P.Michel BRIÈRE. Ces silences qui invitent à la prière.

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P. Michel BRIÈRE, prêtre du diocèse de Paris. Il est au service du monde de l’art, professeur à l’École cathédrale, aumônier des Beaux Arts.

Né en 1949, ordonné prêtre en 1981, le Père Michel Brière est depuis 1994 au service du monde de l’art pour le diocèse de Paris, et depuis 2006 aumônier des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). Docteur en théologie (sa thèse est consacrée à Fra Angelico, les images et l’Église), il est aussi titulaire d’une maîtrise de philosophie (Le Silence, sous la direction de Vladimir Jankélévitch). Initiateur et responsable d’un espace d’exposition : « le seuil », à l’entrée de la chapelle Notre-Dame-de-La-Sagesse à Paris (11 expositions de
2003 à 2005 : Denis Pondruel, Claude Rutault, Claude Lévêque, Pascal Convert, Pierre Ardouvin, Marc Desgrandchamps, Valérie Jouve, etc.). Chroniqueur régulier sur Radio Notre-Dame de 2007 à 2013, et depuis 2014 dans la revue en ligne de la CEF Narthex.fr.
Publications :
– « Une leçon de ténèbres » sur une oeuvre de Philippe de Champaigne : Le Christ mort couché sur son linceul.» Coll. « Les jardins du regard », Mediaspaul, Paris, 2000.
– « L’image de Dieu » petite méditation avec une oeuvre du Bienheureux Fra Angelico, coll. Cahiers de l’’École Cathédrale, Parole et silence, Paris, 2002.

 
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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées ?

-Michel BRIÈRE: La Passion selon saint Matthieu, J-S Bach.

Leçon de ténèbres du mercredi saint, M-A. Charpentier

Kleine geistliche Konzerte, H. Schütz

Le livre vermeil de Montserrat.

Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?

Le silence.

Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?

Le silence.

Qu’aimeriez-vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?

« Révolution permanente », Georges  Moustaki

Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte ?

West meets East, Yehudi Menuhi & Ravi Shankar

Kindertotenlieder, G. Malher

Requiem et Cantique de Jean Racine, G.Fauré

Köln konzert, Keith Jarrett

La Passion selon saint Matthieu, J-S Bach.

Leçon de ténèbres du mercredi saint, M-A. Charpentier

Kleine geistliche Konzerte, H. Schütz

Symphonie n°1, P.I. Tschaïkowsky

Sonate n°14 Clair de lune, L. van Beethoven

Mistral gagnant, Renaud.

Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?

Salve Regina par les moines de Cîteaux.

Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?

Kathleen Ferier
Charlie Parker

John Coltrane
Barbara
Jacques Brel

Georges Brassens.

La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?

Que je t’aime, Johnny Halliday.

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A lire dans LA CROIX (12 avril 2014)

ENTRETIEN. P. Michel Brière, aumônier des Beaux-Arts et des jeunes artistes : « Les artistes demandent que l’Église fasse confiance à leur liberté »

Pour ce prêtre qui côtoie le monde de l’art depuis plusieurs années, les jeunes artistes vivent parfois des expériences spirituelles fortes.

– Que percevez-vous chez les jeunes artistes que vous accompagnez, particulièrement à l’aumônerie des Beaux-Arts ?

P.Michel Brière: Sans vouloir généraliser à tout prix, j’ai en quelque sorte la chance d’avoir affaire à des « mystiques ». Ils vivent des expériences intérieures qui les font entrer en contact avec un indicible, un ineffable, une altérité. Cette expérience spirituelle est souvent forte, et ils l’expriment à travers leur personnalité propre, en fonction de leur origine, de leur éducation et de leur culture. Ma mission consiste en particulier à évangéliser cette expérience, c’est-à-dire à les aider à y reconnaître la présence du Christ. Ce sont des expériences uniques et très subtiles; ils n’ont pas forcément les mots pour en parler. Je pense en particulier à une jeune fille qui me faisait part, il y a quelque temps, de sa perplexité: « Que dois-je faire, désormais, de cette certitude de la présence de Dieu en moi? », me disait-elle. Cela peut les conduire à l’art et qualifier leur travail. D’un autre côté, les jeunes que je rencontre ne connaissent pas une extase permanente! Par ailleurs, il faut prendre garde à ne pas généraliser, en particulier parce que les jeunes artistes sont invités à cultiver leur singularité.

-Beaucoup rechignent à se ranger parmi les « artistes chrétiens ». Pourquoi ?

P. M. B.: C’est très bon signe! Ils ne veulent pas être instrumentalisés par l’Église, mais demandent que l’Église fasse confiance à leur liberté. Le risque de l’instrumentalisation entre Église et monde de l’art est permanent et dangereux. Ni l’Église ni l’art n’y gagnent. Cela concerne autant l’artiste qui veut exposer ses œuvres dans une église uniquement pour profiter de l’aura des lieux que le curé qui accepte d’exposer n’importe quoi sans aucun recul ni discernement artistique.
Ils sont donc des chrétiens artistes et non des artistes chrétiens. Être chrétien et artiste, ce n’est pas peindre des saintes vierges et des crucifix. Le XXe siècle a bien mis en exergue que le travail de l’artiste a toujours été d’instaurer un type de relation à l’œuvre d’art. C’est précisément là que la foi va jouer. Cette relation peut passer par le sujet, mais aussi dans l’abstraction. La manière dont la foi chrétienne est en jeu dans l’expérience esthétique est entre les mains du Saint-Esprit.
Ce qui importe précisément est que leur foi ne soit pas manifeste. Jésus n’est pas arrivé avec une auréole sur la tête. La reconnaissance du Christ comme tel exigeait un acte de foi, et n’avait rien de manifeste. Aujourd’hui, l’art nous interroge. Ainsi, il témoigne, il évangélise. C’est l’Esprit Saint à l’œuvre dans une production artistique qui appelle un acte de foi.

Loup BESMOND DE SENNEVILLE
« L’art, expérience de l’espérance chrétienne »

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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