Éric PAILLER. Journaliste. Créateur de la série « Sacristie! », diffusée sur France 2, à 11h55, le 23 avril 2017, le 30 avril, le 7 mai, le 14 mai, le 21 mai, le 28 mai. Reprise le 10 septembre pour se terminer le 19 septembre.
Éric PAILLER. Créateur de « Sacristie! ». Journaliste spécialisé dans le fait religieux. Il collabore depuis 1997 avec le CFRT (Comité Français de Radio-Télévision. il a co-réalisé la série avec Sébastien Lerigoleur.
Rire en sacristie, saison 1 et 2.
L’humour ne connaît pas la crise. Bien au contraire. Il s’est imposé comme une arme anti morosité ; à utiliser avec discernement tout de même ! Un humour si évident, indispensable même, pour les jeunes générations dans leur souci d’appréhender un monde si… désarmant, parfois hostile, pour eux, à de nombreux points de vue. À la télévision on rit à toutes heures du jour et de la nuit sans que l’on sache très bien où se situent désormais les limites du genre : entre dérision, rire, drôlerie, ironie salutaire. Autant de couleurs pour dessiner la palette des humeurs du moment. Parfois jusqu’à la saturation. Et voilà que le magazine catholique du dimanche matin, « Le Jour du Seigneur » diffuse à son tour des brèves pépites propres à faire sourire des joies et de quelques tracas qui touchent les pratiquants et croyants ordinaires. La série s’appelle « Sacristie ! » et vient d’entamer début janvier 2017 sa deuxième saison. Cette fiction traduit sa part de vérité sur la perception du prêtre catholique aujourd’hui explique l’auteur, Éric Pailler, aidé de son co-réalisateur Sébastien Lerigoleur. Sur un format court, une minute trente secondes environ, et avec un ton où l’humour des dialogues entre les personnages (un curé nouvellement nommé dans une paroisse d’un milieu populaire et déchristianisé et son quasi sacristain) dominent, la série cathodique veut parler au plus grand nombre. « L’humour et la dérision me permettent de faire ressortir les traits de mes personnages, mais aussi de jouer l’effet miroir en amenant le spectateur à se questionner sur lui-même, ses propres failles, ses schémas et idées arrêtées » poursuit encore le journaliste d’information religieuse et auteur de documentaires. Le duo de comédiens incarnant le père Moreau (Hervé Pierre) et Bertrand (Grégori Derangère) est rejoint cette année par quatre servants d’autel et Lucienne (Clotilde Mollet), diplômée en théologie et soucieuse de ne pas rester muette devant les arguments de son curé. Au fil des 18 épisodes le dévoilement de quelques vérités bonnes à dire remet le spectateur, tenté par l’inquiétude, sur la route de la résurrection, de la victoire de la vie sur la mort. Dans la bonne humeur. Il en va d’un présent et surtout d’un meilleur avenir. Divin humour, comme le rappelle le P.Robert Scholtus, curé à Metz et auteur de nombreux ouvrages qui ne distille pas la mélancolie : « L’humour est la plus belle expression de la liberté des enfants de Dieu qui, sous le sourire paternel de la bienveillance divine, peuvent bien s’autoriser quelques irrévérences. L’humour fait la discrète élégance de leur espérance quand il n’est chez d’autres que « la politesse du désespoir », selon le mot de Paul Valéry. ». Pour l’humour de Dieu et des hommes, voilà un beau programme.
Robert Migliorini.
– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Éric PAILLER: Alors là je sèche… Sans doute que le fait qu’elles parlent de Dieu n’est pas un critère pour moi. Ce qui est dit « Religieux » n’est pas forcement ce qui m’ouvre le plus sur le spirituel.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Bien sûr, la musique est l’expression du cri des hommes, de leur rage, de leurs désespoirs, de leur soif d’amour, ou leur quête de l’absolue beauté. Un Père y est forcément sensible et attentif.
-Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Je ne pense pas qu’il y ait de haut-parleurs qui imposent à tous la même musique, sinon c’est qu’on s’est trompé de porte et que l’on est en enfer. Mais avec tous les musiciens fabuleux qui nous y précèdent, J’imagine qu’il est possible de rentrer dans une relation intime avec chacun d’eux, un cœur à cœur autour de leur musique. Un infini festival de concerts privée, oui c’est sûr cela ressemblerait au paradis.
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
La musique ne m’amène pas à la prière, éventuellement à la méditation, à une « vagabonderie. » Mais la prière nécessite pour moi le silence, pour ne pas m’échapper sans-doute.
– Que chantent les anges musiciens ?
Rien de vraiment palpitant, il faut être un peu plus tourmenté pour créer une véritable émotion.
-Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
« If it be your will » de Leonard Cohen. On pourrait croire à une attitude de résignation en écoutant les premiers vers de cette prière. Au contraire, c’est un message d’espoir en Dieu, dont la musique délicate souligne la simplicité, l’humilité et la fragilité de l’attitude du priant.
– Qu’aimeriez-vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Casta Diva » de Bellini, histoire de tester l’infinie étendue de sa miséricorde devant ce massacre.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Impossible de faire le choix des 10 morceaux préférés, mais pour une île déserte, ma sélection serait la suivante :
- Si c’est une ile Tropical, « Coconut Woman » de Harry Belafonte pour avoir une musique raccord avec le décor.
- « La complainte du progrès » de Boris Vian pour apprécier le dénuement de la situation.
- « Don’t get me wrong » des Pretenders pour se lever du bon pied chaque matin.
- « Daylight and the sun» Antony and the Johnsons pour les moments de contemplation et de méditation.
- « The ghost of Tom Joad » de Bruce Springsteen pour garder l’esprit combatif.
- “Heroes” de David Bowie” pour avoir envie de me dépasser
- « Christmas card from a hooker in Minneapolis » de Tom Waits, quand on a le blues, autant le cultiver…
- Le « Köln Concert » de Keith Jarrett pour m’évader
- « All of me » par Billie Holiday pour faire la vaisselle en dansant.
- « Land » de Patty Smith pour se mettre en transe.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ? Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Je suis un enfant du Rock anglo-américain principalement des années 70 (initiation dès la plus tendre enfance par mes frères). Je me suis construit sur Bowie, Springsteen, Lou Reed, Neil Young, Patty Smith, les Beatles…
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
La valse d’Amélie Poulain, mon fils la travaillait au piano, c’est toujours fort de découvrir l’éveil et la construction émotionnelle de ses enfants.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Elle serait apaisante tout en étant stimulante, exigeante mais fascinante, elle ouvrirait les horizons tout en gardant une part de mystère … Donc « So what » de Miles Davis.
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Le site du Jour du Seigneur sur France 2, saison 1: https://www.lejourduseigneur.com/voir-et-revoir-la-saison-1-de-sacristie-en-integralite/
Saison 2: https://www.lejourduseigneur.com/sacristie-saison-2/
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