A 31 ans, le franco-malien Ladji Diallo affiche un sourire communicatif. Lundi 7 novembre 2011, il vient de recevoir, dans les locaux de la grande librairie parisienne « La Procure » (1) , au coeur de cet écrin de mots, le prix de musique spirituelle (*). Le premier d’une longue série à venir, attribué à l’initiative de l’hebdomadaire « Pèlerin » (Bayard) et de La Procure.
Pochette bleue et rouge, l’album « Fils de lumière » est l’aboutissement de trois années de travail et d’une série de rencontres peu communes. Né en banlieue parisienne, élevé dans une famille de sept enfants, Ladji (prénom arabe qui signifie « celui qui fait le pèlerinage ») a connu diverses fortunes et choisit finalement la voie artistique. Le comédien Sotigui Kouyaté, familier des mises en scène de Peter Brook, l’avait conforté dans cette direction. Il devrait être de plus en plus nombreux et visibles au coeur de nos sociétés plurielles ces artistes issus de la diversité.
Comédien et conteur, Ladji Diallo avait fait écouter quelques unes de ses chansons à l’ami Daniel Facérias, résidant comme lui dans les Pyrénées. Cet infatiguable troubadour moderne l’encouragea à tenter sa chance auprès des maisons de disques. Il fallut de la patience avant de pouvoir enregistrer en studio, avec l’aide de Steve Prestage, aux commandes pour le label Bayard Musique. Pour respecter le climat des chansons de Ladji, aux accents intimistes et ensoleillés, le technicien dérogea d’avec la coutume. Il laissa le chanteur enregistrer une première version de ses 13 titres, brutes. A sa façon. Ce n’est qu’ensuite que le pianiste Dominique Fauchard est intervenu, respectant par ses arrangements la veine acoustique qui correspond à ce « Fils de lumière », chronique d’une vie intérieure.
L’album est né de nombreuses influences dont, au premier titre, celle de la musique africaine. Le Mali est aujourd’hui une source abondante pour des pléaides d’artistes. ladji Diallo a grandi en France mais c’est lors d’un voyage en Afrique avec sa mère, qu’il explique avoir mieux saisi son destin. Plusieurs titres de son album sont chantés en langue bambara (Afrique de l’Ouest). Nomade et introspectif le répertoire du chanteur invite à la paix de l’âme et à la contemplation de la Création. « Je plante ma tente au sommet des montagnes. La nuit me parle, les étoiles m’accompagnent. Tantôt je suis enfant, tantôt je suis un sage…Je traverse les dunes, les tempêtes de sable ».
« Fils de lumière » s’inspire également du parcours personnel et spirituel singulier d’un homme qui s’est converti au catholicisme à l’âge de l’adolescence. Depuis, ce père de famille, installé dans la région de Lourdes, partage ses talents auprès d’un large public. Des petits aux grands. Bon voyage à sa suite.
– Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
Ladji DIALLO : Les chansons de l’artiste Alela Diane dans son album « The Pirates’s Gospel », les chanson d’ Alpha Blondy, notamment « Jerusalem » dans son album qui a ce titre, ou « Come back Jésus » dans « Apartheid is Nazism ». Je suis très sensible a l’univers musical du Pierre Eliane, religieux Carme, notamment dans ses albums « Therese songs ».
– Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?
Dieu aime tout ce qui est beau. Non seulement il aime les chansons mais il nous inspire dans notre désir d’exprimer le beau et notre soif d’absolu.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
J’imagine quelque chose de l’ordre du chant polyphonique, ou plutôt des percussions inimaginables venant de toute part pour produire le rythme parfait. Oh non, en fait, un concert d’instrument a corde et a vent. Ah je sais, c’est tout ça à la fois.
– Que chantent les anges musiciens ?
Si l’on croit que les anges sont en mesure de contempler Celui qui est l’auteur de toute chose, toute vie, toute lumière, alors leur chant ne peut être que plein de gloire, de joie, rythme et louange.
– Qu’aimeriez vous chanter à Dieu en le rencontrant ?
Des poèmes d’amour à la façon de sainte Thérèse.
-Quelles sont dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées. Les dix chansons à emporter sur une île déserte
?
« C’est la vie » du trio jazz Samarabalouf dans l’album la valche folle (2002);
« The pirate’s gospel » d’ Alela Diane (Mening) ; « Began un cop de mai » du groupe la mal coiffée dans A l’agacha ; « oh je voudrais chanter » de Pierre Éliane dans l album therese songs ; « a l’ombre du mâle » du rappeur Médine dans Arabian panther ; « jerusalem » « come back jésus » d’ Alpha blondy ; « folo » deSsalif Keita ; « bombé » dans l’album Lambarena (Bach to Africa) ; « Pieter Botha 2 » d’Ali Farka Touré
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Paul Claudel. Shakespeare . Aristote. Jaques Brel. Salif Keita. Hamadou hampaté ba. Thélonius Monk
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une chanson, laquelle était-ce ?
Une chanteuse de negro spiritual qui interprétait la célèbre chanson de Billie Holiday « Strange fruit » (sur un poème écrit par Abel Meeropol en 1937, qui dénonce les lynchages d’afros-américains longtemps pratiqués dans le sud des Etats-Unis.)
(1) Leader en Europe dans le domaine des religions, de l’ouvrage érudit aux parutions pour le grand public, et référence reconnue pour le Christianisme, La Procure, tête de pont d’un réseau de 30 librairies partenaires indépendantes, est née jadis avec le souci de la musique, en 1898, grâce à l’initiative d’ un prêtre soucieux de faire connaître la musique religieuse et ses partitions. La tradition musicale s’est maintenue dans cette vériable institution culturelle installée au coeur du quartier saint-Sulpice, à Paris. Le rayon musique religieuse de La Procure Paris, et son équipe de disquaires, affiche plus de 5 000 titres.
* Le jury du prix de musique spirituelle: Faustine Fayette, journaliste indépendante (Radio Notre-Dame et Famille chrétienne); Dominique Fournier (disquaire à La Procure Paris); Magali Germain, journaliste (Il est Vivant, l’1visible); Christophe Henning, journaliste (Pèlerin); Robert Migliorini, journaliste (La Croix) et religieux assomptionniste. Le jury a accordé une mention spéciale à deux autres albums: « Best of Louange » (54) aux éditions de l’Emmanuel; « Les chants du pèlerin russe » par le choeur des moniales de Minsk, pour le label Jade.
Le site de La Procure: http://www.laprocure.com/livres/ladji-diallo/fils-lumiere_3260050784887.html
Quelques mots de Ladji Diallo: http://www.blog-laprocure.com/category/musique-dvd/
Le site de Pèlerin: http://www.pelerin.info/
Ladji, le conteur: http://culturebox.france3.fr/all/26374/ladji-diallo-contes-et-enchantements-a-capbreton/#/all/26374/ladji-diallo-contes-et-enchantements-a-capbreton
Sur le site du Jour du Seigneur: http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Focus/La-foi-en-chantant/Ladji-Diallo-de-l-appel-de-Dieu-a-la-chanson
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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