L’invitée du blog: Anne SOUPA. Bibliste, écrivaine, co-fondatrice de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF), présidente du Comité de la jupe.
Vient de publier en 2019 « Consoler les Catholiques » (Salvator).
Anne Soupa est une bibliste soucieuse de s’adresser à un large public. Diplômée de Sciences-Po, titulaire d’une maîtrise de droit et d’une maîtrise de théologie (Catho de Lyon), elle a d’abord exercé son métier dans la presse pour les jeunes, à Grain de Soleil, puis au magazine Monde de la Bible (groupe Bayard-Presse) de 1991 à 1997. Elle publie alors « Faut-il croire au diable? ».
Elle a rejoint les éditions du Cerf ensuite pour diriger des revues de formation chrétienne. De 1997 à 2009, elle est rédactrice en chef de Fêtes & Saisons, puis de Biblia, puis de Biblia magazine. En 2008, à la suite d’un commentaire du cardinal archevêque de Paris, elle co-fondé avec Christine Pedotti le Comité de la Jupe « pour lutter contre la discrimination à l’égard des femmes dans l’Église catholique » puis la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF), afin de promouvoir la responsabilité des baptisés catholiques. Avec Christine Pedotti, elle a écrit Les Pieds dans le bénitier, aux Presses de la Renaissance, en 2010.
Son dernier essai : Dieu aime-t-il les femmes ?, (Paris, Médiaspaul, 200 p., 19 €) a reçu en octobre 2013 le prix Siloë-Pèlerin 2013, distinguant un ouvrage de culture religieuse. « Abordant les difficultés sans être polémique, Anne Soupa nous rassure. Dieu aime les femmes. Et nous interpelle: pourquoi leur place est-elle si contrastée dans le coeur de l’Eglise » souligne la présentation du titre.
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– Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Anne SOUPA: Le psaume Nisi Dominus, de Vivaldi, chanté par Philippe Jaroussky. Ces voix de haute-contre vous ébranlent jusqu’au fond de l’âme Jaroussky a une telle musicalité, une telle joie… « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs. » Quel « programme » !
– Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?
Comment « un Dieu qui parle » n’aimerait-il pas la voix humaine, ce souffle venu du plus profond des entrailles, ce lieu d’où monte la réponse à ses paroles ? Non seulement Dieu aime les chansons, mais il nous les souffle. C’est lui qui nous fait chanter. Mais pas comme un maître chanteur !
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Au paradis, c’est le « fin silence » qui règne, celui qu’avait découvert Élie. Alors, dans ce lieu où la communion est acquise, le silence fait ses gammes, il chante et régale les coeurs.
– Que chantent les anges musiciens ?
Sûrement, ils chantent en italien, car c’est une langue qui met de la profondeur, dans la peine comme dans la joie. Leur job, c’est de nous suivre de près. De dire du bien de ce que nous faisons, en bas. Et de nous consoler par leurs chants, quand « le cœur n’y est pas ».
– Si la prière était une chanson laquelle choisiriez-vous ?
« Merci Bon Dieu », une prière haïtienne, interprétée par Harry Belafonte. Des pauvres louent le Seigneur. Ca parle tout seul !
– Qu’aimeriez vous chanter à Dieu en le rencontrant ?
Je crois que je me ferai toute petite (parce que je ne sais pas bien chanter) dans un chœur immense et puissant et que « j’unirai ma voix à la sienne », comme le dit la formule, pour chanter le final de l’acte 1 de Fidélio de Beethoven : « O welche Lust !». Ceux qui sont libérés retrouvent la lumière. C’est une explosion de joie !
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées ?
« Le temps des cerises », le fado portugais, presque tout Jacques Brel et presque tout Barbara. Et puis le final du « Couronnement de Poppée », de Monteverdi. Poppée et Néron s’aiment, au-delà des épreuves. Le duo est magnifique : « O mia vita, o mio tesoro…O ma vie, o mon trésor, « Più non peno, più non moro », plus de souffrance plus de mort ».-
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
« Dove sono i bei momenti », l’air de la comtesse dans les « Noces de Figaro » de Mozart. Une douce nostalgie devant la fuite du temps…. C’est une reprise de son « Agnus Dei » de la messe du Couronnement. Cela me donne à penser, cette fluidité entre le sacré et le profane, l’un et l’autre s’inspirent, c’est fort.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Ceux que j’ai déjà cités, et puis Schubert, pour ses impromptus qui dévalent la gamme comme des torrents de montagne, Richard Strauss, surtout pour ses les « 4 derniers lieders », le 4e chanté par Elisabeth Schwarzkopf, puis les grandes voix lyriques, Marylin Horne pour sa sublime colère dans l’Orlando Furioso, Cecilia Bartoli, dans « Opera proibita », ces œuvres où les partitions féminines devaient étaient interprétées par des hommes (hypocrisie romaine oblige !). Et aussi le chanteur Gianni Esposito, avec sa belle voix grave, dans « Le clown ».
– La dernière fois que vous avez été émue en écoutant une chanson?
« Lascia la spina, coglie la rosa » (laisse les épines, cueille la rose), de Haendel, qui invite si bien à jouir des belles choses de la vie.
– Si Dieu était une chanson laquelle serait-ce ?
« Pauvre Ruteboeuf », chanté par Léo Ferré. Dieu, c’est le pauvre, l’abandonné, celui dont tous se détournent. L’humanité à nu, désemparée : « L’espérance de lendemains, ce sont mes fêtes », dit Ruteboeuf.
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Le site de l’éditeur: http://mediaspaul.fr/actualites/prix-siloe-pelerin-2013
Le site de l’association: http://comitedelajupe.fr
Le site de la conférence: http://www.baptises.fr/
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