Xavier Accart (journaliste). « Ce silence dans la mélodie,dans le chant, ce silence qui permet d’être entendue. »

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l‘invité du blog: Xavier Accart, journaliste, auteur.

Son parcours:

Sciences-Po Aix, Sciences politiques à l’université de Durham dans le Nord-est de l’Angleterre
 
DEA puis thèse à la Section des Sciences religieuses de l’École Pratique des Hautes Études sur le thème : la réception de l’œuvre de René Guénon par les milieux littéraires et intellectuels français des années 1920 au années 1950, publiée en 2005 sous le titre « Guénon ou le renversement des clartés » (présentation par Daniel Linenberg dans la revue Esprit : https://esprit.presse.fr/article/daniel-lindenberg/xavier-accart-guenon-ou-le-renversement-des-clartes-influence-d-un-metaphysicien-sur-la-vie-litteraire-et-intellectuelle-francaise-1920-1970-13988).
 
Une année d’enseignement au Loyola college de Chennai (Madras) dans le sud de l’Inde (le matin j’aidais le Père Jésuite Ceyrac à faire son secrétariat) en 2005-6. Des voyages en Inde sur les traces de dom Henri Le Saux (moine de Kergonan qui a fini sa vie en Inde), avec Yann Vagneux notamment, votre chroniqueur à La Croix.
 
Journaliste à l’hebdo La Vie où j’ai lancé l’actuelle formule des cahiers spirituels: Les Essentiels.
 
Rédacteur en chef du magazine Prier à partir de 2012, année où je lance aussi l’émission à l’École de la prière sur Radio Notre-Dame.
 
En 2009 (puis édition augmentée en 2015) un livre pour le grand public sur le langage liturgique : Comprendre et vivre la liturgie, signes et symboles expliqués à tous (Presses de la Renaissance).
 
En 2019 un roman Le dormant d’Éphèse (Tallandier)
 
En 2022 L’art de la prière. 50 méthodes éprouvés pour faire l’expérience de Dieu (éditions de l’Emmanuel)
 
En 2023 Tro Breiz, ma Bretagne intérieure (Salvator), un récit très personnel du grand pèlerinage de la Bretagne que j’ai fait en 2009, comme un retour aux sources.
 
Je suis aussi éditeur conseil au Cerf. J’ai par exemple lancé le projet du livre qui vient de paraître sur l’histoire du mot « Mystique » par Dominique Poirel.
 
Je suis marié et père de famille.
 
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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous
avez entendues et appréciées ?


Xavier Accart: Le repertoire grégorien de la semaine sainte
-Les suites pour violoncelles de Bach
-Des chants mystiques persans comme ceux qui terminent le film La flamme verte de
Mohammad Reza Aslani. Un ami iranien m’a enregistré il y a vingt ans une cassette,
avec notamment du ney, mais malheureusement je n’ai le nom ni des morceaux, ni
du compositeur, ni des interprètes. Ils expriment le désir et la nostalgie de Dieu d’une
façon saisissante.

-Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?


Je ne dirais pas qu’il aime la musique, mais qu’il se manifeste lui-même comme
musique et lumière indissociablement. Le psalmiste n’évoque-t-il pas sa « voix qui
éblouit ».


Au paradis quelles musiques y entend-on ?


Les chants de louange, joie expansive, des chœurs angéliques.


Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?


Les musiques sacrées, c’est-à-dire dont le fond et la forme sont en correspondance
et dont la forme est en accord avec les « lois constitutives de l’harmonie musicale de
la création, [les] formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le
monde et en l’homme », pour reprendre des termes de Benoit XVI dans son discours
au monde de la culture prononcé dans la nef du Collège des Bernardins à Paris.


-Que chantent les anges musiciens ?


La musique des sphères !


-Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?


Le « sicut cervus » grégorien chanté dans la nuit de Pâques, qui reprend le début du
psaume 41.
Refrain:
Sicut cervus desiderat ad
fontes aquarum :
ita desiderat anima mea ad
te, Deus.
(Comme le cerf languit
après les sources d’eaux :
ainsi languit mon âme après
vous, mon Dieu.)
Vers.  1
Sitivit anima mea ad Deum
vivum: quando veniam et
apparebo ante faciem Dei
mei.

(Mon âme a soif de Dieu
vivant :
quand viendrai-je,
et paraîtrai-je devant la face
de mon Dieu ?)
Vers.  2
Fuerunt mihi lacrimae meae
panes die ac nocte,
dum dicitur mihi per singulos
dies : ubi est Deus tuus ?
(Mes larmes ont été mon
pain jour et nuit :
tandis qu’on me dit de jour
en jour :
Où est ton Dieu ?)

Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?


Un chant silencieux.


Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons
qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île
déserte ?


– « De torrente in via bibet » dans le Dixit Dominus de Haendel.
– le « Veni sancte spiritu » d’Arvo Part
– « Gracias a La Vida » par Mercedes Sosa,
– « Puits d’amour » par Jimmy Somerville
Clair de lune de Debussy
-Le couplet des rois dans La Belle Hélène d’Offenbach, car il est bon de rire !
King Arthur de Purcell, en dépit de son invraisemblable livret gentiment tourné en
dérision par Hervé Niquet
– Quelques airs tout simples et infiniment joyeux de tin whistle Irlandais
-De la musique de Bagad avec des bignous et des sonneurs : la musique celtique
véhicule toute la sensibilité d’un peuple auquel appartenait mon grand-père maternel
et qui me fait vibrer !
-« Paroles » de Dalida (et Alain Delon) qui exprime avec beaucoup d’humour et de
talent la démonétisation de parole.


– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?


Le refrain des impropères, le vendredi saint, durant « l’adoration » de la croix, me
perce le cœur.


Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent
pour vous ?


Arvö Part interprété en particulier par l’ensemble Vox Clamantis
Les variations Goldberg de Bach jouées par Glen Gould (même si c’est un lieu
commun !)


La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une
chanson, laquelle était-ce ?


Vox Clamantis interprétant « The Deer’s Cry » d’Arvo Part


– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?


Les impropères nous donne à entendre sa tendresse et son infinie Miséricorde. Mais
ce serait plutôt pour moi le silence dans la mélodie, dans le chant, ce silence qui leur
permet d’être entendue. Peut-être est-ce ainsi qu’il faut comprendre ce verset du
psaume 21 qui m’a toujours saisi : « Toi qui habites les hymnes d’Israël… »

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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