Patrick BEBEY, Armstrong, Bach et le silence paradisiaque.

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L’invité du blog : Patrick BEBEY
Le mardi 11 février le duo musical formé par Noga et Patrick Bebey donne un concert à Paris (1). Cette nouvelle étape s’inscrit dans un parcours, une collaboration, engagés par les deux artistes depuis leur rencontre en 2010. Leur spectacle « Chanson puzzle », présenté au festival off d’Avignon dès 2012, a été conçu comme une invitation musicale, un terrain d’entente, où l’une, Noga, et l’autre, Patrick Bebey,  conjuguent leurs univers en un dialogue original dépassant les frontières. Noga, née en Suisse de parents venus d’Israël, chanteuse, comédienne, passée du barreau des avocats à la scène. Et Patrick Bebey, franco-camerounais, pianiste recherché, issu d’une famille où la création est au programme. A la suite de son père, Francis Bebey (1929-2001), pionnier des musiques du monde inspirées et à qui son fils Patrick a rendu un hommage remarqué, « Oa Na  Mba » (Rue Stendhal).
« Chanson puzzle » est devenu un album, enregistré à la maison, sous le titre « Ca tourne » (Label Volvox Music/Rue Stendhal). Les 13 titres invitent au voyage poétique, ludique, parfois caustique. Quand les mots changent d’airs tour à tour. On remarquera la reprise d’un classique de Francis Bebey, « Stabat Mater » (voir le texte ci-dessous) chanté en langues douala, anglaise, française et hébreu. Interprétation apaisée et fervente à la fois nous laissant entrer dans le mystère de la mort du fils de Dieu. Poésie encore avec la chanson d’ouverture, « Au cœur du cœur », un texte, manifeste et fondateur,  d’Andrée Chédid (1920-2011)  mis en musique et en connivence. Sans oublier  « Les souffles de Birago », adaptation de Birago Diop, poète sénégalais (1906-1989).   Voix et instruments offrent leurs couleurs musicales à un tour de chant nomade, complice.
(1)Au théâtre de l’Opprimé. 78-80, rue du Charolais-75012 Paris. Voir les concerts suivants sur le site des artistes, dont un rendez-vous à La Sorbonne dans le cycle « chanson française », le 27 mai 2014.
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Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes,  évoquant Dieu que vous avez entendues  et appréciées?
Patrick BEBEY : “ Louis Armstrong sings the Good Book.”. Pour moi c’est un must !
Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Je me suis laissé dire que Dieu est une personne joyeuse. Donc il ne peut qu’aimer la musique !
Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Je crains fort qu’au paradis il n’y ait que la musique du silence…
Quelles sont les musiques qui, selon vous, invitent  à la prière ?
Les chants du Lama Gyurmé me poussent irrésistiblement dans un état spirituel qui s’ouvre à la prière.
Que chantent les anges  musiciens ?
Je les soupçonne de beaucoup apprécier les œuvres de J.S.  Bach.
Si la prière était une chanson, une musique,  laquelle choisiriez-vous ?

« Fragile » du britannique  Sting.
Qu’aimeriez- vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
En fait, je pense que j’aimerais lui jouer de la flûte pygmée !
Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons  à emporter sur une île déserte?

  • Awa Y’okeyi  (Papa Wemba, CD Molokaï)
  • I was brought to my senses (Sting, CD Mercury Falling)
  • Un CD des pygmées Aka
  • Oceano (Djavan)
  • Fun day (Stevie Wonder)
  • Romances sans paroles (Félix Mendelssohn)
  • La chanson de la pluie (Jean-Claude Vannier)
  • Fly away (Willy Nfor)
  • Chants pour la Paix (Lama Gyurmé)
  • Masakhane (Miriam Makeba)

Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Bach, Jean-Claude Vannier, Wally Badarou, Ivan Lins.
La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Sting et Stevie Wonder chantant en duo la chanson « Fragile ».
Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Assurément des polyphonies pygmées !
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A écouter et à lire:
Stabat Mater….(Francis Bebey)
Paroles chantées en langues douala, en anglais, en français et en hébreu.
« Stabat Mater Dolorosa
Marie est remplie de douleur
On lui a tué son enfant
Et elle se meurt de chagrin
Stabat Mater dolorosa
Ta peine s’adresse à l’humanité toute entière
Racontant un grand amour
En moi ta douleur résonne comme un cri d’amour.
Et ce cri me dit d’aimer toujours même les gens qui sont différents de moi
Je suivrai tes pas jusqu’à ce que j’atteigne le but
Je sais que le but est l’amour
Ce cri me dit que je ne dois pas manquer d’aimer même des gens qui ne me ressemblent pas
Je poursuivrai ma quête jusqu’à atteindre le but
Et le but est l’amour
Je ne t’oublierai jamais Marie
Stabat mater dolorosa
Le monde a besoin de toi Marie
S’il te plait donne nous ton amour
Toute ma vie j’éviterai de dire du mal des gens qui ne sont simplement pas comme moi
Je suivrai tes pas jusqu’à ce que j’atteigne le but
Je sais que le but est l’amour
Je ne t’oublierai jamais, Marie »
Site de l’artiste: http://www.nogafocus.com/fr
 

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À propos de ce blog

  • Dans un pays où, dit-on, tout ou presque, finit en chansons, d’innombrables voix montent du chœur des humains jusqu’à Dieu. Au gré de voies parfois étonnantes. La chanson n’a pas seulement vocation au divertissement et aux standards formatés. Elle ouvre à bien plus grand qu’elle, évoquant les musiques du Paradis…

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À propos de l’auteur

  • Robert Migliorini, religieux assomptionniste, journaliste, a tenu au sein du service culture de La Croix la rubrique musiques actuelles, de 1999 à 2009, et a assuré durant dix ans, en alternance, la rubrique quotidienne Fidèle au poste.

    Musicien, il a contribué au numéro de juillet 2009 (223) de la revue trimestrielle Christus consacré à la question de la musique, « une voie spirituelle ? ».

    Prépare un essai consacré à la chanson religieuse. Membre du jury des premiers Angels Music Awards 2015.

    Le dimanche à 8h03 sur le réseau RCF (Radios chrétiennes francophones) il programme l’émission Un air qui me rappelle.

    Robert Migliorini est également chroniqueur musical pour le mensuel Panorama.

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