Né en 1960 à Paris, Jean-Christophe Robert est entré, d’après sa biographie quasi officielle, en musique en écoutant une pièce de Jean-Sébastien Bach. A l’âge de 13 ans. Il précise: « Le hautbois c’est une voix, un timbre, pour moi c’est l’image de la voix. Une voix sans parole, une façon de prêcher. Cette voix fragile et paradoxalement forte du « bois qui chante haut ».
On devine que sa vie a été dorénavant marquée par les voies musicales. Premier prix de hautbois au Conservatoire de la ville de Paris, il se perfectionne alors durant des années au sein de diverses formations. Sa carrière professionnelle se diverfie encore. Il passe un diplôme de kiné, exerce en soins intensifs, pyschiatrie et en cancérologie, et ressent un appel vers une autre vocation. Ce qui le mène à s’engager dans des études de théologie. Celui qui est devenu pasteur de l’Eglise Réformée de France associe dès lors ses ministères en divers lieux et une pratique musicale de concertiste. Actuellement le pasteur Jean-Christophe Robert est en mission pour six ans en Suède, à l’église réformée française à Stockholm.
Le pasteur soliste et mélomane compte plusieurs disques à son actif (dont une anthologie pour le temps de Noël, disponible chez Bayard Musique). Il poursuit des tournées de concertiste accompagné par un ensemble de musique de chambre. Il vient de sortir pour le label Accord (Universal Music) un disque à son image: éclectique. Les 24 morceaux de cet « haubois du pasteur Robert » offre des pièces musicales, des cantates, des cantiques, airs d’opéra et chanson. Bach, Haendel cotoient Morricone et Rachmaninov ou Michel Colombier. Il explique: « J’ai pris des musiques que chacun connaît et que le public a plaisir à entendre. » Le pasteur Robert privilégie une musique apaisante, méditative. Pour que chacun soit touché. Il sera en concert le 13 mai prochain à Saint-Germain-en-Laye (Eglise Réformée). Il répond à notre questionnaire.
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– Quelles sont les musiques, anciennes ou récentes, évoquant Dieu que vous avez entendues et appréciées?
– Jean-Christophe ROBERT: Les cantates de Bach, qui sont pour moi le paroxysme de l’ornementation baroque au service d’une prière à Dieu.
– Selon vous, Dieu aime-t-il la musique ?
Forcément, car elle est un cadeau signé par lui. La preuve, les oiseaux placés sur notre route, je pense au rossignol du petit matin, du vrai cristal, l’émotion pure.
– Au paradis quelles musiques y entend-on ?
Du hautbois bien sûr, puisque dans la Genèse, on nous dit que Youbal fut le prédécesseur de ceux qui jouent du roseau et de la harpe.
– Que chantent les anges musiciens ?
Dieu écoute du Bach, mais les anges fredonnent discrètement du Mozart.
–Si la prière était une chanson, une musique, laquelle choisiriez-vous ?
L’aria de la suite orchestrale en Ré 1068 : Une irruption de l’infini dans la suite des danses, un puits de lumière venu d’en-Haut illuminant la nuit du monde.
– Qu’aimeriez vous « chanter » à Dieu en le rencontrant ?
« Chante Alleluia au Seigneur ». Juste pour lui dire merci, car il a porté ma vie. Je lui dois tout. Alors autant être fair-play.
– Quelles sont dans votre discothèque personnelle les musiques, les chansons qui sont vos préférées. Les dix musiques et chansons à emporter sur une île déserte?
Bach : -Concertos brandebourgeois,
-Cantate Actus Tragicus
-Cantate du veilleur
-Cantate 156 J’ai un pied dans la tombe
-Cantate 127 L’ame repose entre les mains de Jésus
Mozart : -Requiem
Beethoven : 7° symphonie.
Chopin : Concert pour piano
Messiaen : Le baiser de l’enfant Jésus
Katie Melua : My aphrodisiac is you
– Quel est le refrain qui vous a le plus marqué ?
Le chant des bergers dans la cantate du veilleur, c’est un choral qui a bercé mon enfance au moment de Noël. C’est le plus beau cadeau que j’aie reçu.
– Quels sont les grands auteurs, compositeurs ou interprètes qui comptent pour vous ?
Bach, Luther, pour leur capacité à s’adresser à tous, intellectuels ou non.
Dinu Lippati pour sa sensibilité au piano.
Laszlo Hadady mon maître de hautbois. Sa sonorité est totalement moderne, anticipatrice des futures tendances de timbre et de phrasé.
– La dernière fois où vous avez été ému en écoutant une musique, une chanson, laquelle était-ce ?
Un concert de Roustem Saitkoulov avec jouait la sonate de Franck avec Claire Oppert.
– Si Dieu était une chanson, une musique, laquelle serait-ce ?
Alleluia de Haendel, parce qu’avec Haendel, il y a souvent la lumière en plus et l’austérité en moins.
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Sur le site d’Universal: http://www.universalclassics.fr/LePasteurRobert/
Sur le site de France-Culture: http://www.franceculture.fr/personne-jean-christophe-robert
Sur le site de l’hebdomadaire Réforme: http://www.reforme.net/journal/02172011-3404/opinions/disputatio/nier-enfer-nom-d-quietisme-bien-convenable-est-insense
France-Culture encore: http://www.franceculture.fr/emission-service-protestant-autorite-et-pouvoir-2012-09-23
Mon commentaire Merci Yann pour votre ouverture du coeur
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