Laurène KLEM. Huitième lauréate du Prix Jean Debruyne.
L’association Jean Debruynne « En blanc dans le texte » a remis fin juin 2017 un chèque de 1 000 euros à une jeune nancéenne de 28 ans, Laurène Klem, pour son poème « Méditation » (site : http://www.ebdt.fr.).
Animatrice au Village du Livre de Fontenoy-la-Joûte, près de Baccarat (Meurthe-et-Moselle), la lauréate a suivi des études dans l’ingénierie de projets culturels et s’occupe de l’organisation de manifestations, d’activités scolaires et …d’un concours d’écriture !Elle est également administratrice dans une association langroise « Autre Moitié du Ciel », qui organise des événements autour des mots et de la poésie.
Tout convergeait pour Laurène à participer au concours des Jeunes créateurs 2017 découvert sur Facebook, inspirée par un poème de Jean Debruynne sur l’ATTENTE : « Attendre n’est pas une parenthèse, c’est un choix qui entre à pied dans l’avenir … Celui qui attend est un veilleur » (Visages-Z’éditions, 1991).
« J’ai trouvé le texte proposé d’une grande actualité, confie t-elle, à une époque où l’information circule à la vitesse de la lumière sur nos appareils connectés. Je pratique la méditation depuis deux ans, tous les matins. C’est un temps pour soi pour se recentrer sur son souffle et où on laisse passer les pensées et les émotions sans s’y arrêter … Un exercice difficile, mais enrichissant, qui permet à la, fois de retrouver son intériorité et de mieux se lier au monde qui nous entoure en profitant de l’instant présent ».Une jeune créatrice qui en est à son premier essai pour un concours et très heureuse de l’avoir gagné pour fêter le Prix, dans un premier temps, avec ses amis !
Le Prix Jean Debruynne récompense, valorise et soutient des jeunes créateurs âgés de 16 à 30 ans. L’association a pour vocation de rendre vivant les écrits de Jean Debruynne (auteur, chroniqueur, scénariste, parolier et prêtre de la Mission de France, journaliste à Bayard Presse), mais aussi de permettre à des jeunes de s’exprimer par l’écriture, la poésie et l’expression musicale. Thème pour 2018 : « Marcher ! »
Le site: http://www.ebdt.fr
(Présentation des organisateurs)
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
–Laurène KLEM: Etant fondue de culture anglo-saxone, j’apprécie beaucoup le gospel, Amazing Grace étant une de mes chansons préférées du genre, ou My Lord, what a mourning. Autre exemple, le concert d’Alicia Keys lors d’un concert filmé en 2005 s’ouvre par une prière a capella qui me donne des frissons…
Dans un autre style, lorsque je faisais de la chorale, j’adorais chanter SIgnore delle encime, un chant funèbre dont je trouve la polyphonie magnifique.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Puisque Dieu a fait l’homme à son image, j’imagine qu’il est mélomane… 😉
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Des musiques qui n’existeraient pas sur Terre : des sons si purs et cristallins qu’ils friseraient l’abstraction… (cela se rapprocherait de la harpe, du luth, de la flûte traversière…).
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Je préfère le silence et la solitude pour la prière, je pense qu’une musique, même discrète, me perturberait.
– Que chantent les anges musiciens ?
La beauté du Paradis, du Monde créée par Dieu, des louanges dont eux seuls connaissent le secret…
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Holy Night, interprété par Katie Melua sur l’album In Winter : une musique dépouillée, une voix sublime, et des choeurs incroyables : cette chanson m’émeut profondément, et me plonge dans une atmosphère feutrée, éclairée à la bougie, un peu comme une veille de Noël…
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Dieu est un fumeur de Havanes de Serge Gainsbourg, pour la blague (j’espère qu’Il a de l’humour)… Sinon un petit « Good mornin’ » de la comédie musicale Chantons sous la pluie, une jolie entrée en matière pour une telle rencontre…
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Quel choix difficile… Sans ordre précis :
- The sound of silence – Simon and Garfunkel
- Blue Suede Shoes – Elvis Presley
- Think – Aretha Franklin
- Superstition – Stevie Wonder
- Another day in Paradise – Phil Collins
- L’hymne à l’amour – Edith Piaf
- City of Light – Ryan Gosling et Emma Stone (BO de Lalaland)
- What a feeling – Irene Cara
- Singing in the Rain – Gene Kelly
10)Rock Collection – Laurent Voulzy
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Je pense que c’est celui de « Hold the Line » de Toto, avec les riffs de guitare…
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Je n’ai pas de culture classique en matière de musique, mis à part la musique de Tchaïkovski pour les ballets que j’admire beaucoup (avec une préférence pour le Lac des Cygnes). J’ai surtout été marquée par la musique « pop-rock » écoutée par mes parents (Beatles, Beach Boys, Pink Floyd, Yes, Supertramp, Phil Collins, Toto, Mickael Jackson, Simon and Garfunkel…), que j’écoute encore. J’admire beaucoup la période des années 60-70, et je considère Jimmy Hendrix comme un génie…
J’ai vu une rediffusion de son concert à Monterrey en 69 quand j’étais ado,et ça m’a marqué à vie !
J’aime aussi énormément les comédies musicales, donc Gershwing, Michel Legrand, Gene Kelly, Julie Andrews, John Travolta, et plus récemment Emma Stone dans Lalaland.
En revanche, concernant les auteurs, je suis très classique : Molière, Racine, Flaubert, et bien entendu (je suis prévisible), les auteurs anglais comme Charles Dickens, Lewis Carroll Jane Austen, Daphne du Maurier, les sœurs Brontë… Et celui dont je me sens très proche est Jack Kerouac. Sur la route est mon ouvrage de référence celui qui m’a ouvert la porte de l’Amérique (avec des passages fantastiques sur le jazz !) et me donne envie d’y retourner.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
La chanson de Prévert par Serge Gainsbourg : une chanson chargée de souvenirs…
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Ce serait une symphonie de Beethoven : une œuvre magistrale donc.
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Le poème de la lauréate:
Assise en tailleur sur le sol
Elle forme un lotus éclos
Les yeux fermés
La respiration régulière
Le temps s’arrête
Silence.
Dans son paysage mental
Une vaguelette se forme au loin
Une parole issue des méandres de sa mémoire
Insidieuse pique échappée d’une boîte de Pandore
Elle charrie les débris d’anciennes douleurs
Encouragée par les nuées chargées d’angoisse.
La colère monte monte
Alors que tonnent les battements de son cœur,
Puis la fureur déferle
Par une lame qui perce la paroi de son âme
S’abattant sur son esprit ensablé
Inconscient du ressac de ressentiment
Qui fait couler
Deux larmes sur les dunes de ses joues.
Mais ; elle attend
Que la tempête passe
Phare dressé au milieu de la tourmente
Elle éclaire les éléments déchaînés
Et observe le courant de ses pensées.
Patience.
Elle laisse la lumière dissiper les ombres du doute,
Aperçoit les trouées de ciel bleu
Formés par un espoir grandissant.
Une accalmie s’installe alors au rythme de son souffle
En balayant les derniers nuages noirs irascibles.
La colère descend, descend
Fait apparaître les remords à la dérive
Vite engloutis par les nouvelles vagues
Nées d’une brise de compassion.
Soulagé, le phare éteint son faisceau
Mais contemple la beauté de cette marine
Savourant l’instant présent
Et la félicité d’une paix retrouvée.
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