Noël CHOUX est prêtre de la Mission de France.
Vient de publier en décembre 2019 aux éditions Enteleki « Jusqu’à la tendresse, en mission derrière le rideau de fer » (284 p., 15 €). Un roman où « Rien n’est authentique, mais où tout est vrai ». L’auteur nous fait découvrir ce qui se passait pendant les années de guerre froide derrière le rideau de fer. Le livre retrace l’itinéraire d’un prêtre ouvrier envoyé en mission auprès des chrétiens de Tchécoslovaquie où ces derniers étaient emprisonnés et torturés. Le P. Choux a bien connu cette période ayant lui-même accompagné, avant la chute du mur de Berlin, des prêtres ordonnés clandestinement.
Il a travaillé dans la communication et les médias. Avec d’autres, fin des années 1970, il lance le Service Jeunes de la Mission de France. Après la chute du Mur de Berlin, il donne la main à l’Église tchèque pour reconstruire ses médias. Puis la Conférence des Évêques de France le nomme producteur délégué pour les émissions religieuses dans les 10 diocèses français d’Outre-mer. Arrivé à l’âge de la retraite professionnelle, il est nommé aumônier national de la communauté chrétienne des policiers de France – Police et Humanisme. Il anime avec Nomade des Veillées de prière pendant l’Avent, le Carême ou la Pentecôte.
« En marche vers Noël ! »: Dans l’attente d’un Dieu qui s’est fait homme. Prendre du temps pour méditer sur les promesses contenues dans la naissance de Jésus.« Il fallait que l’homme soit déjà beau pour que Dieu se fasse homme » Avec des textes de Jean Debruyne. Animation : le groupe NOMADE et Noël CHOUX prêtre de la Mission de France
Trois lieux en 2017 : Vendredi 1er décembre, 20h 30, chapelle des Spiritains – 30 rue Lhomond 75005 PARIS; vendredi 8 décembre, 20h 30, église Notre Dame d’Espérance – 2 rue Auguste Renoir 91600 Savigny/Orge; vendredi 15 décembre, 20h 30, église St Christophe de Javel – 28 rue de la Convention 75015 PARIS. Renseignements :Céline GANNE – 06 30 33 71 20. Le site: https://www.nomade-adam.com/index2.php
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?
P.Noël CHOUX: Il y en a beaucoup et elles sont très variées : cela va des chants en grégorien, comme le Rorate caeli, introït du 4ème dimanche de l’Avent, en passant par l’Alléluia du Messie de Haendel, ou les morceaux de flute de pan et orgue, jusqu’aux chants actuels de compositeurs contemporains comme le groupe Nomade et Gaëtan de Courrèges.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Que se passe-t-il dans l’au-delà ? Je n’en sais rien. Si la musique rend les gens heureux, Dieu ne peut que l’aimer.
–Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Chacun entendra la musique qui le rapproche de Dieu et le fait communier à ce grand bonheur.
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Je ne pense pas qu’il y en ait de particulières, cela dépend de chacun et aussi de la situation où l’on se trouve.
– Que chantent les anges musiciens ?
J’aimerais bien le savoir et surtout l’écouter. Ce doit être très beau.
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Pour laisser éclater la joie, ce serait « Le Messie » de Haendel. Pour exprimer la confiance en Dieu, ce serait « la Symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak. Pour évoquer Marie, ce serait le chant « Marie aujourd’hui » texte de Jean Debruynne (1925-2006, Prêtre de la Mission de France) et musique de Nomade.
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Je n’ai jamais su chanter ; en rencontrant Dieu, j’espère que je pourrais enfin chanter. D’abord un chant d’humilité, puis un chant qui laisse éclater ma joie de le voir en face à face.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte ?
Il y aurait les musiques et les chansons que j’ai déjà citées, puis j’emporterai aussi un CD avec « West Side Story », un autre avec les Frères Jacques, le double album des chants dont les textes ont été écrits par Jean Debruynne. Et enfin, Jacques Brel et Georges Brassens.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Il y en a beaucoup. Mais, quatre reviennent souvent dans ma tête : « la Montagne » de Jean Ferrat, « Les copains d’abord » de Georges Bassens, « Qui aurait pu un jour penser », parole de Jean Debruynne, musique de Nomade et « Moi mon soleil c’est le Seigneur », parole de Jean Debruynne, musique de Gaëtan de Courrèges.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Ils sont très nombreux. Il m’est impossible de les citer tous.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
C’était le chant « Marie aujourd’hui » que j’ai déjà cité. Chaque fois que je l’entends il m’émeut toujours autant, car il dit Marie autrement et la musique colle parfaitement aux paroles.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Très dur à répondre. Je pense que ce serait « la Symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak, car elle allie la douceur, la force, la tendresse et la plénitude.
