Steeve Gernez
Chanteur, comédien, animateur, auteur‐compositeur, Steeve Gernez parcourt la France pour faire partager sa foi, ses joies, ses doutes, son espérance. Chanter est sa vocation, chanter pour les jeunes est son objectif. Il chante parce qu’il a envie de dire et proclamer quelque chose. Il trouve que trop de jeunes sont comme emprisonnés dans leur silence par une vie trop planifiée, ils subissent plus qu’ils ne vivent… Il leur dit alors : « Vivez votre vie », en ajoutant: « Dieu nous aide à vivre cette vie » !
Dans ses chansons, il est avant tout question d’amour et de dialogue, dans un voyage à travers la Bible. Il peut évoquer à la fois le bonheur et la douleur car la vie n’est pas que joie… Mais si ses textes peuvent être parfois dérangeants, il y glisse toujours une pointe d’humour, et le plaisir d’être ensemble domine.
Des extraits d’un texte lu lors des obsèques par Steeve Gernez, l’ultime guitariste ayant accompagné Raymond Fau dans des veillées de prière.
Namasté Raymond
Tu m’as appris qu’en Hindi cela voulait dire « je salue Dieu qui est en toi », aujourd’hui tu es pleinement en Lui. Ce moment je suis venu le préparer avec toi il y a déjà quelques années, avec tes exigences. Je vais essayer de les respecter au mieux. Même si parmi celles-ci, tu as exprimé le souhait fort que rien ne soit écrit ou dit sur toi après ta mort. Alors d’accord, je ne parlerai pas de toi mais je te parlerai à toi. Ah « là-bas… (Ici) dans ton pays albigeois » que tu aimais tant, dont tu étais si fier. C’est d’ailleurs par-là que tu voulais que je commence : Graulhet et ses graulhetois ! Tu m’as confié à quel point, ces racines t’avaient forgé dans ta vie d’homme. Et notamment sur un point essentiel : l’humilité. Ton apprentissage du métier de tanneur, aussi bien que les petites attentions de tes voisins (par une carte postale, un petit mot…) auront tout au long de ta vie su être des modèles pour essayer d’apprendre inlassablement cette humilité.
Second point, ta découverte de l’Afrique ; Ton séjour en Oubangui-Chari (actuel Centre Afrique. NDLR) a continué de t’encourager dans cette quête de vérité envers toi-même et envers les autres. La simplicité des relations sur ce continent t’a invité à le sillonner, riche de tant de rencontres (Mustapha, Ibrahim…) Et ce Niger que tu chérissais tant (comme Pierrot).
Troisièmement, l’Inde. Là, encore c’est cette recherche sur profondeur de l’humanité qui t’encouragea à y retourner tant de fois. Tu disais « l’Inde est à l’image de l’homme… On peut y voir les plus belles choses au monde et les plus moches en quelques mètres ou en quelques secondes ». Et de là, tu m’as aussi permis de rencontrer mon frère Manoj (ton fils « adoptif ») ! Que de fou-rires nous avons eu ensemble, mais aussi que beaux moments de réflexion et de partage.
Tu as essayé Raymond d’ « Aimer, passer ta vie à ne rien regretter… » Ah si ! Sauf le fait de ne pas devenir peintre (Vermeer et sa lumière). Mais tu nous as bien gâtés avec tes photos de visages, de paysages. C’était un spectacle de te voir photographier une personne ! Une rencontre, pleine, entière.
Même si tu ne voulais plus entendre parler de la chanson dès le lendemain du 16 juin 96, nous n’oublions que nous sommes nombreux ici à avoir pu prier en chansons grâce à toi ! Et même pour beaucoup à en avoir fait « profession »… de foi ! « C’est Toi Dieu que j’ai chanté, Dieu, Dieu que je chante, Dieu que je chanterai… »
Mais voilà, aujourd’hui tu as « changé de route, de cap et de chemin pour t’en aller ailleurs, rencontrer ton destin »
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