L’invité du blog: Marc-Olivier PADIS, nouveau directeur de la rédaction de la revue mensuelle Esprit
Depuis janvier de cette année, la revue mensuelle ESPRIT a changé de couverture et de directeur de la rédaction. Marc-Olivier Padis, arrivé à Esprit en 1992, succède à Olivier Mongin qui souhaite poursuivre des travaux personnels. Esprit consacre son dossier de janvier à la permanence de la question religieuse dans la philosophie du XXe siècle, « Dieu, un absent si présent ».
L’aventure d’Esprit, revue née en 1932 à l’initiative du philosophe Emmanuel Mounier, poursuit sa vocation de revue d’idées engagée et d’entreprise commerciale totalement indépendante. Dans un avis publié dans le numéro de janvier 2013 Olivier Mongin, toujours directeur de la publication et par ailleurs vice-président du Syndicat de la presse culturelle et scientifique, rappelle que les différents colloques organisés récemment à l’occasion des 80 ans de la revue ont confirmé que celle-ci avait « toujours, et peut-être plus que jamais, un rôle décisif à jouer. » Une revue dont le titre même est « une protestation contre l’utilitarisme et le matérialisme ». Et la revue de citer le philosophe Paul Ricoeur: « Il faut faire le pari que les avancées du bien se cumulent mais que les interruptions du mal ne font pas système ».
Marc-Olivier Padis est agrégé de lettres modernes. Il a travaillé pour le service social du Commissariat général du Plan en 2000 et 2001 (rapport sur les politiques publiques en direction de la jeunesse, remis par Dominique Charvet en 2001 sous le titre Jeunesse, le devoir d’avenir (aux éditions de La Documentation française). Il a aussi enseigné dans le Master d’études européennes de Sciences Po. Ses articles dans Esprit portent essentiellement sur la question européenne, la philosophie politique américaine, les relations intergénérationnelles et la santé publique. Il a co-écrit avec Thierry Pech Les Multinationales du cœur. Les ONG, la politique et le marché (Le Seuil/La République des idées, 2004) Il est membre fondateur de Terra Nova, un think tank progressiste indépendant présidé par François Chérèque.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Marc-Olivier PADIS: Pour ne pas répondre les « Passions » de Bach, je dirai « Louis and The Good Book » de Louis Amstrong, une reprise des negro-spirituals les plus connus.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Oui, la musique sans paroles, la musique pour la musique, comme joie des sonorités pour elles-mêmes, et non la musique comme accompagnement, comme support ou comme prétexte.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Des voix ? Ou des instruments ? L’imagination butte sur ce partage. Peut-on imaginer des accessoires au paradis ?
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Des musiques syncopées, en mouvement, dans le swing, comme en jazz, et non des musiques trop continues, se donnant pour intemporelles ou au-delà de l’écoulement du temps.
– Que chantent les anges musiciens ?
J’espère qu’ils échappent aux musiques de répertoire et pratiquent l’improvisation. Mais peut-on imaginer une improvisation dans un lieu hors du temps comme le Paradis, alors que le temps est la matière même de l’improvisation musicale ?
-Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
La ritournelle d’un oiseau chanteur.
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« I feel good »
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
« Blue in green » de Miles Davis
« Cantabile » de Michel Petrucciani
« Lover Man » par Keith Jarrett en trio
« Blackbird » par Brad Mehldau en trio
« Little Darling » par Count Basie
« Cry me a river » par Lisa Ekdahl
« The Best is yet to come » par Stacey Kent
« All of me » par Billie Holiday
« Let’s Do It » par Ella Fitzgerald
« Let’s Fall in Love » par Diana Krall
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Ce qui m’a marqué dans mon écoute de la musique, c’est la découverte de l’improvisation, justement l’émancipation du refrain, le départ vertigineux des phrases musicales de Django Reinhardt, la fin de la répétition, de l’obsession des motifs récurrents.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Chopin par le pianiste Maurizio Pollini
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
« Suzanne » de Leonard Cohen, à un enterrement d’un ami mort trop jeune.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Un air de piano, entendu de loin, dans l’air du soir, au milieu de l’été.
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Site revue ESPRIT: http://www.esprit.presse.fr/
Site de présentation des revues culturelles: http://www.entrevues.org/annuaire.php?d=664
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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