P.Gaston Piétri. Originaire de Corse. Prêtre du diocèse d’Ajaccio. Vient de publier: « Ces chansons qui parlent à mon coeur », aux éditions Médiaspaul, 112 p. 12 €.
Originaire de Corse, Gaston Piétri, né en 1929, a été ordonné prêtre pour le diocèse d’Ajaccio. Il a exercé de nombreuses responsabilités tant au plan diocésain qu’au plan national, dont notamment celle de directeur du Centre national de l’enseignement religieux puis celle de secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France (1982 à 1988 , chargé des questions pastorales.) Il est l’auteur de nombreux ouvrages et de nombreux articles publiés dans les quotidiens La Croix et Le Monde et la revue Étvdes.
Dans un ouvrage qui vient de paraître le spécialiste des questions théologiques et pastorales ouvre un nouveau registre: celui de méditer sur quelques grandes chansons puisées dans le répertoire de la chanson française à texte. Dans sa préface de belle tenue, le chanteur Yves Duteil illustre son amour de cet art, « courant d’air déguisé en coup de vent » qui trouve le chemin de nos jardins secrets, fait de douceur et de douleurs, source de joies et de larmes ». « Enchanté » avoue-t-il d’avoir fait connaissance avec le Père Gaston. Duteil, auteur, compositeur et interprète de tant de succès, appuie cette recherche d’une touche divine transparaissant en humanité dans des chansons qui parlent au coeur du prêtre.
En 15 courts chapitres tout un pan de la chanson contemporaine et de ses classiques est éclairé par le regard du Père Gaston, peu familier selon lui des hit- parades.. Les mots des artistes conviés à cette forme de concert spirituel lui offrent l’occasion de parler du Dieu de Jésus-Christ. « Sans aucune forme de récupération » affiche Gaston Piétri; après avoir analysé des titres de Jean Ferrat, Jacques Brel ou Marc Lavoine. En passant par Guy Béart et Alain Souchon. « Aucune de ces musiques, aucun de ces textes, n’avaient d’intention proprement religieuse, moins encore théologique » postule le Père Gaston. Pourtant, cette bande son d’une époque d’avant le rap et la techno s’inscrit dans l’air de temps du croyant Gaston Piétri. « je crois que Dieu parle à l’homme et par l’homme et qu’il ne parle pas seulement par le langage codé de la théologie et de la liturgique », confesse l’ancien aumônier de lycée inscrit dans les traces du Concile Vatican II. Il s’agit pour le lecteur de se laisser prendre par la main pour entrer dans un dialogue fructueux sur ces airs qui font l’âme d’un peuple à un moment donné.
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-Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?
-Gaston Pietri : J’ai grandi à l’écoute du chant grégorien. Je m’en suis trop facilement déshabitué. Sont venues les chansons de Tino Rossi. L’exaltation de la beauté de la Corse, à l’époque, s’est mêlée pour moi à la reconnaissance du Créateur.
-Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Je suis sûr que Dieu aime la musique. Sinon il n’aurait pas laissé ses fidèles donner une telle place au chant.
-Au paradis quelles musiques y entend-on ?
On ne peut entendre que du Mozart, peut-être du Beethoven. Le rock a essayé d’y entrer, mais rejeté parce que trop tapageur .
-Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Quant à inviter à la prière, c’est l’orgue lorsqu’avec douceur il accompagne les temps de silence – trop rares – dans la liturgie.
-Que chantent les anges musiciens ?
J’ai toujours imaginé dans mon enfance que les anges musiciens ne sont autres que ceux de la campagne de Bethléem (« Gloria in excelsis Deo »). Ils sont, non pas jaloux, mais ravis de l’Incarnation.
– Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Si la prière était une chanson, c’est à Dieu que je dirais en reprenant les mots de Jacques Brel « quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage ». Parce qu’avec Dieu nous ne partageons rien d’autre que l’amour.
-Qu’aimeriez-vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
C’est cela que j’aimerais dire à Dieu en le rencontrant : « quand on n’a que l’amour… ». Sinon à quoi bon le ciel ?
-Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Ma discothèque est pauvre. Parce que la bibliothèque l’a toujours largement concurrencée. Mais sur une ile déserte, j’emporterais : la messe des anges chantée par les moines d’un monastère ami, une sonate pour violoncelle et piano de Claude Debussy, le « Stabat Mater » de Pergolèse.
-Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Le refrain qui m’a marqué, et que je chantonne encore en allant et venant : « Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre », chanté par Jean Ferrat.
-Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Parmi les grands auteurs, compositeurs, je privilégie Mozart. Pour les chants religieux, je trouve Didier Rimaud irremplaçable à notre époque.
-La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
J’ai été ému, il y a quelques années, en entendant pour la première fois le chant du soir : « L’immense nuit des origines… »
-Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Ah ! Si Dieu était une chanson ! Il aime tellement la pluralité qu’il aurait du mal à s’identifier à une seule chanson. Osons quand même : en nous entendant chanter « que tes œuvres sont belles », il reprendrait le refrain : « tout homme est une histoire sacrée ». Il a bien inspiré le Psaume 8 !
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Sur le site du diocèse: http://www.corse.catholique.fr/Promotion-du-Pere-Gaston-Pietri
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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