Christiane Rancé, le vent, la mer…la voix des êtres aimés, au paradis.

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L’invitée du blog: Christiane Rancé. Auteure.

Vient de publier en 2019, « Dictionnaire amoureux des saints », éditions Plon.

« Voici un essai hors du commun que je vous invite non à parcourir mais à lire, relire, creuser, laisser résonner en vous ». Le 23 mai dernier lors de la remise, à Paris,  du prix des écrivains croyants à l’essai de l’année, Colette Nys-Mazure  a partagé sa lecture fervente de récente œuvre de Christiane Rancé « Prenez-moi tout, mais laissez-moi l’extase », paru au Seuil (277 p., 18.50 €). Le titre est emprunté à un poème d’Emily Dickinson dont la citation complète est: « Prenez-moi tout, mais laissez-moi l’extase et je serai plus riche que mes semblables ». Cette méditation sur la prière sous toutes ses formes est le fruit d’une enquête savante et sensible. Le livre a également reçu le prix du livre de spiritualité Panorama-La Procure 2013.
Journaliste (Figaro Magazine, Geo), éditrice (Robert Laffont), écrivaine, auteure notamment de portraits de figures littéraires et spirituelles (Simone Weil, Catherine de Sienne), Christiane Rancé évoque son expérience fondatrice de la prière depuis l’âge de 15 ans à la lecture du poète Rimbaud. La prière considérée comme un rempart contre toute peur, alors que le territoire de l’intime contemporain est menacé. Manifeste de la prière comme source d’espoir et langue de l’âme. Son ouvrage est dédié à l’universitaire, spécialiste de Saint Augustin, Lucien Jerphagnon, mort à 90 ans en 2011, avec lequel elle a publié un livre d’entretiens (Albin Michel).  Placé sous le signe de la profusion, l’essai de 42 chapitres distingué par le prix des écrivains croyants est un « vol en altitude » à recommander à tous. A lire au rythme de chacun.
Christiane Rancé prépare une biographie du Pape François.
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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes,  évoquant Dieu que vous avez entendues  et appréciées?

 – Christiane Rancé: la messe à 40 et 60 voix de Striggio, dirigée par Hervé Niquet

Le duetto « Et misericordia eius » du Magnificat de J.S. Bach

Nisi dominus RV608 « cum dederit » de Vivaldi , chanté par Gérard Lesnes

Agnus dei de la Messe en B minor de JS Bach chanté par Alfred Deller.

Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?

Il est toutes les musiques dans la musique qui est Verbe

Au paradis, quelles musiques entend-on ?

Le vent, la mer, les merles et les hirondelles et la voix des êtres aimés.

Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent  à la prière ?

Celles du silence et, sur le silence, les chants byzantins et grégoriens.

 – Que chantent les anges  musiciens ?

Un chant inconnu des hommes, qui est celui que les hommes cherchent à recréer dans leurs compositions.

Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?

Le « Miserere mei, deus », du Miserere d’Allegri, chanté par le chœur de la cathédrale de Winchester.

Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?

Son Nom.

Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons  à emporter sur une île déserte ?

Les Barricades mystérieuses de Couperin, Une sonate de Galuppi, le Trio opus 100 de Schubert, A Chloris de Reynaldo Hahn, La Pavane de Gabriel Fauré, tout des Beatles, L’album Bleu Pétrole d’Alain Bashung, Les années de pèlerinage de Franz Liszt, Bach joué par Glenn Gould, Rameau joué par Marcelle Meyer, la poésie espagnole chantée par Paco Ibanez, Love’s goddes birthday song for Queen Mary de Henry Purcell, et tout Purcell chanté par Alfred Deller ; les Cantates de Buxtehude, tous les chœurs des oratorios et opéras de Haendel, la chanson « Un petit rendez-vous » ( Out a time man) de la Mano Negra, les tangos de Carlos Gardel, La flute enchantée de Mozart, l’aria de Jules César de Porpora ; Les Indes galantes de Rameau ; la BO de Mary Poppins…

Pouvez-vous m’en dire plus au sujet de Bashung, Paco Ibanez et les Beatles que vous citez?

Alain Bashung incarnait ce qu’il chantait, avec une singularité, une vérité et une puissance sans pareilles. Il était un grand artiste parce qu’il avait un style inimitable né d’un univers personnel mâtiné d’humour. Malade, il a continué à chanter. Je suis allée l’écouter dans ses derniers concerts. Alors on entendait bien plus que Bashung: on entendait un homme qui traversait le Styx, et nous redisait, tant que sa vois portrait encore, ton son amour pour la vie, pour la musique, pour son public. Chaque fois ce fut une expérience métaphysique.
Paco Ibanez, je l’aime dans ce CD où il chante la poésie espagnole parce qu’il n’existe pas de poésie proprement populaire, inspirée des cantos paysans,plus profonde que celle-ci. Il y a toute sa terre, la lune, l’ardeur pierreuse, dans sa voix. Quant aux Beatles, outre leur formidable richesse musicale, outre la perfection de l’harmonie de leurs quatre voix, je les  aime parce qu’ils sont joyeux, riches d’inventions et généreux.

Quel est le refrain qui vous a le plus marquée ?

La fille au roi Louis, mis en musique par Vincent Dumestre et évoqué par Gérard de Nerval (Il est un air pour qui je donnerai tout Mozart, tout Rossini et tout Weber…).

 – Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?

Comme grands interprètes, Alfred Deller au chant, Ivo Pogorelich au piano, Scott Ross au clavecin, Georges Brassens et Nino Ferrer en chanson française, Chavela Vargas et Paco Ibanez pour la chanson espagnole et les Beatles et Madness pour la pop anglaise. Comme compositeurs, tous sauf Wagner, avec une prédilection pour Bach et Schubert et une préférence pour le piano et le chant sous toutes ses formes.

La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?

La romance de Nadir, des Pêcheurs de perles de Georges Bizet, chanté par Nicolaï Gedda

Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?

Une musique que nous ne connaissons pas encore.

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Dans les « Racines du ciel », sur le site de France Culture: http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-la-force-de-la-priere-avec-christiane-rance-2013-01-27

Sur le site des écrivains croyants: http://www.ecrivainscroyants.fr/2013/06/13/remise-du-prix-2013-a-christiane-rance/

Sur KTO: http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/les_plus_vues/la-foi-prise-au-mot-simone-weil/00046738

Remise du prix Panorama-La Procure: http://www.youtube.com/watch?v=15xUlF-FIYM

Une réponse à “Christiane Rancé, le vent, la mer…la voix des êtres aimés, au paradis.”

  1. Avatar de ricour
    ricour

    Je suis très intéressée par cet article.
    J ‘aimerai savoir où l’on peut vous écouter, vous rencontrer.
    Martine Ricour de Malakoff

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

    Lire la suite

À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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