Dylan (1) bienvenu dans l’Osservatore Romano pour le 70ème

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70 ans cette semaine et une tournée sans fin.
Lu dans La Croix du 25 mai
« L’Osservatore Romano » loue le « détachement aristocratique » de Bob Dylan

Dans son édition des 23-24 mai, le quotidien édité par le Saint-Siège consacre un long article (*) à Bob Dylan, à l’occasion du 70e anniversaire du chanteur américain qu’il fêtait ce mardi. (Il a chanté pour la première fois le mois dernier au Vietnam et en Chine. Sa tournée sans fin se poursuit et devrait s’arrêter en Europe en juin.)

Énumérant les divers titres attribués au chanteur (« ménestrel folk, prophète de la protestation juvénile, défenseur des droits de l’homme »), le quotidien, sous la plume de Giuseppe Fiorentino, note son indifférence à ces images prédéfinies. Il constate que ses fans « participent à un rite collectif, à une véritable liturgie pop scandée d’hymnes générationnels comme Like a rolling stone , Just like a woman ou Knockin’on heaven’s door  ».
Pour L’Osservatore Romano , « Dylan, doté d’une ironie caustique toute juive, en dépit de sa conversion au christianisme, doit rester sourd à ces définitions et choisit, en quelque sorte, de punir ses adorateurs dénués de sens critique en leur offrant, dans ses concerts, des versions incompréhensibles de ses chansons les plus connues. »
Plus qu’« une pointe de mépris » pour son public, le critique musical du Vatican voit dans cette attitude un « détachement aristocratique, prenant sa distance avec la célébration obsédante de ce qui a été et ne sera jamais plus. »
Cette attitude est, pour Giuseppe Fiorentino, « la meilleure leçon que nous donne Dylan, en ces temps de massification toujours moins rampante et toujours plus évidente. Comme une invitation, à la fois sarcastique et sournoise, à faire usage de notre tête. »
FRÉDÉRIC MOUNIER, à Rome
A voir, sur Arte: http://videos.arte.tv/fr/videos/bob_dylan_fete_ses_50_et_70_ans_-3929070.html
Rappel: la playlist du Pape publié par l’Osservatore Romano en février 2010
1. Revolver – The Beatles
2. If I could only remember my name – David Crosby
3. The dark side of the moon – Pink Floyd
4. Rumours – Fleetwood Mac
5. The nightfly – Donald Fagen
6. Thriller – Michael Jackson
7. Graceland – Paul Simon
8. Achtung baby – U2
9. Morning glory – Oasis
10. Supernatural – Carlos Santana
Bob Dylan n’y figurait pas avec la chanson  Knockin’on Heaven’s Door (Frapper aux portes du Paradis)
A consulter, site en français consacré à Bob Dylan, avec traduction des chansons: http://www.bobdylan-fr.com/bio.html
A lire, « Et puis un jour j’ai entendu Bob Dylan » par Alain Rémond (éditions JBZ et Cie, 200 p., 15 €)
« Qui l’eût cru? Derrière le nom qui signe chaque jour un billet en dernière page de La Croix se dissimule un authentique «névrosé». Un «obsédé», un «drogué», un «cinglé». Si l’on se permet une si audacieuse entrée en matière, c’est que le principal intéressé emploie lui-même, et avec quelle délectation, ces mots sur son compte, dans le livre qu’il consacre à son idole, son maître, son gourou : le chanteur-poète-musicien américain Bob Dylan. Un «héros» dont il a rencontré la voix «nasale, si étrange, si fragile, si désenchantée, si déterminée» en entendant Subterranean Homesick Blues à la radio, à Rome, «un jour de 1965».
Cet événement dans la vie du jeune Alain (il a alors 18 ans) fut la première piqûre, le point de départ d’une «passion», d’une «dévotion» dévorante, que l’auteur raconte ici avec lucidité, et avec un humour débordant : «Qu’est-ce qui me prend de me comporter comme un adolescent boutonneux, un fan transi prêt à tomber en pâmoison à la vue de son idole? Tout de même, j’ai passé l’âge. À 63 ans, ça devient gênant, voire ridicule.»
Que les choses soient claires, pour ne pas dissuader les lecteurs rétifs aux lourdes biographies d’artistes (on les comprend…), le livre est tout sauf une somme sur l’auteur de Like a Rolling Stone, «la plus grande chanson rock de tous les temps» selon l’auteur, ce que l’on se gardera bien de discuter, surtout devant lui.
S’il est question d’érudition ici, c’est parce qu’Alain Rémond connaît sur le bout des doigts chaque mot de chaque vers de chaque strophe de chaque chanson du maître. Et qu’il s’évertue, au gré des pages, à nous en restituer le meilleur, le plus énigmatique, le plus sacré. Mais quand Dylan tombe dans l’à-peu-près, ou l’abscons, ou le facile, Rémond le dit aussi.
Le vrai sujet du livre, on l’a compris, c’est sa propre relation au chanteur, sa sauvage subjectivité. Il se décrit en immersion, traquant le moindre enregistrement pirate, assistant à chaque concert, enthousiaste jusqu’aux larmes de l’extase ou dépité, affligé, assommé par une prestation pitoyable, puis pardonnant.
Il se livre aussi, évoquant cet accident de jeunesse qui le tint immobile plusieurs mois, après le même événement survenu dans la vie de Dylan. Une fraternité entre eux, une clé peut-être… Superbe mise en abyme lorsqu’il se raconte, jeune homme, reclus «dans une chambre de bonne, au septième étage, rue Lacretelle», où il écoutait Dylan jour et nuit. Il fut alors le premier à consacrer un livre à ce chanteur de toute une génération, déjà «traître» pour les admirateurs du début. À l’époque, en 1971, Alain Rémond n’en a cure. En cabaliste, il explore la filiation (supposée alors) entre Arthur Rimbaud et Bob Dylan, ou la tentation du christianisme chez cet artiste juif usant de références bibliques. Dylan, de fait, se convertira en 1979…
Cette même année aura lieu la seule rencontre à ce jour entre Alain Rémond et son idole. Inoubliable et hilarant moment de bafouillements béats qui vaut lecture à lui seul. En écoutant Dylan, bien sûr. »
JEAN-YVES DANA
(La Croix 13/04/2011)
A réécouter sur France Culture le feuilleton du romancier François Bon (16 mai-3 juin): http://www.franceculture.com/emission-fictions-le-feuilleton-comment-pousser-les-bords-du-monde-bob-dylan-ecrit-et-raconte-par-fr
* A LIRE. L’article en italien Osservatore Romano.
24/05/2011