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Sur le site de Denis Chautard Prêtre de la Mission de France
http://www.chautard.info/2016/05/noel-choux-pour-une-vie-reussie.html
Dans LA CROIX (02/06/2010)
Ces prêtres qui ne sont pas curés
La Croix , le 02/06/2010 à 8h00
Mis à jour le 01/06/2010 à 15h42
Ils sont médecins, journalistes, enseignants, doyens de faculté, moines
Bref, ils sont tout sauf curés ! Et pourtant, ils sont pleinement prêtres
Ils sont médecins, journalistes, enseignants, doyens de faculté, moines
Bref, ils sont tout sauf curés ! Et pourtant, ils sont pleinement prêtres
« Il n’y a pas de ministères qui soient plus proches ou plus éloignés du peuple de Dieu ; nous sommes tous au service de l’Église ! » Fort de cette conviction, Mgr Bernard Podvin a accepté, en novembre 2008, la double mission de porte-parole des évêques et de secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France (CEF). Une mission qu’il s’efforce de vivre « selon la spiritualité du prêtre diocésain décrite par Vatican II », même si, comme dans ses précédents postes, il n’est pas curé d’une paroisse.
Ordonné pour le diocèse de Lille en 1986, le P. Podvin, en effet, a été successivement aumônier de lycée à Roubaix, enseignant puis supérieur du séminaire de Lille, membre du conseil pédagogique de l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ), vice-recteur de l’Université catholique de Lille et vicaire épiscopal à la formation.
Comme lui, le P. Noël Choux n’a jamais exercé à proprement parler de ministère paroissial. Ordonné en 1973 pour la Mission de France (diocèse sans territoire qui compte quelque 160 prêtres, dont une trentaine qui ont un travail professionnel), ce Bourguignon moustachu et chaleureux de 65 ans a commencé à travailler dans la communication commerciale – on ne parlait pas encore de marketing -, avant de lancer le service « Jeunes » de la Mission de France, puis de partir à Prague pour aider l’Église en République tchèque dans sa formation et sa communication.
Difficile de lister les activités exercées par ces prêtres investis professionnellement
Là-bas, il fonde la maison de production audiovisuelle Imago ( Les Aventures de Lucas et Lucie), tout en travaillant à Paris pour le Comité français de la radio et télévision (CFRT, chargé du « Jour du Seigneur »). Depuis dix ans, le P. Choux est producteur pour Radio France Outre-Mer (RFO) et responsable des émissions religieuses dans les DOM-TOM. Et même s’il prendra sa retraite du CFRT à la fin de l’année, il continuera d’accompagner au niveau national le mouvement chrétien Police et humanisme.
Combien sont-ils en France, parmi les quelque 14 000 prêtres diocésains et les 4500 prêtres religieux, à exercer leur ministère sacerdotal autrement qu’en paroisse ? S’il n’existe pas de statistiques au niveau national, le P. Jean Quris, secrétaire – entre autres – de la commission épiscopale pour les ministres ordonnés, estime leur nombre à « quelques centaines. Et parmi eux, la plupart gardent un pied en paroisse, même les aumôniers nationaux des mouvements. »
De même, il est difficile de lister les activités exercées par ces prêtres investis professionnellement dans la société comme éducateurs, médecins, journalistes, chercheurs, ou dans l’Église comme aumôniers (d’établissement scolaire, d’hôpital, de prison), comme accompagnateurs de mouvements, comme théologiens ou cadres d’institutions
«Le souci des gens qui sont dehors»
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que leur proportion diminue au sein du clergé. « La pénurie de prêtres entraîne une uniformisation des ministères », reconnaît le P. Quris. « Il y a une tentation pour l’Église aujourd’hui de se cantonner au cultuel », ajoute le P. Choux, qui craint que les évêques n’encouragent plus guère des parcours et des ministères comme le sien.
Pourtant, ces clercs hors paroisse se disent pleinement prêtres et membres à part entière du presbyterium. « Ma spiritualité est celle du prêtre diocésain ; j’ai toujours rendu compte à mon évêque de ce que je faisais », insiste le P. Jean Grelon, prêtre du diocèse d’Angers de 80 ans, dont les journées restent denses, après vingt-trois ans consacrés à l’enseignement de la biologie dans le public, notamment à l’École nationale d’horticulture d’Angers (après une thèse sur La Formation des îles dans la Loire).
À partir de 1979 et après un double doctorat de droit civil et de droit canonique, le P. Grelon est devenu canoniste à l’officialité du diocèse d’Angers
ce qui l’a amené à travailler à Rome, pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, sur plusieurs dossiers difficiles. Et ce tout en continuant de donner des conférences de bioéthique, de faire de l’accompagnement spirituel et de jouer du violon dans deux orchestres amateurs.
