Yannick Jaulin. « Sont pas fous les anges! »

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Yannick  JAULIN. Conteur
Depuis plus de 30 ans Yannick Jaulin fait profession de conter. Conteur ? La belle affaire au cœur de tous ces récits ambiants. Des petits et des grands, des anciens et des tout justes sortis de l’ombre,  qui nous submergent et qui nous  font aussi advenir au monde.  Rejeton d’une Vendée rurale, témoin d’un monde en voie d’effacement, d’aucuns parleraient de mutation, en homme de paroles Yannick Jaulin irrigue ses spectacles peu communs d’une langue maternelle, le parlhange, ancré dans le grand Ouest. Sur le fond de notre histoire commune, nationale et obligatoire, il n’en oublie pas celle qui l’a vu naître et vivre. Conteur ? À l’occasion il s’explique lui-même sur cette carte de visite : « C’est pas faute d’avoir essayé de changer de nom : diseur, raconteur, humoriste, poète, comédien. J’ai tout essayé avant de me résoudre, la « sagesse » venant, à reprendre mon nom de naissance : conteur …Les contes sont les mêmes dans le monde entier mais c’est quand ils commencent à s’incarner, à prendre une odeur, une poussière de chemin, qu’ils existent là. Et qu’ils deviennent intéressants, parce qu’ils collent au monde qui les entoure ».
Sa dernière création parle du récit religieux, du besoin d’infini. On rit, on est ému, on s’indigne parfois, on sort de l’ignorance ou du déni. Et tout cela grâce à celui qui enfant aimait les dimanches et leurs airs de fêtes. La musique est toujours présente dans ses spectacles. Comme ici le violon. Le geste, la parole et la mélodie accompagnent le conteur en ses terres nouvelles et son goût des jeux de mots.
« Comme vider la mer avec une cuiller » De et avec Yannick Jaulin. Composition musicale et violon Morgane Houdemont ; mise en scène et dramaturgie Matthieu Roy. En tournée : 9 avril au Théâtre de Fresnes, les 10 et 11 mai au Théâtre Scène Nationale à Angoulême. Le spectacle a été donné du 10 au 26 mars 2016 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.
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THEATRE
Quand les religions sont contées
Le conteur et comédien Yannick Jaulin revisite dans un spectacle réjouissant et inquiet les grandes religions pour mieux en faire partager l’importance. Un inventaire à sa façon.
10 et 11 mai Théâtre Scène nationale, Angoulême.
Texte et captation disponible sur le site www.yannnickjaulin.com
Au milieu des années soixante dix Georges Brassens avait avec une bonne dose de mauvaise foi brocardé dans sa chanson « Tempête dans un bénitier » la réforme liturgique associée pour lui à l’abandon du latin, dans le sillage du  concile Vatican II. 40 ans plus tard Yannick Jaulin, conteur de son état, dresse un inventaire à sa façon de son rapport au Christianisme, et, par extension,  aux grandes religions. Souvent drôle, un brin mélancolique et surtout inquiet de ce que les grands récits liés aux Monothéismes soient menacés d’être effacés des mémoires, donc l’ignorance, la caricature sinon le fondamentalisme,  « Qu’est-ce qu’on a fait de tout çà ? ne cesse-t-il de s’interroger. Jaulin,  l’enfant de la Vendée de paysans catholiques revisite quelques pages de la Bible. L’infatigable artiste raconteur depuis trente ans  en profite pour une nouvelle fois  partager sa vision et ressusciter une galerie d’ancêtres. Du local à l’universel, il réussit à tisser un fil entre les spectateurs et lui, cet enfant qui a « toujours aimé les dimanches ».  On y croise donc Adam et Eve, Samson et Dalila, Salomon et la reine de Saba et le grand tonton Octave. « Comme vider la mer avec une cuiller », un titre inspiré par le Nietzsche du « Gai savoir », est une déambulation réussie, colorée, musicale,  et une forme d’hommage à la mère de Jaulin veillant toujours sur son fils. Jaulin en fait des sacrés personnages de théâtre qui recourent au parlanjhe, langue romane du Poitou, pour mieux parler à tous.
En tournée depuis le début de 2015 -la création a coïncidé avec les premiers attentats de Paris-  et présenté récemment dans la capitale dans le décor de fin du monde aux Bouffes du Nord, ce plaidoyer respectueux et parfois fantasque pour la transmission d’une culture religieuse commence comme on entre dans un musée. C’est au pied d’une reproduction grand format du célèbre tableau de Florentin, Fra Angelico « L’annonciation » faire à Marie que s’ancrent ces 75 minutes sur la plus fondamentale des choses de nos vies, la croyance. Il ne faut pas attendre de Jaulin un quelconque catéchisme « orthodoxe. », même s’il a souci de citer ses sources. Le fondateur du festival « le nombril du monde » centre sa relecture du patrimoine religieux sur la question du masculin et du féminin. Voilà comme un point de vue qui fâche bien des regards laïcs. Yannick Jaulin, joliment déguisé en ange,  s’en tire alors avec une de ces pirouettes dont il a le secret. En somme, comme dans l’univers des contes où les versions sont diverses, Jaulin, l’humoriste venu de la terre et toujours  du ciel se méfient des vérités uniques. Au théâtre, sur scène, comme ailleurs.
ROBERT MIGLIORINI
Yannick Jaulin est également depuis 1990 l’instigateur du « Sacré Nombril », avec son jardin du Nombril et son rendez-vous estival. Tous les deux ans et sur plusieurs jours. La saison 2016 est lancée ce 8 avril.
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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes,  évoquant Dieu que vous avez entendues  et appréciées?
Yannick JAULIN: La passion selon St Matthieu de Bach, le Te Deum d’Arvo Part et Marie Madeleine la composition au violon de Morgane Houdemont dans le spectacle
Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Je crois que la musique est constitutive du divin, de la divinité. C’est ce que l’humanité produit de meilleur et de beau qui donne consistance à ce qui peut consoler le monde.
-Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Des chants d’oiseaux, uniquement des chants d’oiseaux…
Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent  à la prière ?
Toutes les musiques qui invitent l’humain à se retirer en lui. Les musiques de fêtes ont une autre vertu
Que chantent les anges  musiciens ?
Des Naus Poitevins (ces chants de Noêls en langue poitevine parmi les plus anciens et les plus beaux. Sont pas fous les anges ils ont du goût)
Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
En regardant le ciel,  les oiseaux du ciel, Le chant d’un pinson forcément
Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Une chanson pied de nez, pour dire « même pas peur. » Elle est d’un chanteur suisse Sarclo « Dieu est une Magouille de l’opposition »
Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons  à emporter sur une île déserte?
Stairway to heaven de Led Zeppelin
Son nata a lagrimar de Haendel chanté par Philippe Jarrousky
Passion selon St Matthieu
Heroes  de David Bowie
Dark side of the moon du groupe   Pink Floyd
Bleu pétrole d’Alain Bashung
Te Deum d’Arvo Pärt
Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
« La tendresse » chantée par Bourvil (et en famille)
Et les pompons gaston chanté par mon tonton Alphonse
Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Murakami, Erri de Luca, Christian Bobin, Bach, Arvo Pärt,  Amadou hampaté ba, le nouveau testament commenté et traduit dans l’édition de  Bayard, Albert Cossery, l’accordéon de Sebastien Bertrand, la trompette de Ibrahim Maalouf.
La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
« Comme un légo » chanson de Gerard Manset chantée par Bashung (Album Bleu pétrole)…J’étais dans un train découvrant cet album. Inondé de larmes, impossible à réfréner.
Je n’ai pas eu de culture classique dans l’enfance. A 18ans j’avais une amoureuse qui une nuit m’a raconté le requiem de Mozart et je crois avoir pleuré toute la nuit.
Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Dieu est aussi féminin que masculin. Alors son chant vient  des profondeurs de la mer. Je dirais le chant des baleines.
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Le site: http://www.yannickjaulin.com/
Aux Bouffes du Nord, à Paris: http://www.bouffesdunord.com/fr/saison/5542482502ad6/comme-vider-la-mer-avec-une-cuiller
Sur le site de France TV: http://culturebox.francetvinfo.fr/scenes/humour/le-conteur-yannick-jaulin-met-en-piece-la-religion-212675
OUVERTURE DE SAISON AU NOMBRIL –
Vendredi 8 avril, le Nombril du Monde lance sa saison 2016, avec un spectacle aux accents poitevins !
Yannick Jaulin sera sur scène en compagnie de Patrick Lavaud, ethnologue et défenseur de la langue occitane, pour aborder le parler populaire : « A tout terroir, son parloir ».
Le ton est donné et rendez-vous au Jardin du Nombril à 20h33.
Plus d’infos par ici : http://www.nombril.com/deta…/a-tout-terroir-son-parloir.html
 
