui en découvre pour la première fois les images et essaie d’interpréter comme il peut la bande-son de notre histoire bancale.
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Ommadawn de Mike Oldfield. C’est grâce à ma soeur que j’ai découvert cette musique à 13 ans. J’ai le souvenir de l’écouter, seul, tard le soir alors que tout le monde était couché (c’était l’époque des walkmans avec oreillettes en mousse, interdits à la maison). Cette musique se faisait l’écho d’un espace intérieur – un lieu à la fois familier et mystérieux, qui s’ouvrait en direct à l’adolescent que j’étais et dans lequel je plongeais avec effroi et délectation.
-Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
“Dis, quand reviendras-tu ?” de Barbara.
-Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
- La sonate pour piano en C majeur K545 et le concerto pour clarinette en A majeur K 622 de Mozart (pour l’espérance de voir Dieu)
- Tout le baroque français, en particulier, Campra, Delalande et Mondonville (parce qu’on ne s’en lasse pas)
- Tout les Beatles (parce que ce sont les Beatles)
- Marie Laforêt (parce que j’aime la fêlure de sa voix)
- Supertramp (pour retrouver les premières sensations “énergisantes” de ma jeunesse)
- Louis Armstrong (pour se détendre)
- Baby Can I hold you de Tracy Chapman (pour avoir le coeur percé)
- I say a little prayer d’Aretha Franklin (pour retrouver la douceur du quotidien)
- Le sud de Nino Ferrer (pour la mélancolie) et Madame Robert de Nino Ferrer (pour rire !)
- Modern love de David Bowie (pour danser comme un fou)
- Ommadown de Mike Olfield (pour retrouver l’accès à la vie intérieure)
- -Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
- “... mais vivre sans tendresse – on ne le pourrait pas – non non non on ne le pourrait pas” de Marie Laforêt
- et
- “Don’t you know they’re talking about a revolution, It sounds like whisper” de Tracy Chapman, j’ai été frappé par sa voix et je me souviens de l’avoir écouté en boucle. Je ne comprenais pas les paroles sauf le mot de révolution que j’entendais comme une prière, une espérance.
-Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Mozart, Bach, Tchaikovski, Louis Armstrong, les Beatles, Sydney Bechet, Supertramp, Aretha Franklin, Marie Laforêt, Joe Dassin, Jacques Brel, etc. Difficile de les citer tous, la liste est longue.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Lorsque nous nous sommes mis, avec ma fille de 2 ans, à tourner autour de la table du salon au rythme de la musique “Anton, Ivan, Boris et moi” de Marie Laforêt (la même ronde que je faisais lorsque j’étais enfant).
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Le doux murmure d’une brise légère… ou les babillements de mon fils âgé de 9 mois.
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