Raoul Mutin est né en 1950 en France, dans un petit village de Bourgogne près de Dijon. Depuis son enfance il avait le désir d’être prêtre et déjà le goût de chanter. Son parcours : Séminaire Inter-diocésain, Lettres Modernes à l’Université de Dijon et quatre années d’études à l’Institut Catholique de Paris. En 1979, il est ordonné prêtre à Dijon par Monseigneur Decourtray. Après trois années passées en paroisse et 10 années en aumôneries de lycée de l’enseignement public, il est maintenant curé de la paroisse bienheureuse Élisabeth de la Trinité à Dijon.
De nombreux amis ont jalonné sa route en chanson : Raymond Fau dont il fut guitariste, Mannick, Gaétan De Courrèges et bien d’autres. Raoul aime évoquer son expérience avec Raymond Fau, principalement les nombreux voyages qu’il a partagés avec lui. Sa rencontre avec Jo Akepsimas, l’incite à travailler l’écriture de textes de chants religieux et liturgiques. Raoul entreprend alors un travail de trois ans : la création de quinze textes sur les Mystères du Rosaire. Jo Akepsimas les met en musique; c’est ainsi qu’est né en 1995 le disque « Marie de l’évangile ».
Auteur, compositeur et interprète, ses chants sont ceux de la vie, de ses problèmes, de ses peurs, mais toujours avec une teinte d’espoir dans la voix chaude du chanteur avec, en plus, une invitation à mêler sa voix à la sienne. Des chants dont les textes sont ceux de l’Évangile, une manière d’enseigner la catéchèse des plus active avec des paroles que l’on accompagne de gestes. Les refrains, véritables poèmes nourris par la Parole de Dieu, sont souvent des paraboles qui collent bien aux réalités d’aujourd’hui.
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Raymond Fau, un troubadour, un témoin du Christ et de son Évangile
De 1974 à 1975, j’ai eu la grande joie d’être guitariste de Raymond Fau et, pendant un an, de l’accompagner dans ses veillées en France, et sur les routes du monde.
Je l’avais connu dans les années 70, par l’intermédiaire de Jean-Noël Klinguer. Raymond était venu à Lons-Le-Saunier. J’étais alors au grand séminaire.
Raymond, c’était un troubadour, un témoin du Christ et de son Évangile. Il ne composait pas pour la liturgie, ne cessait-il de dire. Sa joie, c’était que, pour un soir, nous partagions ensemble le chant et la prière.
J’ai beaucoup appris à son contact : créer un climat le temps d’une veillée, aider à la prière, trouver le ton juste dans l’animation d’une rencontre.
Mais Raymond, c’était surtout un regard et une très grande culture. Il avait tellement voyagé, tellement visité de musées ou vu d’exposition dans le monde, tellement sillonné la France dite profonde, qu’au travers des expériences de chaque jour, un simple objet du quotidien, une architecture, un toi, une couleur, lui permettaient de faire référence à tel groupe ou à tel ou tel tableau d’un musée situé au bout du monde !
Sur les routes de France, les paysages l’émerveillaient. Quand je cessais de l’accompagner, il m’écrivit : « Tes ô me manquent beaucoup !! Il m’a fait découvrir beaucoup de pays. Les expériences les plus marquantes restent la découverte d’El Goléa, en Algérie, et de Tamanrasset, mais aussi celles du Mali et du Rwanda.
De mon côté, j’ai eu la joie de lui préparer une tournée en Guyane, Martinique et en Haïti, et de l’y accompagner. Nous marchions sur les traces de la bienheureuse Anne-Marie Javouhey (fondatrice de la congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny). Raymond Fau avait le goût des rencontres simples : un refrain, une guitare, et cela suffisait pour déposer de la joie dans une fraternité des petites sœurs de Jésus ou dans le désert ou avec quelques enfants.
Je sais qu’il aimait l’Espagne et qu’il avait écrit des poèmes sur les vieilles cités espagnoles. C’est en Espagne qu’il m’a encore téléphoné en septembre 2021, alors que j’animais un pèlerinage à Tolède et Avila.
Dans les derniers messages téléphoniques des mots murmurés à voix basse, le partage de la prière du « Je vous salue Marie », et cette parole : Je voudrais que tu termines ta vie comme je termine la mienne. »
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