Spécial Jubilé Franciscains. Deux frères musiciens partagent leurs coups de coeur.
Le Jubilé pour les 800 ans des premiers Franciscains en France se clôt ces jours. (1)
http://jubile800ans.franciscains.fr.
A voir et à revoir sur la chaîne KTO l’émission « La Foi prise au mot » de Régis Burnet . Première diffusion: le dimanche 1er octobre 2017 à 20h40. Les 800 ans des Franciscains en France.
Oser la rencontre, l’héritage de saint François pour aujourd’hui
Les trois ordres de la famille franciscaine ont célébré les 800 ans de l’installation des premiers frères mineurs en France. Des religieux et des laïcs témoignent de l’actualité de l’esprit franciscain. En France et ailleurs
« Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, de la glorieuse Vierge sa mère et de tous les saints, je choisis le pays de France. » Lorsqu’ au chapitre de la Pentecôte 1217 il fut décidé d’envoyer des frères hors d’Italie, François d’Assise avait projeté d’aller dans le pays dont il portait le nom et aimait chanter dans la langue des troubadours, le Royaume de France. Finalement c’est le frère Pacifique, l’un des premiers compagnons de saint François, qui partit pour cette nouvelle aventure missionnaire. Les fondateurs s’installèrent dans un lieu retiré, un ermitage, à Vézelay. Leur étape avant l’installation à Saint Denis, en région parisienne. « Ils n’étaient ni experts en communication ni spécialistes en théologie. Ils ont quitté leurs sécurités pour le Christ, portés par la joie d’annoncer l’Évangile pour la rencontre. » rappelle le frère Jean-Baptiste Auberger, historien et spécialiste des sources franciscaines.
800 après, la famille franciscaine a célébré cet évènement sous la forme d’un Jubilé qui se clôture ce 4 octobre 2017, en la fête de saint François. Oser la rencontre, à la suite des premiers franciscains en France, l’héritage est bien vivant. Frère Pascal Aude, résidant actuellement à la fraternité des capucins de Tiaret (en Algérie), le partage : « Au- delà de l’aspect visible de notre charisme provincial, il nous faut rappeler au monde que les valeurs et vertus initiées par saint François sont plus que jamais actuelles. Comme cette inadéquation au monde tel qu’il va (consumérisme, individualisme, hypertrophie de la rationalité technique au détriment de la sagesse). » Le jeune religieux poursuit : « Comme le disait saint François : « Mon cloître, c’est le monde ! » et aussi « L’amour n’est pas aimé ». Étre franciscain, C’est être prêt à partir ailleurs, vers les zones de l’existence où personne ne veut aller, non par masochisme, mais parce que François d’Assise nous invite à y trouver la vraie joie, qui a quelque chose à voir avec la croix de Jésus; c’est à dire, avec l’amour qui va jusqu’au bout. Mais il est vrai que je suis appelé en Algérie ». Pour le Frère David Vern, en communauté à Brive-la-Gaillarde les traits reçus de la vie de saint François sont multiples : «Je soulignerais la proximité avec tous, et le désir de faire de nos communautés des lieux de ressourcement et de paix. L’Ordre a su traverser huit siècles d’histoire de la France. Dans le sanctuaire où je me trouve, fondée par Saint Antoine de Padoue l’été 1226, nous essayons de vivre au plus près de l’esprit du petit pauvre d’Assise, en témoignant qu’il est tout simplement possible de vivre du Saint Évangile, à travers l’accueil et la proximité avec toutes personnes venant aux grottes de St Antoine. ». Une identité confirmée par Chantal Auvray, responsable nationale de la Fraternité Séculière Franciscaine : « Etre franciscain(e) aujourd’hui, membre de la fraternité séculière, c’est vouloir recevoir les autres comme des frères, aimés de Dieu tout autant que moi. C’est avoir une vie personnelle de prière mais aussi participer à la vie de l’Église activement sur le plan local. C’est me centrer sur Dieu et pour cela convertir ma façon de penser, de vivre pour être toujours plus en accord avec ce que je crois. C’est aussi appartenir à une grande famille (1) qui comprend des religieux, des religieuses, en France mais aussi à l’international. Tous vivent du même esprit. La joie franciscaine est multiple : joie de la rencontre de l’autre, la joie d’avoir été créé (Claire d’Assise remercie Dieu de l’avoir créée) et de participer à la Création, joie de découvrir l’amour et la miséricorde sans faille de Dieu. Et joie d’aller plus loin. ». La force et la postérité du message de saint François dépasse la seule famille franciscaine. « Son influence sur la société française et celle du courant franciscain est indéniable » confirme l’historien André Vauchez, auteur d’un ouvrage de référence sur saint François (Fayard).
