Jacques CHARPENTREAU, Fabre d’Églantine, Béranger, Désaugiers, Nadaud et tant d’autres

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C’est un grand monsieur qui s’est mis au service de la littérature en général, de la poésie, de la chanson, qui répond aux questions de notre blog.  « Dieu dans la chanson » son anthologie parue au Studio SM,  fait référence. Un sacré parcours pour cet instituteur née en 1928,  devenu ensuite professeur de français. Directeur de collection il a publié de nombreux ouvrages.
On lui doit une trentaine de recueils de poésie. Sa biographie indique encore que sa poésie s’est développée en dehors de toute chapelle, privilégiant le plaisir du lecteur, le chant, le rythme, sans jamais s’enfermer dans un système. Elle a reçu plu­sieurs Prix littéraires (Prix Dumézil de l’Académie française, Prix de la Fondation de France, Grand Prix de la Société des Poètes Français, Prix de la Société des Gens de Lettres, Prix À Cœur Joie, Prix de la Maison de Poésie, de la Société des Amis d’Alfred de Vigny, Collégiens Les Veilleurs de mots, etc.) – et le Grand Prix de Poésie de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) en 2002. Jacques Charpentreau préside la maison de poésie, fondation reconnue d’utilité publique il y a plus de quatre-vingt ans, et installée à Paris dans l’hôtel particulier d’Emile Blémont (1839-1927).  L’existence de la maison de poésie est aujourd’hui menacée.
JACQUES CHARPENTREAU
« Le subtil questionnaire pour l’admission au Cabaret du Bon Dieu fait cruellement ressortir ma carence : mes chanteurs préférés sont d’une autre époque, bien qu’ils me semblent d’une jeunesse éternelle, mais pas moi, et mes goûts témoignent de mon âge. Mais comme l’éternité qu’on évoque ici ignore le passage du temps – je réponds tant bien que mal. Suivant la formule célèbre : « Une belle chanson n’a pas d’âge ». Les preuves : L’eau vive (1958) de Guy Béart a passé pour une chanson folklorique. L’amour de moi, chantée par Jacques Douai, nous vient du XIVe siècle.
Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu, que vous avez entendues et appréciées ?
JC: Il y en a quelques-unes. J’en avais réuni une quarantaine dans quatre disques enregistrés et publiés de 1963 à 1966, Dieu dans la chanson (Studio SM). Par exemple : Le Chemin de l’éternité (Charles Aznavour) et Je t’appartiens (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud).
Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?
– JC: Forcément, puisqu’il aime les hommes, dit-on, et que les hommes aiment les chansons.
En tout cas, à Cana, Jésus a certainement chanté à la noce où le vin n’a pas manqué. C’est un signe évident.
Au paradis, quelles musiques entend-on ?
Sans doute en fond sonore la mystérieuse « musique des sphères ». Mais plus simplement, puisque c’est le bonheur parfait, chacun y entend personnellement sa musique et ses chansons préférées. Il y a donc au paradis des chansons qu’on ne s’attendait peut-être pas à y entendre, comme il y a des gens qu’on ne s’attendait pas à y rencontrer.
Que chantent les anges musiciens ?
– Tout ce que leur demandent les bienheureux. Leur répertoire est forcément prodigieux, immense, à la mesure de toute l’humanité, depuis les berceuses que chantait Ève pour endormir ses enfants, jusqu’à la fin des mondes, sur des musiques apocalyptiques dont bien des œuvres contemporaines nous donnent un avant-goût. Quelques indications personnelles : Mozart (La Flûte enchantée), Schubert (Pour chanter sur l’eau), Fauré (In Paradisium), le répertoire de Jacques Douai, la plupart des chansons de Brassens, Le Chant de la création (saint François d’Assise – Félix Leclerc), etc., etc., etc.
Si la prière était une chanson, laquelle choisiriez-vous ?
La prière (Francis Jammes – Georges Brassens), évidemment.
Qu’aimeriez-vous chanter à Dieu en le rencontrant ?
T’es venu de loin (Louis Amade – Gilbert Bécaud).
Dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées ?
– Elles sont très nombreuses. En voici un choix :
La Chanson de l’été (Michel Aubert).
– Nantes (Barbara).
– Bal chez Temporel (André Hardellet – Guy Béart).
– Il n’y a plus d’après (Guy Béart).
– Les Sabots d’Hélène (Georges Brassens).
Au bois de mon cœur (Georges Brassens).
– Le temps du tango (Jean-Roger Caussimon – Léo Ferré).
– L’Affiche rouge (Louis Aragon – Léo Ferré).
– Les clowns (Giani Esposito).
– Nuit et brouillard (Jean Ferrat).
– Le P’tit bonheur (Félix Leclerc).
À Paris (Francis Lemarque).
– Cri du cœur (Jacques Prévert – Henri Crolla, par Édith Piaf).
Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
 – Frère Jacques!
Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
 Les vraiment grands, les plus simples. Brassens disait : « Il y a des chansons qui n’ont pas besoin de sauce autour ».Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Félix Leclerc, Anne Sylvestre, Barbara, Jean Ferrat, Léo Ferré (après sélection), Les Frères Jacques, etc.,  Charles Trenet, Mireille et Jean Nohain, Jean Tranchant, Jean Sablon, etc.Martini, Fabre d’Églantine, Béranger, Désaugiers, Nadaud, Degeyter, Pottier, etc.Conon de Béthune, Gace Brulé, Gaucelm Faidit, Thibaut de Champagne, Clément Janequin, Jaufré Rudel, etc.
La dernière fois que vous avez été ému en écoutant une chanson, laquelle était-ce ?
– Maintenant que la jeunesse (Louis Aragon – Charles Léonardi)
Si Dieu était une chanson, laquelle serait-il ?
– L’Auvergnat (Georges Brassens).
A découvrir le site de Jacques Charpentreau: http://www.jacquescharpentreau.fr/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=4&Itemid=4
A consulter le catalogue de la maison de Poèsie: www.lamaisondepoesie.fr qui édite la revue Le Coin de table.

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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