Marie Vence, ce nom est peu connu. Dans son jardin, dans le Sud, à Aix-en-Provence, elle a planté un olivier, un figuier et une vigne. L’artiste aime le mouvement des saisons, les fruits du travail et du temps et les émotions essentielles. Elle manifeste le goût des autres et offre un regard chaleureux sur les êtres et les choses. Elle vient de sortir, de façon encore discrète, un album peu commun et donc à faire connaître, »Amour, qui es-tu ? ». 15 titres à écouter pour se ressourcer et goûter le prix de la vie simple, ardente même.
C’est à Bruxelles –elle travaille alors à la Commission européenne- , que Marie Vence commença à mettre en musique des poèmes d’auteurs qu’elle apprécie et ses propres textes. La chanson lui était familière depuis l’enfance. Nomade –elle est née à Genève- c’est à partir de 2000, après avoir rencontré Roger Hindricq, pianiste-accompagnateur belge- qu’elle « défend » ses propres compositions. D’abord en concerts puis en préparant un premier album qui sort, finalement, aujourd’hui. La technique en est précise. Des enregistrements sur bandes (Revox) sont réalisés à partir de 2008. La lente gestation de l’album bénéficie ensuite de l’expérience de Jean-Luc Spagnolo, l’arrangeur de Pierre Bachelet.
La patience des uns et des autres est récompensée dans ce CD aux accents personnels, fruit également de sa foi. Les yeux levés vers un ciel de lumière où résonnent des prières Marie Vence chante d’une voix sans détours les instants fervents et la traversée des épreuves. Comme dans son évocation d’un disparu « Il est si loin…Il est si près ». Quant à la chanson titre « Amour, qui es-tu ? », où s’illustre encore le violoncelle de Chantal Zuinen, elle conjugue les sentiments d’une femme. Il faut encore distinguer la mise en musique d’un poème ciselé d’un dénommé Auguste Praud., « L’amour a soif de vivre » (lire des extraits -ci-dessous). La force du verbe est entière et conforte ceux qui refusent la résignation ou l’abattement. Sans doute inspirée par la lecture de la Bible et la rencontre d’un ami de culture juive, Marie Vence signe un autre titre « Vendanges » où l’on parle de récoltes et de vendanges à venir. Fructueuses. Marie Vence chantera à partir de septembre, chaque 3ème mercredi de chaque mois au théâtre Tati, à Marseille.
Ecouter: http://www.myspace.com/marievence
– Quelles sont les chansons, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
MARIE VENCE : « L’ Ave Maria païen » dans Notr-.Dame de Paris, « Le chêne liège » de Francis Cabrel, « Mon Dieu » chanté par Edith Piaf. Pour ne citer que celles-là. Il y a en a certainement d’autres. En anglais « God is God », chanson du dernier album de J.Baez
— Selon vous, Dieu aime-t-il les chansons ?
L’Amour ne pouvant qu’aimer…Comme il est aussi le grand Créateur, le Verbe, Relation et Musique (ah le chant de l’alouette, du rossignol, de la source, du torrent !…. oh oui !). Mais je pense que pour certaines, il fait œuvre de compassion, voire de miséricorde ! Et de la part de nous, humains, je pense à cet instant précis à la magnifique chanson de Jacques Bertin « le chant des hommes
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Celles qui nous y ont transportées. De Mozart, Bach à, comme le dit si bien Marie Noël « un céleste rien, un brin des chansons dont le paradis a plein ses buissons »
– Que chantent les anges musiciens ?
La gloire de Dieu : l’Humain debout !
– Si la prière était une chanson laquelle choisiriez-vous ?
« Je vous salue Marie » de « Par le petit garçon… » de F rancis Jammes, mis en musique par G Brassens
– Qu’aimeriez vous chanter à Dieu en le rencontrant ?
« Ma plus belle histoire d’amour c’est vous ! » de Barbara ou
« Que serais-je sans toi ?…» d’Aragon et Ferrat. Mais, sûr, je resterai sans voix ! Les mots ne seront plus nécessaires.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les chansons qui sont vos préférées. Les dix chansons à emporter sur une île déserte?
« Le tour de l’île» de Félix Leclerc,« la quête » de Jacques Brel, – « Chapeau bas » de Barbara,- « La langue de chez nous » d’Yves Duteil, – « Assez ! » de Claude Nougaro, – « J’veux pas d’visite » de Linda Lemay (forcément, sur une île !), « Lili » de Pierre Perret, – « S.O.S. d’un terrien en détresse » de Daniel Balavoine,« Que c’est beau la vie » de Jean Ferrat, – « Comment te dire mon amour » de Julos Beaucarne. Un rajout avec « Mistral gagnant » de Renaud.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marquée ?
« Quand les hommes vivront d’amour »
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Brel, Brassens, Barbara, Ferré, Caussimon, Dimey, Duteil, Beaucarne, bernard Haillant, Maxime Le Forestier, Cabrel, Souchon, Mannick, comme interprète Yves Montand. Musique classique : Mozart, Chopin, Beethoven, Bach, Dvorak, Bruch et l’opéra italien.
– La dernière fois où vous avez été émue en écoutant une chanson, laquelle était-ce ?
« Les naufragés de l’alzheimer » de Julos Beaucarne ( son dernier album « Le jaseur boréal » acheté la semaine dernière)
– Si Dieu était une chanson laquelle serait-ce ?
« Quand on n’a que l’Amour », « Laissez entrer le soleil ! »
Quelques extraits….
Sur un texte d’Auguste Praud.
L’amour a soif de vivre
O rien qu’un peu de calme, un peu de brise fraîche
Après ce jour de feu que transperça l’espoir!
Uu peu de foi encor’ pour ces brins d’herbes sèches
Qui meurent près de moi sans attendre le noir!
L’amour a tellement soif de vivre.
Rien qu’un parfum léger pour adoucir les coeurs
Et consoler sans bruit le ciel tout à l’orage
Un peu de pureté rien qu’une âme de fleurs
Pour redonner au soir un rêve moins sauvage.
L’amour a tellement soif de vivre.
Un peu de poésie, une larme, rien qu’une,
Sur mon regard qui voit tant de jardins sans eau
Rien qu’un abri, une ombre, avec un peu de lune
Pour y cacher la peur que sent même un oiseau.
L’amour a tellement soif de vivre.
Rien qu’un sourire, un seul,pour rebâtir le monde
Pour accueillir la nuit qui nous fera courber
Rien qu’un baiser de rose à la bouche qui gronde
Rien qu’une main tendue à ceux qui vont tomber
L’amour a tellement soif de vivre.
Un peu de vrai silence, un geste d’amitié
Pour les abandonnés qui ont perdu leur âme
Et qui marchent perdus sans but sur de graves sentiers
Une étoile pour tous auprès de chaque drame.
L’amour a tellement soif de vivre.
L’amour qui nous délivre.
Vendanges, poème de Marie Vence.
Le figuier était maudit
L’olivier stérile
Et l’on avait déraciné la vigne
Est-ce le désir?
Est-ce l’Espérance?
Qui demeure là, sous mes pas
Et par trois fois me ramena au champ condammé du potier?
Est-ce folie?
Est-ce la foi?
Qui me fit voir,là, sous mes pas
Le bon grain qui étreignait la terre
Dans un silence tendre de mère?
Est-ce le rêve?
Est-ce l’Amour?
Qui ensemença les sillons
Et tour à tour sur un an
Fit renaître trois printemps?
Le figuier a reverdi
L’olivier se gorge d’huile
Et je plie sous le poids du vin.
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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