Denez Prigent. Auteur, compositeur, chanteur.
Un nouvel album en 2015, le premier depuis douze ans, du chantre breton qui propose une fête de la musique à lui seul. Son jardin florissant n’est pas seulement enchanté de diverses influences. Il traduit les soucis de l’âme et le poids des jours et de l’absence. Une oeuvre qui n’a pas beaucoup d’équivalent. Denez Prigent est né en Bretagne, en 1966, en pays de Léon, près de Roscoff et l’île de Batz. C’est à l’adolescence qu’ il découvre Jacques Brel et en concert les soeurs Goadec. Il décide alors de chanter en breton. C’est à l’université qu’il rencontre son épouse qui deviendra son manager. En 1992 il fait le pari, réussi, de chanter seul, a capella, des chants traditionnels (Gwerz et Kan ha Diskan) lors d’un concert aux Transmusicales de Rennes, haut lieu des musiques nouvelles. Son premier album « Ar gouriz boar » sort en 1993. Le suivant ose le mariage entre chant et musique électronique nouvelle.Denez Prigent aime dès lors explorer des territoires nouveaux. Le cinéma a découvert cette voix traduisant la mélancolie et l’intériorité. En 2001 le britannique Ridley Scott dans « La chute du Faucon noir » et Jacques Malaterre pour le documentaire « L’odyssée de l’espèce ». En 2012 le réalisateur Olivier Dahan inclue la chanson de Denez Prigent « Gortoz a ran » dans la bande originale du film « Les seigneurs ».
* « An enchanting garden », « Ul Liorzh vurzhudus ». Un album Coop Breizh. A signaler également le « Denez Best Of », en 2011 chez Barclay Universal.
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–Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
-Un chant orthodoxe « O what a wonder ! » de Vasy Barvinskyi et le « Canon en ré majeur » de Johan Pachebel.
–Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Oui, car c’est lui qui l’a inventée, c’est son langage. Nous, musiciens ne sommes que les instruments qu’Il utilise pour communiquer avec les hommes.
–Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Le chant des étoiles.
–Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Celles de musiciens dénués de toutes formes d’égo, qui donnent de tout leur être sans désir de retour.
–Que chantent les anges musiciens ?
Les plus belles musiques composées par les hommes.
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
« E ti Eliz Iza » une ancienne Gwerz (chant dramatique de Bretagne). Un chant plein de dévotion autant dans la mélodie que dans les paroles.
–Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Un vieux cantique breton « Kantik ar Baradoz » (le cantique du Paradis) dont l’air est magnifique.
–Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
1) Anouar Brahem – « Astrakan café »
2) Paul O’Dette -« My Lady Careys Dompe »
3) Alfred Deller – « O solitude »
4) Johnny Cash – « A solitary man »
5) Bruce Springteen – « The ghost of Tom Joad »
6) Simon and Garfunkel – « The sound of silence »
7) Jacques Brel – « Amsterdam »
8 Michael Nyman – « The sacrifice » (BO de la « La leçon de piano »)
9) Davy Spillane – « Midnight walker »
10) Les Soeurs Goadec – E ti Eliz Iza
–Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Celui de la chanson « E-kreiz an noz » composée et interprétée par Youenn Gwernig.
–Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Jacques Brel, Yanka Rupkina, Alfred Deller, Soeur Marie Keyrouz, les soeurs Goadec.
-La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était–ce ?
Tout récemment, une chanson de Gérard Manset intitulée « Jardin des délices ».
–Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Celle de la brise dans le feuillage des arbres, certains soirs d’été, lorsque l’on a l’impression que le temps s’arrête.
Trugarez, merci.
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Le site: http://www.denez.fr/
Dans LA CROIX datée du 26/06/2015
La bombarde, le biniou, l’accordéon diatonique ou le violon se mêlent aux flûtes irlandaises, au saxophone, aux guitares six et douze cordes, au violoncelle, mais aussi au duduk arménien, au bendir du Maghreb, au hang, au djembé, au tambourin et riq oriental… Pour ce cinquième album depuis 1993, mais le premier en douze ans, le chantre breton Denez Prigent propose une fête de la musique à lui seul. Douze gwerz (des chants bretons reposant sur une histoire forte), plus métissés que jamais et à l’instrumentarium acoustique. Au chant, l’artiste s’approprie non sans humour la poésie héritée de la mythologie celtique, qui parle de mort, d’amours malheureuses, d’animaux faisant le trait d’union entre l’homme et la nature. Les douze chants à rêver ou à danser, aux arrangements remplis de mystère (irradiants An old Story et Gwechall Gozh, titres phares de l’ensemble) sont le fruit d’un long travail en solitaire, puis avec ses musiciens conviés à enregistrer dans les conditions d’un concert.
Jean-Yves DANA
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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