«Je ne plane pas au-dessus du terrain»
Pour lui comme pour le P. Choux, « le souci des gens qui sont dehors » est une priorité. « C’est important de se mêler à la société pour porter et vivre les valeurs chrétiennes tellement battues en brèche aujourd’hui », explique le P. Choux. « Ma paroisse, ce sont tous les gens que je rencontre à travers le monde », ajoute le P. Grelon, qui rentre tout juste de Berlin.
Pour eux, le décret conciliaire sur le ministère et la vie des prêtres ( Presbyterorum ordinis , 1965) reste « la » référence de leur vie sacerdotale. « La fin que les prêtres poursuivent dans leur ministère et dans leur vie, c’est de rendre gloire à Dieu. Les prêtres contribuent à faire avancer les hommes dans la vie divine », peut-on y lire (n. 2). Nul doute pour le P. Choux ou le P. Grelon qu’« il y a bien des manières d’exercer le ministère de la parole » (n. 4) et que la diversité de leurs activités est significative du « souci pastoral que l’Église porte aux hommes et femmes qui ne fréquentent pas de paroisse ».
« Je ne plane pas au-dessus du terrain, dans une structure institutionnelle, mais je suis prêtre collaborateur des évêques, envoyé par eux pour porter leur parole collégiale », insiste de son côté le P. Podvin, rappelant qu’il garde du temps pour confesser ou célébrer des mariages et qu’il se rend régulièrement dans les diocèses et les paroisses.
Un parcours parfois considéré comme «atypique»
Ce même souci de rester en contact étroit avec son diocèse anime le P. Bruno Cazin, 50 ans, à la fois vice-recteur de l’Université catholique de Lille (UCL) et médecin hématologue (spécialiste des leucémies) à temps partiel au CHRU de Lille. Au titre de sa charge à l’UCL, il est vicaire épiscopal et membre de droit du conseil épiscopal. Et c’est à lui principalement qu’incombent les relations entre la Catho de Lille et l’archevêque chancelier, ainsi qu’avec les évêques d’Arras et de Cambrai.
Ces prêtres non curés restent donc très insérés ecclésialement. Pour certains, ce choix de ne pas avoir de responsabilités paroissiales s’impose très clairement et très tôt. Ainsi en est-il généralement des moines, qui, le plus souvent, reçoivent l’ordination sacerdotale essentiellement pour le service de leur monastère.
Pour d’autres, ce choix semble davantage lié aux circonstances, au fil d’un parcours parfois considéré comme « atypique ». Ainsi Jean-Robert Armogathe, prêtre intellectuel du diocèse de Paris qui comptait, en octobre dernier, parmi les fondateurs de l’Académie catholique de France, expliquait dans Raison d’Église (1) comment, après quelques années en paroisse, il a été directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE), aumônier de Normale-Sup, supérieur de l’Institut Bossuet (foyer d’études catholique), directeur de la revue de théologieCommunio
«Renoncer à servir uniquement la communauté rassemblée»
« La figure nouvelle du prêtre qui est en train de se dessiner, écrivait-il en 2001, semble tourner autour de deux axes : la communion, dans la mesure où il est appelé à être facteur d’unité entre et au sein des communautés chrétiennes ; le discernement, dans la mesure où il est sollicité pour des enseignements et des accompagnements spirituels. »
Ce que Mgr Georges Gilson, archevêque émérite de Sens-Auxerre et ancien prélat de la Mission de France, exprimait autrement dans son ouvrage Les prêtres, parlons-en (2), en parlant des « trois espaces pastoraux » des prêtres diocésains en France.
Pour le premier espace, constitué des 10 %de catholiques engagés, le prêtre célèbre les eucharisties et soutient les engagements. Pour le deuxième espace, regroupant les 50% de catholiques qui se tournent vers l’Église pour des demandes ponctuelles de mariage, baptême ou funérailles, le prêtre est moins indispensable, puisque des laïcs se forment pour accueillir et préparer ces célébrations.
Quant au troisième espace, représenté par les 40% des Français pour lesquels le christianisme n’a pas de sens, le prêtre peut le rejoindre par le biais d’un mi-temps en milieu associatif ou professionnel. Un tel mi-temps hors paroisse demande donc, selon Mgr Gilson, « de renoncer à servir uniquement la communauté rassemblée et d’écarter un engagement auprès des catholiques dispersés ».
Claire LESEGRETAIN
(1) Entretiens avec Jean Lebrun, Calmann-Lévy, 2001, 193 p., 14euros.
(2) Desclée de Brouwer, 2006, 112 p., 15euros.
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