P.Manuel Grandin( Chrétiens en grande école), »Au paradis? Comme des concerts permanents! »

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Le père Manuel Grandin, originaire de la Martinique, travaille auprès des jeunes, en particulier dans la Maison Magis, à Paris, avec le père Claude Philippe.

« Je dis souvent que je n’ai jamais su choisir entre la Compagnie créole et la Compagnie de Jésus. J’ai essayé de partager mon goût pour la musique et le lien entre religion et musique à travers un petit article rigolo du blog de la CEF relayé par l’hebdomadaire « La Vie » : http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/stromae-pape-francois-meme-combat-17-02-2014-50025_16.php. »

Jésuite, Manuel Grandin nous offre son regard musical à l’occasion de la rencontre nationale des chrétiens en grande école, à laquelle il participe, et qui se tient les 23-24 mars 2019 à Cergy, dans le diocèse de Pontoise. Sur le thème: « Dès aujourd’hui, choisis le ciel ».

Le site de la maison Magis:https://www.maisonmagis.org/

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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?

 Manuel Grandin: Dans l’enfance, j’ai entendu à la maison des chants religieux de John Littleton (chanteur de gospel et de cantiques dans les années 60-70), d’Aimé Duval (jésuite ami de Brassens, de la même période) ou de chorales locales (on chante beaucoup sur mon île). Ainsi que des chants de Brel qui questionnaient Dieu (« Sur la place ») ou qui critiquaient certaines étroitesses des croyants (« Les bigotes »). A chaque fois, j’étais ému et sûr que Dieu n’était pas loin.

Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?

Je ne peux en douter. On nous dit qu’il est le Verbe alors le Verbe a besoin de son et de mélodie pour se faire entendre, cela doit être sa manière de communiquer avec nous.

 – Au paradis quelles musiques y entend-on ?

Plus que l’image du banquet que l’on voit dans certaines paraboles, je vois bien le paradis comme des concerts permanents allant de Stromae à Mozart, en passant par Mannick, Pharrell Williams et un groupe canadien qui fait des reprises brillantes de Beyonce ou des Beatles : « Walk off the earth ».

Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?

Les refrains de Taizé, avec leur côté léger, répétitif et multi-langues sont une belle invitation à la communion avec Dieu. Dans l’animation de temps de prière avec des jeunes (ma mission), je trouve que certains airs de la communauté du Chemin Neuf (« Je n’ai d’autre désir », « Alleluia Magnificat », « La litanie des saints ») ou de Didier Rimaud grand poète jésuite (« Pour que l’homme soit un fils », « Jésus qui m’a brûlé le cœur ») ou du franciscain, le  Fr Jean-Baptiste DU JONCHAY sont très porteurs.

Que chantent les anges musiciens ?

On (vivra) tous au paradis.

Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?

 Le Kyrie de la messe de St François-Xavier, composée par la communauté du Chemin-Neuf.

Qu’aimeriez-vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?

« A nos actes manqués » de Jean-Jacques Goldman.

– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées ? Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?

Sûrement les chansons liturgiques et colorées d’un jésuite chilien, Cristobal Fones, tous les CD de Jean-Jacques Goldman, ceux aussi d’un grand groupe antillais MALAVOI et des musiques de film composées par Hans Zimmer et Sergio Leone.

Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?

 Un refrain de Taizé « Jésus le Christ, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler ».  J’aime le chanter en français, en espagnol et je l’ai même traduit en créole « Adan lanuit an mouin, en difé ki péké janmen mô »

Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?

Mozart pour le répertoire classique, Goldman au niveau des variétés françaises, Tracy Chapman et « Walk off the earth » dans les variétés internationales, Malavoi et Mario Canonge côté musique antillaise ainsi que Mannick et Akepsimas pour le religieux.

La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?

 Des extraits de la comédie musicale de Pascal Obispo « Jésus ». Je trouve ça intéressant et osé de faire chanter Marie sur sa solitude de mère face à ce fils tout tourné vers son Père, Marie-Madeleine sur son amour fou de Jésus et les disciples Pierre et Judas sur leur trahison. Je trouve que c’est un pari tenu alors que les défis étaient légion.

Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?

 Comme il est Dieu, je dirais qu’il est difficile à réduire à une musique. En ce moment, je dirais que Dieu est entre la musique opéra présente dans le film « 5ème élément » de Luc Besson avec une variété de notes graves et aiguës, de musique classique et de rythme jazz. Mais je pense aussi à « Oh Maria » chanté dans Sister Act 1 (https://www.youtube.com/watch?v=R5EcbH1FJ1s) ou « Happy Day » dans Sister Act 2 (https://www.youtube.com/watch?v=Pr7wcHTzcTg)

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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