Robert Migliorini
- La famille franciscaine est présente dans tous les diocèses de France, y compris l’Outre-Mer. Elle s’est édifiée en trois ordres fondés par François lui-même. Actuellement on compte en France les frères (160 Franciscains, 120 capucins, 25 conventuels vivant dans une quarantaine de couvents et communautés), les sœurs (400 Clarisses dans 36 monastères, 30 congrégations de sœurs franciscaines), les fraternités séculières (2500 laïcs au sein de 300 fraternités, diacres et prêtres). La jeunesse franciscaine rassemble 150 jeunes de 18 à 30 ans.
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Le frère Jean-Jacques Olivier, joueur de bombarde dans un « bagad ». Il travaille dans un lycée, accompagnateur de la JOC, engagé en paroisse.
– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
–Jean-Jacques Olivier: Bach, Mozart, Vivaldi, Haendel, des hymnes du Temps Présent, les psaumes pour des abbayes (En calcat, Keur Moussa, Tamié…). Chants en b6reton avec Michel Scouarnec, Job an Irien, Mannick, Akepsimas… celles de cloches d’églises!!
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Oui, car quand on voit ce que crée la musique dans le cerveau grâce aux études des scientifiques et sur un plan universel, toutes ces émotions universelles, ce ne peut-être que d’origine divine!
–Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Toutes celles qui conduisent aux plus belles émotions, aux plus belles élévations de l’âme, celles de l’Amour. Des musiques symphoniques qui entrelacent une multitude d’instruments différents dans une extraordinaire harmonie,à l’image de ce que peut être notre humanité,
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Celles que j’ai citées plus haut, et d’autres que je ne connais pas, dans notre vaste monde!! Certaines musiques écossaises à la cornemuse.
– Que chantent les anges musiciens ?
Hosanna, au plus haut des cieux!!
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Les Hymnes du Temps Présent dont « Quand ce fut le jour et l’heure favorable » (Pour que l’homme soit un fils à son image) …qui est pour moi un « concentré » poétique du projet de Dieu pour notre humanité.
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Mon Dieu, Tu es grand , Tu es beau », « Tu es là présent, livré pour nous, toi le tout petit, le serviteur ».
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Requiem de Mozart, Alléluia de Haendel, certains airs de la Passion de Bach, Chichester Psalms, certaines chansons de Noël Colombier et de Patrick Richard, les psaumes chantés par les moines de l’abbaye de Tamié!! (un coffret de cd prend peu de place!!)
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Cela dépend des périodes de ma vie!!
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Ceux cités plus haut, plus Brassens, Brel, Barbara, Anne Sylvestre, le flutiste James Galway.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Des belles mélodies bretonnes, héritées de nos ancêtres gallois…
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Une brise légère dans les arbres, le glissement d’un ruisseau sur des cailloux…
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Le frère Gérard Guitton réside à Rennes, écrivain, ancien éditorialiste à La Croix, pianiste notamment en gares SNCF où il prend plaisir à provoquer la rencontre par la musique.
Je pense toutefois que ce n’est pas telle ou telle musique qui me fait prier ; mais qui me prépare et me met en condition pour mieux prier ensuite. Je ne prie pas en écoutant de la grande musique. Certes, à l’office, à la messe on chante, on écoute de l’orgue, mais c’est tout un ensemble qui nous fait prier car nous sommes plusieurs. Il y a des musiques qui ne me font pas prier si je les écoute seul à mon bureau, mais dans l’ambiance d’une grande foule recueillie, cela peut s’accompagner d’une grande émotion qui est alors l’entrée dans la prière !
Les musiques et chansons à emporter sur une île déserte ? Il y en a tellement ! Et je ne suis pas sûr de toujours avoir le même plaisir à écouter telle ou telle musique au bout d’un certain temps. Pour moi la lassitude existe dans tous les domaines, même pour les plus belles musiques ! Pourtant je prends un exemple qui peut aller dans le sens de la question : j’emporterais volontiers le 3e mouvement de la 9e de Beethoven, je dis bien le 3e et non pas l’hymne à la joie qui est le 4e mouvement. Car l’hymne à la joie, je peux me le fredonner moi-même, mais le 3e mouvement qui le précède est bien trop complexe pour le retenir sans en avoir l’enregistrement ! Mais ce n’est pas la seule musique à emporter pour l’éternité !
Une musique qui m’a marqué et m’émeut toujours : je dirai une chanson de Barbara, telle que « la plus belle histoire d’amour, c’est vous ! »
Et si Dieu était une chanson?… j’attends de le rencontrer dans l’au-delà, pour découvrir SA MUSIQUE !
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A écouter également: Chantons en Église. 50 chants pour prier avec Saint François.
VA! Jeunesse franciscaine de Bitche.
Le frère Jacques Jouët. Sur le site du label ADF-BAYARDmusique:http://www.adf-bayardmusique.com/accueil
(1). Les manifestations prévues pour la clôture du Jubilé.
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