Chaque dimanche à 12h05, depuis le 27 juin et jusqu’au 29 août, France Inter diffuse la saga chanson de l’été, sous la houlette des radios francophones publiques (voir site). Sous le titre « De l’aube à l’aube », Alain Bashung (décédé en 2009) succède en 2010 à Claude Nougaro (en réécoute chaque samedi à 23h04).
Et voilà que le 8ème épisode (diffusé ce 15 août) revient sur le moment important sur le plan personnel et artistique du Cantique des cantiques que Bashung et sa nouvelle épouse, Chloé Mons, avaient choisi en juin 2001 pour accompagner leur union. L’émission a rappelé que le couple souhaitait solenniser leur mariage dans un lieu qui « parlait de l’au-delà », sans choquer les croyants et pour marquer « leur foi dans la foi » et leur amour. Finalement, c’est le 30 juin dans l’église du village d’Audinghen (Pas-de-Calais), en accord avec le curé, que Chloé et Alain ont décidé de réciter le Cantique des cantiques dans la toute nouvelle traduction d’Olivier Cadiot qui a été publiée en librairie quelques semaines après (aux éditions Bayard). Ils avaient confié à l’ami Rodolphe Burger, guitariste, orchestrateur notamment pour Françoise Hardy et Jacques Higelin, et jadis leader du groupe Kat Onoma, le soin de soutenir le texte de la Bible à l’aide d’ une boucle musicale électro-rock, sobre et suggestive. Leur musique de mariage est devenue depuis enregistrement mémorable d’un duo atypique dépassant les codes usuels.
L’œuvre a fait son chemin (un CD devrait en témoigner une fois encore cet automne) devenant une référence et un moment précieux. Le 16 juillet, une nouvelle version de ce Cantique des cantiques a été présentée lors du festival d’Avignon avec deux récitants, Valérie Dashwood et Laurent Poitrenaux. A l’origine de cette rencontre entre les mots de la Bible et les musiques de son temps, il y a la traduction inédite d’Olivier Cadiot travaillant alors en duo avec un exégète catholique, Michel Berder. Le prêtre et enseignant évoque toujours avec ferveur ce long travail aux côtés de l’écrivain. Les difficultés ne manquaient pas. « J’ai été convaincu de la pertinence de notre traduction lorsque, lors d’un congrès de Biblistes à Toulouse, un comédien a lu en public notre texte. J’ai été impressionné par le sens du rythme et la force de l’ interprétation ouverte des métaphores et des locuteurs que nous donnions. La créativité du poète devenait le fruit de ce patient dialogue entre l’exégète et l’écrivain. ».
Par la suite, le Père Michel Berder rappelle combien il a été intéressé par la lecture du Cantique des cantiques faite par Chloé Mons et Alain Bashung (enregistrée sans la finale du texte). Il avait d’ailleurs rencontré le couple à Morlaix lors d’une soirée de présentation de l’œuvre. « Le Cantique des cantiques a déjà connu une postérité artistique étonnante. Je suis passionné, poursuit l’exégète, par la rencontre féconde d’hier à aujourd’hui de la Bible et des musiciens. Beaucoup de choses sont possibles. Ainsi en est-il encore de livres comme celui de Job, des Psaumes ou celui de Qohélet. ». On se souvient aussi que des extraits de Qohélet (ou l’Ecclésiaste) ont fait les belles heures d’une chanson du chanteur folk nord-américain Pete Seeger, né en 1919, (titre anglais : Turn, turn, turn. To everything there is a season. Adaptation en français chantée par… Sylvie Vartan) et reprise par
The Byrds
dans une version incontournale. Ce début de chapitre 3 du livre de Qohélet où il est rappelé qu’il y a une saison pour tout.
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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