Confiné (e)s et toujours inspiré (e) s. Confinés (e) mais pas sans voix. Nos amis musiciens, chanteur (e)s, gardent le lien avec nous. Le P.Pierre Éliane offre à son tour une chanson depuis sa communauté des Carmes, ,enregistrée avec les moyens du bord; mise en musique d’un texte de sainte Élisabeth de la Trinité. A suivre.
La chanson: O Seigneur je voudrais
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Confiné (e)s et toujours inspiré (e) s. Confinés (e) mais pas sans voix. Nos amis musiciens, chanteur (e)s, gardent le lien avec nous. Le P.Pierre Éliane offre à son tour une chanson depuis la communauté des Carmes, ,enregistrée avec les moyens du bord; mise en musique d’un texte de sainte Élisabeth de la Trinité.
A suivre.LA CHANSON/ DANS LE CALME PROFOND DE TON ETRE ETERNEL
(Titre en audio)
Pierre Eliane, né le 23 août 1955 à Nancy, est prêtre catholique (ordonné en 1997), carme et musicien. Il commence sa carrière comme musicien professionnel (6 albums, collaborations avec, notamment, CharlÉlie Couture) et entre au Carmel à 33 ans, en 1988. A partir de 1992, il enregistre des albums où il chante des textes de religieux de l’ordre du carmel, sur des mélodies composées par lui. Ses quatre premiers albums sont consacrés aux poésies de Thérèse de Lisieux. Il met ensuite en musique les chansons mystiques de Jean de la Croix, ainsi que des textes de Thérèse d’Ávila et d’Élisabeth de La Trinité. Et plus récemment: la chanson du pauvre Jonas (2007); Tagore songs (Monthabor); Les chansons du pauvre Jonas (Monthabor).
Le texte de sainte Élisabeth de la Trinité
O Seigneur, je voudrais.
Pensée maitresse pour le choix de cette poésie de Ste Élisabeth de la Trinité: Dans les temps d’angoisse et d’affolement, il faut se cacher en Dieu. Non pas égoïstement bien évidemment mais afin de retrouver la vraie source dont nous pourrons désaltérer les pauvres de la terre.
Poésies 109: août 1906 (1 et 2, autre titre: « Dans le calme profond de ton être éternel »°
O Seigneur, je voudrais m’écouler en ton sein
Comme une goutte d’eau dans une mer immense
Daigne détruire en moi ce qui n’est pas divin
Pour que mon âme, libre, en ton Etre s’élance.
Il faut que je pénètre « en ce lieu spacieux », (3)
Cet abîme insondable et ce profond mystère
Pour t’aimer, ô Jésus, comme l’on t’aime aux Cieux
Sans que rien du dehors ne puisse me distraire
Je désire habiter en ton Foyer d’amour
Sous le rayonnement des clartés de ta Face
Et vivre de toi seul, comme au divin Séjour,
En cette douce paix que nul bien ne surpasse (4)
C’est là que se fera la transformation,
Là que je deviendrai comme un autre toi-même,
Toutefois, cependant, à la condition
Que j’aurai tout perdu pour toi, Beauté suprême.
On ne vit plus en soi lorsqu’on aime vraiment,
Car l’on sent le besoin de s’oublier sans cesse.
Le coeur n’a de repos et de délassement
Que quand il a trouvé l’objet de sa tendresse (5)
Voilà pourquoi, Jésus, en mon amour pour toi
Je ne désire plus que ta sainte présence.
A tout instant du jour je veux sortir de moi
Et sous ton seul regard m’immoler en silence.
Dans le calme profond de ton Etre éternel,
Daigne m’ensevelir pour que, dès cette vie,
Je puisse à travers tout demeurer comme au Ciel
« En ta dilection » et ta paix infinie.
Ce n’est pas au-dehors que je dois te chercher
Pour adhérer à toi de substance à substance ;
Au centre de mon coeur je n’ai qu’à me cacher (6)
Et me perdre à jamais en ta divine essence.
1 – Pour soeur Marie-Xavier de Jésus, dit le Procès, du vivant de la religieuse. (C’est à elle qu’Élisabeth donnera le nom d’Abscondita, cf. . – On garde l’autographe au crayon ; en plus un brouillon au crayon (cf. P107, , qui est identique au texte définitif, à la ponctuation près (uniquement dans la première strophe du texte définitif). Il faut signaler un premier jet délaissé (cf. n. 6) et surtout un premier essai de la quatrième strophe, que voici : « En ton calme profond ton repos éternel / Daigne m’ensevelir ô mon Maître adorable [variante : Dieu mon Immuable] / Afin qu’à travers tout je vive [premier jet : puisse] comme au Ciel / Dans ta dilection et ta paix ineffable / Ce n’est point au-dehors que je dois te chercher / Pour adhérer à toi de substance en substance [variante : Si je veux te toucher toi-même en ta substance] / Au centre de mon coeur je n’ai qu’à me cacher / Pour me perdre sans fin en ta divine essence. »
2 – S. 352 indique comme date « août 1906 ». On ne voit pas bien à quelle occasion cette poésie pourrait se rattacher : peut-être au 15 août, fête secondaire de Marie-Xavier ? plus vraisemblablement à une conversation ou un service précédent.
3 -( 22 dans le Manuel d’Élisabeth : « Il m’a fait passer dans un lieu spacieux : il m’a sauvé, parce qu’il a eu de la bonne volonté pour moi. »)
4 – Le brouillon commence ce vers avec : « Baignée perdue en cette »…
5 – Réminiscence probable du chap. 12 du traité attribué à saint Albert le Grand, L’union à Dieu, Fribourg, 1895, p. 69 : « L’amour ne trouve de repos que dans le bien-aimé, ou dans sa possession pleine et paisible. » Elisabeth utilisait ce petit traité.
6 – cf Cantique spirituel de Jean de la Croix S. 26 ss, sur Dieu caché en nous.
Le site: https://www.carmes-paris.org/?s=pierre+%C3%A9liane&submit=Recherche
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