 

2 réponses à “Yannick Jaulin. « Sont pas fous les anges! »”

  1. Avatar de Gilles
    Gilles

    Espérer , en suites espérées de journées d’ Assise , comme d’ un orchestre avec des instruments ou d’ un simple piano , et d’ un Daniel Barenboïm , sillons d’ Espérance en partage et d’ Israël et de Palestine , comme un Rostropovitch d’ un autre mur et de suites de Bach et haltes parmi les hirondelles de Vézelay , voyages inachevés et réconciliations aussi comme autrefois d’ un Yehudi Menuhin et d’ un Wilhelm Furtwaengler , brindilles et adieu et à Dieu de Dinu Lipatti aussi , voyages inachevés comme des tziganes de l’ Espérance , et du Mendiant mendiants aussi en partage et sillons d’ Espérance encore , sans armes ni mièvreries ni paradis artificiels ni de multiplier les maîtres et les idoles selon Saint-Paul , prières ou Psaume et Benedictus et musique et silence et silences d’ autres silences sans armes et efforts et de corps de métiers et d’ à chacun sa tâche , faîtes de nous des instruments de paix , en partages , et guide pour nos pas au chemin , aux chemins de la paix , du Notre Père

  2. Avatar de pascal guillot
    pascal guillot

    « le jardin est bavardage, le désert écriture » nous dit Edmond Jabès, poète d’origine juive égyptienne
    Oui, la voix de la mère et la voie du père (le langage)… il nous faut des oeuvres (du langage) pour nous sustenter ! aussi, comment ne pas songer d’abord au grand Bach et à ses Passions, à sa  » Messe en si  » oecuménique avant l’heure !
     » après Mozart c’est encore du Mozart »

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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