I settant’anni di Bob Dylan

Quell’aristocratico distacco dal rock

di Giuseppe Fiorentino
Non è certo colpa di Bob Dylan se dal manico della sua chitarra è sorta più di una generazione di cantautori «tre accordi e belle parole». Di mister Robert Zimmerman, questo il vero nome di Dylan giunto al traguardo dei settant’anni, la definizione migliore è stata data da Robbie Robertson. «Ha attraversato l’oceano ed è rimasto asciutto», ha più o meno detto il leader della Band, gruppo che per lunghissimi anni lo ha accompagnato in tour, intendendo sottolineare la capacità di Dylan di immergersi nelle tendenze musicali e di costume senza comunque restare prigioniero di pericolose etichette.
Padre di tutti i (noiosissimi) cantautori quindi, ma anche menestrello folk, profeta della protesta giovanile, difensore dei diritti umani. Sono tutte definizioni che Dylan non accetta e non rifiuta. Semplicemente gli sono indifferenti. Non si cura di loro, come non si è mai curato delle valanghe di critiche che puntualmente gli sono piovute addosso.
Sin dalla famosa apparizione, nel 1965, al festival folk di Newport, dal quale venne praticamente scacciato, perché colpevole, secondo i puristi, di aver contaminato la musica popolare americana con i suoni, ruvidi e sporchi, del rock’n’roll. O come quando ha cominciato a stravolgere la linea melodica delle sue canzoni più celebri fino a renderle irriconoscibili anche ai fan più sfegatati.
È come se Dylan, novello J. D. Salinger, cercasse di sottrarsi agli sguardi e alla morbosa curiosità dei suoi milioni di ammiratori. Ma a differenza dell’autore de Il giovane Holden, il cantante non lo fa ritirandosi in un eremo, ma camuffando la sua musica, per riproporla in modi che a volte appaiono sconcertanti. Perché dopo oltre cinquanta anni di attività, Dylan continua a suonare in quello che è stato definito il Never ending tour, la tournée senza fine che ancora lo vede impegnato in giro per il mondo.
Chissà poi se anche in questo caso si tratta di una riproposizione del tema della fuga o di una semplice concessione allo show-biz. Ma di questo i suoi fan non si preoccupano certo. Anzi, c’è da scommettere che buona parte degli spettatori di Dylan vadano ai suoi concerti ancora convinti — nonostante l’inesorabile passaggio del tempo consigli atteggiamenti più distaccati — di partecipare a un rito collettivo, a una sorta di liturgia pop scandita da inni generazionali come Like a rolling stone, Just like a woman o Knockin’ on heaven’s door.
Dylan nella sua caustica ironia, tutta ebraica nonostante la conversione al cristianesimo, deve rimanere disgustato da questa definizione e sceglie quindi di punire i suoi acritici adoratori, regalando loro versioni incomprensibili dei brani più famosi. Così il coro da stadio che nei rock show sempre accompagna le canzoni più note, nel caso di Dylan può al massimo divenire un incerto balbettio.
C’è in questo una punta di disprezzo, peraltro comprensibile, verso le platee del rock. Quanto meno una sorta di aristocratico distacco che si esprime proprio nel negarsi alla celebrazione ossessiva di ciò che è già stato e che non sarà mai più.
E questa, al di là dei meriti musicali forse discutibili, è la migliore lezione di Dylan in tempi di massificazione sempre meno strisciante e sempre più evidente. Un invito, sarcastico e sornione, a usare la testa.

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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