Déconfinés et inspirés. Des chants pour traverser ce temps particulier. Pour garder et enrichir les liens. Aujourd’hui le P. Élie Raubert (Perpignan Est). A suivre.
Le chant : garde le silence.
« Garde le silence », non pas ferme ta…bouche, mais garde, veille, protège, prends soin du silence… le silence comme faisant partie de notre hygiène de vie. Il y a des silences forcés, et des silences que l’on choisit. Mais au fond, on le sait, le silence en nous et autour de nous, nous fait du bien! Silence d’une ballade en montagne, silence de sa maison le soir, le matin. ou plus profond encore, le silence d’une église, quand on y rentre pour se poser un instant….. Aujourd’hui, nos vies sont remplies de bruits: on vit avec la télé, la radio, les infos en continu, l’intrusion permanente des médias dans notre intimité, l’ordinateur, le téléphone portable, la musique partout, pas un moment de répit, pas de place ni de temps pour le silence, on évite le silence, comme pour fuir quelque chose, peut-être nous… peut-être Dieu… « ….mais quand on arrive à se détacher, même pour un instant, du fleuve de paroles et d’images qui marquent et remplissent nos journées…..alors on peut entendre, on peut écouter, on peut accueillir. » (Pape Benoît XVI) C’est vrai, il y a des silences lourds, mais d’autres qui en disent long. C’est le silence impressionnant de Jésus quand Pilate lui demande: « D’où es-tu? » (Jean 19,8) Ce silence est habité de la présence de Dieu ! Garde le silence, protège toi de tous ces bruits….. Choisis le silence…… non pas par peur de dire les choses, par inhibition….. Choisis le silence pour qu’il soit habité d’une Présence, d’une Parole…. Pour que ton silence ne soit plus un vide, une solitude, une peur abyssale de ton néant…. Pour laisser Dieu habiter ce silence et te combler de son Amour. « Fais descendre ton Silence jusqu’au fond de mon être et fais remonter ce silence vers Toi en hommage d’Amour ! » (St Jean de la Croix).
« C’est une chanson que j’ai écrite il y a déjà un petit moment, lorsque je me suis rendu compte qu’il était très difficile pour les gens de rester dans le silence, qu’ils le fuyaient même, et qu’ils remplissaient leur vie de bruits, d’images, bien souvent imposés par les médias. Dans ces conditions, impossible d’entendre et de rejoindre Dieu.
Pour un homme de Dieu comme moi, qui essaye de pratiquer l’oraison, j’y vois un réel danger pour la vie intérieure des personnes, une impossibilité de se rejoindre elles-mêmes et d’y découvrir Dieu caché au fond.
Le silence lui-même est en danger, comme notre environnement, donc, Garde le silence, protège-le, recherche-le.
Au départ, la période du confinement a plongé les personnes dans une frénésie de communication via les réseaux sociaux (qui ont eu aussi leurs avantages) mais en tant que pasteur, j’ai voulu leur rappeler que ce temps de retraite forcé, était aussi propice à l’intériorité, puisqu’ habituellement, on n’a jamais le temps, on peut pas…etc…
J’ai profité aussi de cette période pour enregistrer et mettre en image cette chanson, dans mon petit studio où tout est fait main (enregistrement, mixage, vidéo , montage…). »
Père Élie Raubert, Curé de la Communauté de Paroisses Saint-Jérôme. Cabestany, Château Roussillon, Saint-Nazaire, Saint-Gauderique, Saleilles, Théza (Pyrénées Orientales).
Né en 1957 à Prades, en Catalogne, Alain Raubert est un amoureux de la vie. Lorsqu’il est jeune, touche à tout et musicien, il exerce cent métiers tout en s’initiant à la guitare électrique. Il joue dans différents groupes de rock avant de créer le sien, inspiré par des groupes tels que Genesis, Yes ou King crimson. Son attirance pour des musiques pures et acoustiques, Il fait qu’il se tournera vers la musique médiévale et renaissance, que l’on désigne aussi par le terme générique de « musique ancienne », en pratiquant un instrument aux sonorités cristallines, le luth. A cette occasion il rentre à la schola cantorum de Bâle en suisse où il rencontre des musiciens tels que Jordi Savall ou Hopkinson Smith.
En 1990, l’appel soudain de la Foi le fait rentrer dans une communauté nouvelle où il prend le nom de Père Élie. Il y est ordonné prêtre en 1996 et durant la vingtaine d’années où il est au service de cette « association de fidèles », il visite plusieurs diocèses de France. Ces différentes missions le conduiront à Lisieux où pendant cinq années il découvre le message de « la petite Thérèse ». C’est à ce moment- là que Père Élie, encouragé par l’enthousiasme de son entourage, reprend sa guitare avec au cœur, le désir de dire l’Espérance Chrétienne, son amour pour le Christ et celui de l’Église. En janvier 2009 il retourne dans le sud de la France sa région natale où il est désormais au service de son diocèse d’origine.
Le site du rock chrétien : http://www.pere-elie.fr/
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