L’invitée du blog: Joëlle Chabert. Journaliste. Dans l’équipe pastorale de Saint Merry hors les murs , le Centre Pastoral Halles-Beaubourg, devenu Saint-Merry Hors-les-Murs, est né en 1975. Une mi-siècle à célébrer.
Ce « Mi-siècle », c’est le surnom que m’ont donné mes enfants pour mes 50 ans.
Cette année, nous sommes tous des “mi-siècle“ : le Centre Pastoral Halles-Beaubourg, devenu Saint-Merry Hors-les-Murs, est né en 1975. Un anniversaire se fête et j’espère que nous partagerons un gâteau avec les amis et tous ceux avec lesquels nous collaborons.
Un anniversaire, c’est l’occasion de se réjouir de tout ce qui a été réalisé en cinquante ans, d’engranger les expériences qui nous ont fait grandir, précieux trésors sur lesquels prendre élan.
Un anniversaire, c’est l’occasion de se projeter dans le futur : la vie continue. Comment rendre fécondes les années à venir ?
Ce sont les questions que se sont posées les participants de la journée du 20 septembre. La foi chrétienne a-t-elle quelque chose de spécial à dire dans le monde d’aujourd’hui et dans celui qui se dessine pour demain ? Qu’a-telle à dire de l’écologie ? De la politique, la société, la citoyenneté, les questions de territoire ? De la solidarité et du partage ? De la culture, des média, de l’intelligence artificielle ? Du paysage religieux ? Des idées ont jailli ; d’autres s’y ajouteront, venant de ceux qui n’ont pu être présents. En rejoignant des groupes existants, en créant des équipes temporaires, il s’agit maintenant de mener à bien ces projets. Tout est ouvert : des événements modestes, à court terme, des projets ambitieux qui demanderont plusieurs mois de préparation, expos, débats, célébrations, tables rondes, marches…
À chacun d’émettre un plan et, entre nous ou avec d’autres communautés, de le transformer en réalité. Nos aurons alors une belle 50ème année, riche d’événements qui s’échelonneront au fil des mois, peut être des années. Nous aurons la perspective d’un avenir fructueux, l’avenir du peuple de Dieu, chargé d’entretenir le goût de vivre.
Joëlle Chabert, de l’Équipe pastorale
Joëlle Choisnard Chabert, géographe et journaliste retraitée. Autrice d’ouvrages pour adultes et pour enfants édités chez Bayard France et Canada, Salvator, Albin Michel. Thèmes : société, christianisme, vieillissement
je ne sais pas très bien comment me présenter
je suis journaliste puisque je continue à écrire
je vis à Paris mais j’ai habité 22 ans à mi temps puis à 3/4 de temps dans un village québécois, en pleine nature
Je suis dans ma 79 ème année
Je chante comme un pied mais fort
Écouter de la musique et des chansons, lire et marcher en forêt sont mes loisirs favoris
–Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
-Joël Chabert: Bach
Lambarena Bach to Africa
Les negro spirituals
La grand-messe de Gilles Vigneault
Certains passages de la bande originale du film Mission (Enio Morricone).
–Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Sûrement et j’espère qu’il chante de longues, belles et tristes mélopées pour ne pas désespérer de nous, de doux chants d’amour et de claires envolées pour célébrer la réconciliation et la paix (quand elle existe.)
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Des musiques de tous les pays de notre monde et d’autres mondes s’il y en a
Des musiques de tous les peuples
Des musiques jouées par toutes sortes d’instruments
Des orchestres et des chorales
On entend peut-être sonner des cloches, chanter des oiseaux mêlées à des voix humaines, sur fond de ressac de la mer.
–Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Ne m’invitent pas à la prière : le piano, le rock, le métal et les » trucs » bruyants, hurlants électroniques et sortis des synthés.
M’invitent à la prière le violoncelle (Bruch par exemple) et la flûte
Les bruits des gens qui se parlent mais dont on ne distingue pas les mots, la respiration d’un bébé qui dort, les bruits de la rue tôt le matin, avant la foule et les voitures ; surtout le vent, le son d’une brise dans les arbres.
–Que chantent les anges musiciens ?
J’aimerais qu’ils se bougent un peu avec des tambours du genre autochtone du Canada et des chants de gorge, des trompettes, des saxos ; qu’ils dansent le rock et des trucs à la dernière mode du monde
Ou encore genre les artistes du groupe canadien cow-boys fringants ou les charbonniers de l’enfer. Oui les charbonniers de l’enfer, ce serait bien pour les anges
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Pas un chant pieux, pas un chant d’église.
Peut-être un chant choral qui susurrerait “Au bout du cœur“ de Gilles Vigneault ou “Vivre debout“
– Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
J’aimerais que ce soit lui qui me chante quelque chose
Moi, voir Dieu, ça me rendrait coite.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
J’ai planté un chêne de Vigneault
Le lac St Sébastien d’Anne sylvestre
Un morceau d’Oscar Peterson
L’Ave Maria de Schubert à la trompette par Ibrahim Maalouf
Un morceau du Soweto string quartet
Les copains d’abord de Brassens
Le plat pays de Brel
Mélangez-vous de Pierre Perret
Un chant des Black bears de la réserve atikamek de Manawan
After to morrow ou Écoute la réponse dans le vent de J Baez
Et, en plus, Hallelujah par L Cohen
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Eine kleine Singe que me chantait ma grand-mère allemande quand j’étais petite qui, en français, s’appelle “Une chanson douce“ ; c’était Henri Salvador qui la chantait en français.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Si je regarde dans ma discothèque, ce que j’écoute le plus souvent, ça fait du monde : (dans le désordre)
Duke Ellington, Glenn Miller, Miles Davis, Coltrane ;
les baroques français : Rameau, charpentier, Lully ;
Mozart, Beethoven (concertos pour violons), Mahler, Gershwin, Michel Legrand
Vigneault, Brel, Brassens (pour chanter avec les copains avant ou après le dîner), j Baez, Richard Desjardins, les Beatles, Anne Sylvestre, Bob Dylan
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Je suis émue chaque année par le concert du nouvel an de Vienne. Le rêve de mon père était d’y aller. Il fallait réserver deux ans ou plus à l’avance. Il n’y est jamais allé. Il n’en a jamais manqué un seul le 1er janvier à la télé.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Elle serait toute neuve, si différente, une musique si pure, des paroles si sensées que je ne peux pas l’imaginer. Il faudrait qu’elle ne ressemble en rien aux chansons de nos habitudes, même nos préférées. Un truc complètement inattendu qui rendrait mon cœur grand ouvert
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