Pierre Amar, prêtre et blogueur.
Curé de paroisse dans les Yvelines, en banlieue parisienne, le père Amar est l’un des animateurs du « Padreblog » et l’auteur du livre « Internet, le nouveau presbytère ou comment rassembler des brebis avec des souris » (éditions Artège-Le Thielleux, 160 p., 14,90 €). Avec Robert Migliorini, il a été membre du jury des premiers Angels Music Awards en 2015.
« Quand les claviers ne sont pas seulement ceux d’un piano ». Cette dédicace indique que le P. Pierre Amar, 42 ans, connait aussi la musique. Il est crédité de deux spectacles théatraux: en 2009 « Jean-Paul II, Santo subito » et « Charles de Foucauld, prince du désert ». Dans l’introduction de l’essai qu’il vient de publier l’abbé évoque la conversion de l’écrivain Paul Claudel le 25 décembre 1889. A l’écoute du « Magnificat » des deuxièmes vêpres de Noël. Une conversion qui avait été préparée par nombre d’étapes et rumeurs évangéliques positives. Passant à notre siècle l’auteur souligne qu’en ce XXIème siècle un nouveau média de masse est apparu, le monde numérique, propre à toucher à son tour les coeurs et les intelligences. La rumeur de notre temps place l’Homme au centre de la Toile. Le web peut être à son tour le lieu d’une rencontre du Christ. Se convertir, Le rencontrer sur internet? Pourquoi pas. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) offre une place à d’évidentes modalités pour une évangélisation ragaillardie. Une Pentecôte numérique est à l’oeuvre. Pas moins. L’essai éclairant, et nourri de références, de Pierre Amar mesure les atouts d’internet, problème et chance pour l’Église catholique. Sur un ton apaisé et parfois plus vif. Ce bref manuel du communicateur chrétien sur le web dépasse les seuls aspects techniques pour stimuler l’attitude intérieure des croyants. Le Buzz (la rumeur en anglais) évangélique et la rumeur numérique ont de beaux jours devant elles. Une révolution culturelle est à l’oeuvre. Les Claudel de notre temps attendent leur heure. Sur Internet et ailleurs. Des piliers de Notre-Dame de Paris aux écrans actuels de nos téléphones, ordinateurs, tablettes, etc.,. Le 1er novembre dans le quotidien « Le Parisien » le curé de Limay déclarait que » Si la Toile permet de lever des barrières, elle n’en reste pas moins un endroit où se déroulent de réels enjeux. « On a fait l’erreur de penser qu’Internet était un média supplémentaire mais c’est un endroit ouvert sur le monde. C’est parce que je fais tout ça que je peux aller chercher des gens qui ne poussent pas les portes de l’église. » Dans son ouvrage il invite à s’inspirer de sa forme d’audace: « Nous pensons que cette époque est stimulante: les Catholiques sont attendus et peuvent assumer sans complexe ce qu’ils sont » conclue encore le collaborateur du « Padre blog » (www.padreblog.fr, site des prêtres décryptant l’actualité) connecté aussi sur sa vaste paroisse virtuelle.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?
-P.Pierre Amar: Ma secrétaire travaille avec des chants chrétiens en boucle dans son bureau. Comme son bureau est voisin du mien, j’en profite et j’ai comme l’impression de travailler dans une veillée de prière continuelle ! Ces chants sont plutôt entraînants et entêtants ; il m’arrive de les fredonner ou les siffloter.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Bien sûr… puisqu’en entrant dans l’histoire des hommes il a quand même tenu à organiser un grand concert : au-dessus de la crèche de Noël, les anges ne chantaient-ils pas à tue-tête et à tire d’ailes ? Je suis surtout convaincu que la musique est un formidable moyen pour rejoindre le coeur de l’homme et le conduire vers Dieu.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Toutes les musiques du monde, dans leur singularité et leur diversité. Ce doit être une véritable symphonie, dirigée de main de maître par une femme (c’est rare dans la profession) : Sainte Cécile, patronne des musiciens.
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Les musiques où les musiciens s’effacent devant la mélodie qu’ils interprètent. Comme s’ils disparaissaient pour dévoiler le mystère de la beauté, la splendeur du vrai. Il faut beaucoup de talent et d’humilité pour cela.
– Que chantent les anges musiciens ?
C’est la plus simple de toutes vos questions ! Sans hésiter je vous réponds qu’ils chantent l’amour inconditionnel et fidèle de Dieu pour chacune de ses créatures.
– Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Le Notre-Père de Kedrov, en slavon bien sûr !
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Misericordias Domini in aeternum cantabo » « je chanterai à jamais les miséricordes du Seigneur ». Sous la forme d’un chant grégorien (le chant de l’âme, dommage qu’il ait quitté nos églises) avec un très léger filet d’orgue : sublime !
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
L’intégrale de J.S Bach.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
« Je crois que mon Sauveur est vivant » du père Marcel Godard composé, paraît-il, en une nuit, afin d’être interprété aux obsèques de son propre père le lendemain.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Je suis plutôt amateur de musique classique et ne me lasse pas d’écouter les compositeurs slaves : Tchaïkowski, Rachmaninoff, Sibelius, Dvorak. Mais le maître entre tous reste le génial Jean-Sébastien Bach. Côté interprètes, j’ai vibré en contemplant Leonard Bernstein, Nikolaus Harnoncourt (son Oratorio de Noël est une splendeur !) et en écoutant Itzhak Perlman, ce violoniste virtuose : savez-vous qu’il souffre de la poliomyélite et que cela l’oblige à marcher avec des béquilles et de jouer assis ?
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Le deuxième mouvement du concerto pour piano en mi mineur de Chopin. Dans un tout autre style, « Encore un soir », le récent single de Céline Dion m’a touché, peut-être parce qu’on le sent rempli d’émotion suite à la mort de son mari.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
J’avoue ne pas savoir mais certainement pas « on ira tous au paradis » de Polnareff car ça n’est pas vrai.
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http://www.catholique78.fr/personne/1997-pere-pierre-amar/
http://www.eglise.catholique.fr/actualites/dossiers/50eme-journee-mondiale-des-communications-sociales/419874-derriere-les-ecrans-il-y-a-des-hommes-par-le-p-amar/
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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