« Aucun art n’est issu du désespoir, et nul artiste n’a pu créer à partir du désespoir. Etre un artiste, c’est croire en la vie »
Henry Moore, sculpteur (Cité dans « Ces mots qui nourrissent et qui apaisent, par Charles Juliet, POL éditeur)
Quant les mots viennent à manquer, tant l’épreuve se fait mordante, il suffit d’une chanson, parfois. De celle qui parle d’amour, tout simplement, comme un premier rayon de soleil perce le ciel longtemps trop bas et ouvre ainsi l’horizon de nouveau.
Ouverture de cette courte séquence, avec Jean-Louis Aubert qui livre un album qui échappe aux registres courants. « Roc’Eclair » (Virgin Music), sombre et lumineux tour à tour, aux accents acoustiques, est marqué par l’empreinte de la disparition d’êtres proches. « Salut à toi l’amour qu’il m’a été donné de recevoir » murmure le fils dont le père vient de disparaître. Aubert, l’ancien leader de Téléphone, chante cette vie qui est donnée et celle qui s’offre à chacun. Et comme personne ne se remet rapidement d’une telle expérience, d’un tel passage, Aubert prolixe et inspiré offre sept titres en bonus, sous le titre « Hiver ». Encore un peu d’amour et d’amitié à partager. L’œuvre étonne et met en chemin. Chacun peut y faire son miel. De celui qui croit au ciel comme celui qui ne jure que par la terre.
Deuxième halte avec l’ami Abd Al Malik. Son « Château rouge » (Barclay) s’ouvre par un hommage au grand-père récemment disparu. « Valentin » est celui qui quitta le Congo Brazza pour libérer la France. Abd Al Malik s’inscrit dans la lignée de celui qui a lutté pour que « l’on soit tous bien ensemble. » Il y a des morts qui parlent de la vie meilleure. Il y a des vies qui nous poussent à être meilleurs. Il y a du rythme et du fond dans cet album qui associe la visée du spirituel au cœur du matériel. Pour que se construire « Le meilleur des mondes ».
Conclusion (provisoire) en écoutant un des vétérans de la chanson sentimentale tout public. Je veux parler de Salvatore Adamo. Le Belge d’adoption, vedette internationale, nous parle des saisons de l’âme dans son 22ème album « De toi à moi » (Polydor). En duo notamment avec sa fille, Amélie, il trace les contours d’un territoire tout entier dédié à la vie bonne. « T’aimer quelque part où tout n’est pas dit, là où les mots de l’âme modulent la vie….T’aimer quelque part d’un amour si grand que la terre et le ciel tiendraient dedans ». Le registre est connu, il n’a pas pris de rides. A la façon du savoir-faire d’un « jardinier de l’amour », Adamo, celui dont parla jadis Jacques Brel lui-même.
Et pour terminer, deux curiosités. La chanson écrite pour Line Renaud par Laurent Foulon (musique) et Michel Delpech (texte). On s’y adresse au Seigneur, au Dieu du Ciel, celui qui est à la source de torrents d’amour. Et le nouvel album de Cherif Mbaw « Sing for me » (chez World village/Harmonia Mundi) qui s’ouvre sur la chanson « Mame Yalla » (Dieu).
http://www.jeanlouisaubert.com/
http://www.abdalmalik.fr/
http://www.adamosalvatore.com/
http://www.youtube.com/user/worldvillagevideo#p/u/8/GpWqj7TTXBs
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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