Sœur Emmanuelle, les Victoires, Jésus et un Claude François au monastère

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Le chanteur Calogero était ce mardi 1 er mars sur France 2 l’un des invités de la remise des Victoires de la musique de l’année. C’est son hommage à Sœur Emmanuelle que le mélodiste et instrumentiste aux multiples succès a choisi d’interpréter dans le décor flamboyant du Palais des Congrès de Paris. La chanson « Yalla » (en avant !) est sortie en mars 2004, sur le 3ème album de Calogero (Universal)
L’artiste avait expliqué lors du décès de sœur Emmanuelle (en 2008) qu’il avait été très impressionné par une des (nombreuses) prestations de sœur Emmanuelle à la télévision. Un rendez-vous où elle excellait, il faut dire! Il avait voulu « subito » rendre hommage à une enthousiaste communicative et avait pris sa guitare.
La sœur n’est pas citée nommément dans le texte mais son esprit est partout: « Yalla, elle m’emmène avec elle. Je t’emmène avec moi…Un mot d’amour à l’oreille peut dans chacun réveiller un volcan pour qui l’entend ».
Ce n’est pas sans rappeler un autre hommage, et une autre amitié devenue paroles et musiques, ceux de Laurent Voulzy et du Père Joseph Wresinski (1917-1988), fondateur du mouvement ATD-quart monde. A la demande du Père Wresinski, le compère de Souchon a composé, avec son complice, un « Jésus » aux interrogations prenantes et contemporaines.
»Même vie devant,
Et tant de destins
Différents,
Pour l’un facile,
Pour l’autre
Un chemin difficile… ».
Le titre figurait sur le disque « Avril », sorti en 2001 (RCA-BMG-Sony). La même année, Voulzy avait mis en musique des textes du Père Joseph d’après le livre « Paroles pour demain » (disque paru chez Jade), avec la collaboration de Francis Morane et de Brigitte Fossey.
Et voici qu’une chanson de Claude François, « Si j’avais un marteau » a été adoptée en 2011 par la communauté nouvelle de la famille de saint Joseph pour illustrer un lipdub (vidéo-clip de promotion chantant). Il s’agit au départ de collecter des fonds destinés à la construction de leur nouveau monastère dans l’Hérault. Musique à l’appui, il y a de l’ambiance sur le chantier et le refrain touche dans le mille. Les intéressés nous assurent que ce sera le seul refrain de ce type au répertoire de la communauté. Publicité gratuite. Curieux destin d’une chanson à dimension très sociale de Pete Seeger et Lee Hays « If I had a hammer » datée de 1949, devenue succès en 1962 grâce à Peter, Paul et Mary, puis de Trini Lopez avant de s’installer dans l’adaptation de Vline Buggy au hit-parade de Claude François et des Surfs. Le titre appelle désormais à construire un lieu de prière où le silence fera partie de la partition.
– Yalla. A écouter:

– Le lipdub « Si j’avais un marteau » version chantier de construction: http://www.youtube.com/watch?v=T3OJH7CKiJ8

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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