Philippe FORCIOLI (1953-2023). Hommage au poète qui a « mis le soleil en chansons »

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Le chanteur, auteur, compositeur est décédé le 16 février. Nous republions sa contribution au blog et deux autres récents articles dont la présentation de son ultime ouvrage.

Un ultime livre tissé dans les feux du matin.

Philippe Forcioli, Les impromptus de La Sauvegarde.

Histoire vraie d’un petit miracle.

132 p., 15 € l’exemplaire (frais de port 4,50 €), aux éditions Jean Lavoué, L’enfance des arbres. 3, rue vieille ville- 56700 Hennebont. Tél. 07 89 98 98 28. Site : www.editionlenfancedesarbres.com

Qu’il est bon d’imaginer une fois encore la voix de Philippe Forcioli, décédé ce jeudi 16 février. « A l’heure du déjeuner. Il était très entouré » assurent ses proches.  Cette voix c’est celle que l’on entend en découvrant son ultime chant à la vie « Les impromptus de La Sauvegarde », écrit au fil des heures alors qu’il était hospitalisé. Il s’en explique en ouverture : Avec ce titre « C’est un homme qui esquisse des sauts, des entrechats modestes en s’aspergeant les mollets d’une eau de mer entre fraîcheur de nuit et tiédeur de la journée passée sous le soleil. »…Il a l’air de transporter avec lui de bonnes nouvelles à livrer à  l’aube et qui embaument les rues d’un nard aussi gentil que le parfum des petits chocolats qui sourd des boulangeries qui travaillent en même temps que lui-même danse. Dieu veuille que je voie le printemps », Dieu veuille que je tienne un jour dans mes mains ces impromptus sauvegardés »….Que la joie quotidienne qui m’anime ici dans ce lit de malade m’accompagne jusqu’au bout ».

La citation est un peu longue et décrit la réalité d’un ouvrage arraché aux obscurités pour faire entrer la lumière des jours. Le livre vient de paraître. Comme un printemps avant l’heure. Poésie et foi Philippe Forcioli questionne l’une et partage l’autre. Poète ? Voilà que « ce grade suprême dans la hiérarchie des dons, des talents » lui est attribué. Il est devenu poète affichant plus de 500 chansons-poèmes, 15 CD, 3 recueils et nombre de prix et donc : « Tout pourra être » écrit-il, et même être sauvé assure-t-il en citant François Cheng.  Et voilà que le poète balise la route : « J’ai beaucoup pensé au rôle, à la mission, au devoir et à l’honneur de l’artiste, beaucoup demandé ce qu’était un artiste »..Avec la volonté de «  toujours choisir l’étoile lointaine du ciel plutôt que le projecteur du marché chantant du temps »…Beaucoup cru aux mots de témoignage, Parole, résistance, maquis, liberté, balade et ballade, vent, oiseau, route, ensemble ». L’esprit de François d’Assise ne cesse de parcourir ces pages. Philippe Forcioli, celui qui avait adapté le livre de Joseph Delteil, a dansé en apprenant l’élection du Pape François. Espérant un souffle « françoisier » sur l’Eglise. Ces impromptus sont aussi le recueil d’un « petit miracle ». Comme un signe envoyé par l’écrivain Christian Bobin. « Sacré Bobin », envolé le 23 novembre 2022.  Où l’on découvre la dédicace de l’auteur de « L’homme-joie » à l’ami Philippe : « Pour Philippe qui met le soleil en chansons ». Tout est dit.

Robert MIGLIORINI

Les obsèques de Philippe Forcioli auront lieu le mercredi 22 février à 13h30 en l’église de Labastide-en-Val (11220). Un hommage lui sera rendu le 9 août à Villar-en-Val.

Le site : http://sitephilippeforcioli.free.fr

(publié sur le site NosEnchanteurs: http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2023/02/16/philippe-forcioli-1953-2023/

Les saisons de la foi du chanteur Philippe Forcioli

Dans un album longuement mûri, l’artiste bien ancré dans les terres du Sud livre son chemin de foi en 18 chansons. Un chef-d’œuvre d’artisan.

(Dans La Croix en 2021)

Qu’il chante à capella un psaume ou un titre aux orchestrations développées Philippe Forcioli offre avec son nouvel album un parfait exemple d’œuvre inspirée par la vie spirituelle, sa vie spirituelle. L’enfant de la Corse élevé dans la foi chrétienne, rompu aux vertus du scoutisme, bien placé dans la lignée des admirateurs de saint François d’Assise, n’a rien oublié d’un répertoire précieux à son cœur, accroché à son âme.

