L’invité du blog, Hugues AUFRAY
Hugues Aufray, ou ces chansons qui nous rassemblent
A l’occasion des fêtes de fin d’années, Hugues Aufray a réédité l’album Autoportrait dans une édition accompagnée d’un second CD. Hugues Aufray y revient avec sept chansons de Noël (dont Quel est ce chant si pur, chanté en duo avec Nolwenn Leroy). Hugues Aufray offre encore une reprise du classique Petit âne gris augmenté d’un nouveau couplet, chanté en compagnie d’une chorale d’enfants.
Retour sur Autoportrait 1 sorti en juillet 2020: Le temps passe, les chansons restent. Tiens revoilà Hugues Aufray avec un nouvel album de 12 titres ; dont quatre reprises de titres connus urbi et orbi, de camps en veillées, de choeurs en chorales. Et j’en passe ! Faut le faire quand même. Le chanteur a donné son nom à des écoles mais refuse de ralentir. Pensez donc, il est dit dans un récent palmarès que la capricante « Santiano » serait la chanson le plus connue des Français. Cette chanson de marins, d’origine anglaise, adaptée en 1961, a navigué jusqu’aujourd’hui, inscrite dans les mémoires.
Et voilà que pour son nouvel album sorti au mois de juillet 2020 Autoportrait (Universal), Hugues Aufray (91 ans) revient à ses inspirations de toujours : transmettre, passer, des histoires de gens ordinaires, de travailleurs, de baroudeurs, sur des airs tirés du folklore. Du folk d’outre atlantique en l’occurrence, dans la lignée cousine des récents Pete Seeger sessions de l’américain Bruce Springsteen. Bonne pioche, l’actualité des Amériques bousculées par une vague de révoltes contre le racisme persistant a rejoint quelques-uns des titres choisis il y a déjà deux ans pour cet autoportrait de celui qui se rêvait peintre et sculpteur avant de faire carrière comme chanteur. Hugues Aufray, celui- là même qui avait découvert un peu par hasard Bob Dylan en 1961 dans un cabaret new-yorkais où ce dernier payait pour se produire, avant d’adapter avec succès quelques- uns de ces titres en Français cinq ans plus tard sur des traductions de Pierre Delanoë.
La dernière chanson de cet autoportrait de 2020, sous forme de revue de détail des injustices durables, évoque la mise à mort d’un afro-américain en 1916 par le Ku Klux Klan. « Y’a un homme qui rôde et qui prend des noms ». Extrait des paroles :
« Au lendemain du supplice on a trouvé que le Christ
Un jésus pendu à la branche d’un chêne. J.C Washington, fils d’esclave, ouvrier agricole qui s’éteint
A été lynché, torturé, puis brûlé vif devant 10.000 personnes ». De l’aveu même d’Hugues Aufray il s’agit aussi d’un hommage à sa façon à un classique de Georges Brassens « La messe au pendu ». Hugues Aufray, ancien élève des Dominicains, a toujours fait sienne cette citation du fameux Lacordaire : « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère ».
Les autres chansons directement adaptes du folk et de la country plongent dans ces réalités. Non sans humour parfois vis-à-vis d’un des vétérans de la chanson française grand public. Comme dans le Dan Tucker , ce vieux routard qui fait « le bonheur des enfants de chœur. ». Dans une autre chanson, Ah ! Aufray appuie sur le registre décalé en philosophant quelque peu, proche plutôt de Camus que de Sartre ! Autoportrait inattendu d’un chanteur qui sait aussi se mettre au vert dans sa ferme d’Ardèche.
Un peu anar comme toutes les stars Hugues Aufray qui nous a fait chanter la mer, l’amitié, les chevaux, les profs et autres thèmes communs tissent des liens qui nous rassemblent. Comme nous le rappelle cet album qui comptent quatre reprises dont Stewball , nouvelle version enregistrée dans les studios d’Abbey Road à Londres, en compagnie du chanteur et guitariste Michael Jones connu pour ses années aux côtés de J.J. Goldman. On nous annonce qu’Hugues Aufray n’est pas encore décidé à écrire ses mémoires et quitter la scène. Le temps passe et Aufray défie les modes. On se souvient encore de sa présence insolite en 1966, non loin de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, sur une fameuse photo à la gloire des yéyés.
Robert MIGLIORINI
(Article repris du site NosEnchanteurs), le quotidien de la chanson.
revoir le magazine Lumière intérieure sur KTO
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–Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
–Hugues AUFRAY: Votre questionnaire est trop exigeant, les réponses risquent d’être trop longues. En fait, je réponds à cette question dans les questions suivantes…
–Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Art transcendantal par excellence, la musique est divine par essence, c’est l’expression et le langage artistique préférée de Dieu !
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Toutes sortes : Bach, Mozart, Wagner, Chopin, Ravel, Messiaen mais aussi du Blues, Flamenco, Folk, Musette et musique orientale de qualité bien sûr !
–Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Le cantique de Jean Racine composé par Gabriel Fauré à 19 ans, premier prix du concours de sortie de l’École Niedermeyer de Paris.
–Que chantent les anges musiciens ?
Ils jouent, ils chantent et ils dansent peut être et probablement sur des valses de Johann Strauss… on aimerait bien voir…
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
« Je vous salue Marie » la prière de Francis James mise en musique par le merveilleux Georges Brassens.
– Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Le «Petit Ane gris »… Mais avec le nouveau couplet que je viens d’écrire pour en faire une chanson de Noël dans mon disque « Autoportrait » : J’ai ressuscité le Petit âne qui vient réchauffer le petit Jésus dans la crèche !
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
« Ne me quitte pas » Nina Simone,
« Happy days » Gospel
, « Adeste Fideles » Frank Sinatra,
« Silent night » Kathleen Ferrier,
« Seven spanish Angels » Ray Charles,
« Night and Day » Les Comedian Harmonists,
« Adagio » Albinoni,
« Chaconne pour violon solo J.S. BACH» par Itzhak Perlman,
« Goldberg variations J.S. Bach » Glenn Gould,
« Prélude en E mineur » de Chopin,
Lola et Hauser, et bien d’autres encore…
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
« Travailler c’est trop dur et voler c’est pas beau…
D’mander la charité c’est quéqu’ chose j’ peux pas faire.
Chaque jour que moi j’ vis on m’demande de quoi je vis
J’dis qu’je vis sur l’amour et j’espère de viv’e vieux »
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
J’ ai déjà répondu en partie à cette question (voir ci-dessus !) elle est trop importante et la liste de ma réponse serait trop longue ! Dieu a créé beaucoup de talents sur terre et choisir c’est sélectionner mais sélectionner c’est éliminer… Ce que je refuse de faire !
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
“Ils s’aiment” de Daniel Lavoie
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Le Premier prélude du clavecin bien tempéré de Jean Sébastien Bach en do Majeur.
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