Alain Noël. Editeur.
Directeur des Presses de la Renaissance pendant une quinzaine d’années, Alain Noël avait fondé le site du « monastère invisible ». Il est mort mardi 23 avril 2019 à 68 ans.
Lorrain d’origine, élevé avant le Concile « au latin », Alain Noël a commencé son parcours professionnel dans une imprimerie au sein d’une maison d’édition. Le jeune typographe baigne très tôt dans le monde artistique en chantant en divers lieux. Avec sa femme Danielle ils se donnent alors le projet de « Chercher Dieu ensemble ».
Après un début de carrière dans la publicité et le marketing d’abord dans une grande banque puis dans un groupe de presse de la région Rhône-Alpes , Alain Noël quitte la vie professionnelle pour témoigner de sa foi. Il choisit de le faire comme chanteur. Le rocker Alan Nol, et son groupe, est né. Il conjugue dans ses chansons jeux de mots et textes à portée spirituelle. L’histoire ne s’arrête pas là. Des années plus tard, le rocker revenu dans l’édition chantera encore, pour un soir, à l’Olympia à Paris. Auparavant, dans les années quatrevingts, il avait étudié la théologie à Lyon, à la demande du cardinal Decourtray. Il a été à l’origine d’une communauté charismatique mariale, avec le Père Jean-Michel Garrigues, les apôtres de la paix.
Après avoir prêché une retraite il est remarqué par un éditeur. En 1998 il recrée avec Pierre Dutilleul, à Paris, les Presses de la Renaissance. Cette maison de littérature générale a opté pour une ligne éditoriale répondant aux questionnements et à la quête de sens de l’Homme d’aujourd’hui.
Nouvelle étape en 2008 où il fonde avec sa femme, dans le diocèse d’Evry, la fraternité du Monastère invisible. Ce monastère dans la ville, et sur la toile, est destiné à promouvoir la spiritualité chrétienne au quotidien. Toujours directeur de collection aux Presses de la Renaissance, il est l’auteur de plusieurs essais. Il répond à son tour à notre questionnaire.
– Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?
Alain NOEL : J’ai été très touché par la pureté et la profondeur des Chants sacrés géorgiens sous la direction de Peradze pour le label Jade… mais ce ne sont pas des chansons se sont des chants de sons.
– Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?
Dieu est amour… mais rien ne l’empêche de se boucher les oreilles. Je ne sais pas s’il apprécie les chansons religieuses… Ça doit vaguement lui rappeler quelque chose ! Il doit apprécier certainement l’effet que certaines d’entre elles font dans le cœur des Humains.
– Au paradis quelles musiques y entend-t-on ?
Au paradis, la musique a une particularité : elle vient de l’intérieur de l’être et va vers l’extérieur à l’inverse de la terre. On n’y entend certainement pas de rengaines car la création musicale est constante.
– Que chantent les anges musiciens ?
Ils chantent ce que leur souffle l’Esprit dans une création perpétuelle et dans une harmonie parfaite. On essayait de vivre ça sur terre lorsque nous écoutions la face A d’un 45 T ou « le » titre vedette d’un 33 T… jusqu’à plus soif. Naissait alors l’écœurement auditif, ce qui ne peut être le cas au Ciel (tout du moins je l’espère).
– Si la prière était une chanson laquelle choisiriez-vous ?
Ô prends mon âme ! Paroles : H. Arnera Musique : Jean-Christophe Rosaz
– Qu’aimeriez vous chanter à Dieu en le rencontrant ?
Une chanson que j’ai composée : Tout l’monde cherche à s’débiner. (Audible en version terrestre sur www.myspace.com/alannol accompagné bien sûr par un orchestre symphonique d’anges rockers et bluesangels.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées ?
Mon choix est très conditionné par ce que j’ai aimé en apprenant la guitare à l’adolescence et en chantant dans les bars…
En français : Graeme Allwright, Brel, Brassens, Le Forestier ; Brassens par Le Forestier… CharlElie (mais c’est spécial).
En Anglais, très pop ’70 : Crosby, Still, Nash and Young ; America ; Jethro Tull ; Santana (Tout le plateau de Woodstock)
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Ain’t no sunshine when she’s gone de Bill Withers… J’opère comme Louis-Marie Grignion de Montfort, je change le sujet et je mets le Christ à la place.
Effet radical garanti.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Léonard Cohen à l’adolescence. Plus tard : Léonard Cohen. Aujourd’hui, encore lui… mais c’est spécial entre lui et moi.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une chanson, laquelle était-ce ?
Les oiseaux de passage de Brassens sur un poème de Jean Richepin. Elle est à la chanson ce que Qohelet est à l’Écriture sainte. Une forme de réalisme absolu qui flirte avec l’abîme du cynisme sans jamais y tomber.
Mais ça m’attriste toujours de me laisser émouvoir par une chanson plus que par la misère.
– Si Dieu était une chanson laquelle serait-ce ?
La chanson de Gainsbourg : Dieu est un fumeur de havane. N’a-t-il pas créé le premier rhum. Euh ! pardon, le premier Homme.
Alain Noël sur KTO: http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/v.i.p.-alain-et-danielle-noel/00054449
Le site du monastère invisible: http://www.monastere-invisible.com/
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