« On n’est jamais trop près du ciel », un titre emprunté au poète René-Guy Cadou, traduit en 18 chansons ce qui compte sur les chemins de foi d’un laïc, ci-devant républicain, « pour la paix des ménages » précise-t-il en guise de profession de foi artistique et donc garantie sans volonté de convertir. Si ce n’est à l’amour des mots, à la poésie de l’existence. Sous le regard d’un Autre.

Voilà un certain temps que Philippe Forcioli pensait ajouter ces chansons à son répertoire. Certaines inédites et d’autres empruntées à ceux qui ont balisé son chemin de vie. Que ce soit la reprise d’un air du Père Duval, jamais tout à fait oublié au paradis des Chrétiens chanteurs, ou puisé à la belle source des chansons du frère capucin Pierre Domergue, emporté lors du premier confinement par la Covid. Il faut de la constance et de la confiance pour se livrer ainsi, tout en restant un artisan fuyant les trop encombrantes renommées.

 

Avec cet album Philippe Forcioli laisse voir le sommet d’une route. Approchant du ciel et bien en terre à la fois, ce Gard où il habite.  Philippe Forcioli est un marcheur, un passant, un arpenteur. Ces chansons témoignent de tout ce qu’il a traversé, à la lumière de son crédo. Il déploie dans cet album un art du vitrail où passe la lumière pour des jours meilleurs. Il résume les saisons de la foi.  De la chanson Noël (un inédit), naissance au monde, au dimanche de Pâques. Le Golgotha du vendredi saint laisse entrevoir le temps du renouveau. Comme dans le titre « Resurexit » (un autre inédit). Il faut souligner la qualité des deux livrets, inclus dans le CD, l’auditeur n’ignore rien de l’alpha et de l’oméga de chaque chanson.

« Nous devons apprendre à vivre ensemble », fait écho à un discours de Martin Luther King et à la récente encyclique du Pape François « Fratelli tutti ». La version revisitée d’un titre connu de Forcioli « Des ailes par pitié » ouvre cet album de chants  profonds  qui creusent jusqu’à la source. Difficile après l’avoir écoutée d’oublier ce refrain.

Robert MIGLIORINI

Contribution au blog (en 2011)

Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues  et appréciées?

-Philippe FORCIOLI : -« il y avait beaucoup de monde « du Père Duval ; Au nom du Père et du Fils » de Joseph Folliet ; « Désert » de Giani Esposito ; « Il y a de bien belles nuits » de J.R Caussimon et « Le mystère demeure » de….P. Forcioli

– Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?

Alors là! je n’en sais strictement rien pour ce qui est de Dieu le Père, mais si Ieshoua de Nazareth c’est Dieu fait homme, alors je l’imagine bien aimer les chansons, lui qui aimait les paraboles. Son plus beau chantre et héraut, François d’Assise était auteur-compositeur-interprète. Il est même mort en chantant une de ses compositions, Le cantique des Créatures. Si les amis de Dieu aiment les chansons, Dieu doit les aimer aussi j’imagine.

.- Au paradis quelles musiques y entend-t-on ?

– Celles que l’on aime entendre

Que chantent les anges  musiciens ?

Je me demande comment les anges qui jouent de la trompette arrivent à chanter en même temps! C’est un mystère, humainement impossible! A moins qu’ils alternent jeu et chant comme Louis Armstrong et qui sait si Louis Armstrong n’est pas un ange-musicien au ciel?

–  Si la prière était une chanson laquelle choisiriez-vous ?

Le silence, le doux, profond et insondable silence.

– Qu’aimeriez vous chanter à Dieu en le rencontrant ?

-Une des 4 petites prières de François d’Assise mise en musique par Francis Poulenc; « Seigneur je vous en prie… »

– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées ?

– « les biefs » de Jacques Bertin ;  « Odette  » de Claude Nougaro ; « L’homme qui pleure » de Bernard Haillant ;  – » Le petit royaume » de Julos Beaucarne ; « Notre sentier » de Félix Leclerc ;-« Becassine » de G.Brassens et mille autres…

– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?

« Il était un petit homme pirouette cacahuète »…sourire.

– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?

-Au dessus de tous J.S Bach et puis Félix. Leclerc, Georges .Brassens. A.Yupanqui, Giani Esposito, Claude .Nougaro, Jacques. Bertin,Julos .Beaucarne et tant d’autres

– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une chanson, laquelle était-ce ?

Gwahoddiad » chanson galloise, une merveille.

Si Dieu était une chanson laquelle serait-ce ?

Dieu n’est pas une chanson !

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Une réponse à “Philippe FORCIOLI (1953-2023). Hommage au poète qui a « mis le soleil en chansons »”

  1. Avatar de babou
    babou

    Mon commentaire

    Merci Philippe, tu a pris des ailes d’oiseau pour sillonner l’azur .
    Que ton envol apaise ton éternité , demeure dans la lumière !

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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