L’invitée du blog: Cheyenne-Marie CARRON, réalisatrice du film » l’Apôtre « , en salles depuis le 1er octobre.
A 38 ans Cheyenne-Marie Carron franchit une nouvelle étape dans son parcours de réalisatrice et de croyante. Son récent film « L’Apôtre » témoigne de son tempérament et de ses sources d’inspiration. Marquée par un acte de charité et de pardon peu communs d’un prêtre durant sa jeunesse elle a décidé d’évoquer la beauté du Catholicisme. Sans dénigrer l’Islam.
Son personnage principal, Akim, jeune musulman appelé à devenir imam, voit son identité bouleversée alors qu’il est touché par l’amour du Christ, à l’occasion d’un baptême auquel il assiste. Un long chemin commence pour lui tout particulièrement avec ses proches. Le sujet fait écho à une actualité souvent débattue. La réalisatrice s’est expliquée lors de la sortie du film en salles: « Je n’ai pas peur. Je croyais en mon sujet et je savais ce que j’allais en faire: un film sur la tolérance inter-religieuse. Alors je n’avais aucune raison d’avoir peur et puis ce film est dédié à cette femme si bonne (Madeleine) que j’ai connue dans ma jeunesse. Pour moi cet hommage pèse bien plus lourd dans la balance que ma petite peur. » Baptisée à Pâques, en 2o14, Cheyenne-Marie Carron souhaite faire ainsi passer un message de paix. « Si mon film touche le coeur des gens et leur donne envie de découvrir le Christ, alors c’est une grâce » poursuivait-elle.
La réalisatrice a commencé son parcours de cinéaste à 20 ans. Admiratrice du style de Kubrick et Maurice Pialat, elle affiche 5 films à son actif dont « Ne nous soumets pas à la tentation (2011). Le DVD de « l’Apôtre » est dès à présent disponible sur son site.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Cheyenne-Marie CARRON: j’ai beaucoup aimé le groupe DEI AMORIS CANTORES. Ils interprètent des chants polyphoniques.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Lorsqu’on écoute Jean-Sébastien BACH, on ne peut pas douter que Dieu aime la musique !
– Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent à la prière ?
Celles que je chante à l’église : Asperges me, Salve Regina ou encore Reine de France priez pour nous… Mais je peux aussi me recueillir en écoutant une belle chanson de Jacques Brel ou de Brassens, comme « Mourir pour ses idées », « Le Vieux Léon ».
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
Je choisirai « O prend mon âme », c’est une chanson que j’ai d’ailleurs mis dans mon film L’Apôtre. Oh ! prends mon âme, aussi intitulé Ô prends mon âme, est un cantique chrétien du milieu du xxe siècle, aux paroles écrites par le compositeur protestant évangélique français Hector Arnera (1890-19722).
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
Lorsque je le rencontrerai, je ne chanterai plus car je n’aurai plus besoin de l’appeler. Il sera là.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
-La bande originale du film Barry Lyndon. (Schubert)
-La Walkyrie de Wagner
– Carmina Burana de Carl Orff.
-Le concerto pour piano K488 de Mozart
-« Spiegel », pour piano et violon d’Arvo Pärt
-La symphonie Napoléon Beethoven
-La marche Funèbre de Chopin
-Le Requiem de Mozart
-Stabat Mater de Perlogese
-Tout Brassens.
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Il y en a trop pour les citer..
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Au concert du groupe DEI AMORIS CANTORES. Il y a un titre il s’appelle Amina Christi. C’est une totale perfection (voir le site de DAC: http://www.deiamoriscantores.com
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
La musique est un art absolu, mais Dieu est encore au delà de tout ça.. Alors je ne peux pas donner une musique à Dieu !
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A lire dans La Croix (30/09/2014)
«L’apôtre», l’itinéraire intime d’un « apostat »
Malgré un manque de moyens qui affecte la réalisation, Cheyenne Carron signe un film sensible et courageux sur la conversion d’un jeune musulman au catholicisme.
L’Apôtre aborde le thème de la conversion d’un musulman au catholicisme.
de Cheyenne Carron
Film français, 1 h 57
Élevé dans une famille musulmane de Montreuil, en région parisienne, Akim se prépare, avec son frère Youssef, à devenir imam. Chaque vendredi, il suit les enseignements de son oncle dans la salle de prière du quartier. Plusieurs rencontres vont pourtant le détourner de cette trajectoire toute tracée. L’amitié de Fabien, un jeune garagiste catholique qui l’invite au baptême de sa fille. Et celle d’un prêtre dont la sœur vient d’être assassinée par le fils des voisins musulmans, et qui, pourtant, a décidé de rester auprès d’eux parce que sa présence « les aide à vivre ». La célébration à l’église, simple et belle, comme le geste de ce prêtre éveillent en Akim un attrait aussi intime que puissant pour le christianisme. Au terme d’un long combat intérieur, le jeune homme ose confesser sa foi et devenir « apostat », déclenchant l’incompréhension de sa famille, la fureur de son frère et la violence de certains membres de sa communauté.
Le thème de la conversion d’un musulman au catholicisme était des plus risqués. La réalisatrice française Cheyenne Carron l’aborde dans L’Apôtre avec courage, sans céder à la caricature, posant avec sensibilité la délicate question de la liberté religieuse. S’il accuse des longueurs et maladresses dans la réalisation, et souffre parfois du jeu inégal de certains acteurs, ce film conçu avec peu de moyens sait toutefois prendre le temps du lent parcours intérieur du jeune Akim (Fayçal Safi, très convaincant).
Il a aussi le mérite de faire interpréter le thème brûlant de la conversion par des comédiens chrétiens, juifs et musulmans. Certains ont d’ailleurs aidé la réalisatrice à partir de leur propre culture religieuse : ainsi lorsque Akim (Fayçal Safi), recevant des mains du prêtre la Bible, improvise et demande, avant de s’en saisir, s’il doit se laver les mains. La réalisatrice, encore catéchumène pendant le tournage avant d’être baptisée à Pâques, a su puiser aussi dans sa propre histoire de convertie. Décoré du prix spécial de la fondation Capax Dei au festival Mirabile Dictu, au Vatican, en juin, L’Apôtre est pour Cheyenne Carron, « fille de la Ddass » d’origine kabyle, élevée dans une famille d’accueil catholique, un hommage au « geste magnifique » du prêtre de son village : après que sa sœur, Madeleine, avait été étranglée par le fils des voisins, il avait choisi, envers et contre tout, de leur tendre la main.
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Sur KTO: http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/v.i.p./v.i.p.-cheyenne-carron-et-frere-gaetan/00087634
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