Pour les uns, Mahalia Jackson, la reine du gospel, née en 1911 aurait eu 100 ans le 26 octobre dernier. Pour les autres, ils fêteront le centenaire de sa naissance… en 2012. Les deux dates ont toujours été utilisées par les amateurs de gospel et par la chanteuse elle-même. Tous marqueront les 40 ans de sa mort, le 27 janvier 1972, à l’âge de 60 ans.
Au-delà des surprises de l’état civil du côté de la Nouvelle-Orléans, une longue séquence s’annonce qui donnera l’occasion d’évoquer, et surtout de réécouter, la voix de Mahalia Jackson très appréciée notamment en France où elle fut honorée par un public fervent lors de ses tournées et récompensée par de nombreux prix.
Il faut d’emblée recommander l’intégrale en cours (chez Frémeaux) dont la maîtrise d’oeuvre a été confiée à Jean Buzelin. Le dixième numéro devrait sortir en janvier et devrait être suivi de deux ou trois autres. Le même Buzelin a participé à un dossier spécial « Mahalia Jackson » dans le trimestriel « Soul Bag » (numéro 204, octobre-novembre-décembre 2011) où il retrace les grands moments de sa carrière et de ses engagements dans le mouvement des droits civiques aux côtés du pasteur Martin Luther King.
Un peu plus tard dans cette belle saison Mahalia, le festival de Cannes devrait projeter en mai 2012 le film que tourne actuellement aux Etats-Unis Euzhan Palcy (réalisatrice notamment de « Rue Cases Nègres », honorée à Cannes en 2011, et auteur encore d’ hommages à Aimé Césaire) . « Mahalia » (jouée par la chanteuse de r’n’b Fantasia Barrino) écrit par le scénariste Jim Evering est basé sur le livre de Jules Schwerin « Got To Tell It: Mahalia Jackson, Queen Of Gospel » (toujours pas traduit en français). Dans un récent entretien (dans le mensuel « Vibrations ») la réalisatrice née en Martinique expliquait ce choix: « J’ai accepté de faire ce film en hommage à ma mère qui écoutait en boucle Mahalia Jackson, Billie Holiday et Edith Piaf. Quand je suis arrivée à Paris, les radios ne passaient jamais de musique antillaise, mon seul lien avec la Martinique passait donc par le gospel américain, par Mahalia surtout ».
En cadeau voici la présentation faite dans La Croix (en 2.000) par le Père Bruno Chenu (auteur d’un ouvrage de référence sur le spiritual et le gospel, chez Bayard) de Mahalia Jackson qui n’accepta jamais de chanter un répertoire profane pour se consacrer à la musique d’Evangile.
Devenue une vedette sollicitée par le monde entier, elle n’oublie pas le combat de son peuple et accompagne Martin Luther King dans la lutte pour les droits civiques des années 60 en chantant « We shall overcome » (Nous vaincrons). Lors des funérailles du prédicateur noir, elle interprète son gospel favori : « Precious Lord, take my hand « (Précieux Seigneur, prends ma main). Elle mourra en 1972 d’une attaque cardiaque.
http://www.la-croix.com/Archives/2000-10-31/Zoom-Mahalia-Jackson-la-reine-du-gospel-_NP_-2000-10-31-119964
A réécouter sur le réseau RCF la série d’émissions spéciales de François-Xavier Moulé dans le cadre de « Oh Happy Day »: http://www.rcf.fr/radio/rcfnational/emission/185590/192801
A découvrir sur le site du labal Frémeaux, l’intégrane Mahalia Jackson en cours (livrets de Jean Buzelin): http://www.fremeaux.com/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.browse&category_id=46&Itemid=304
Le site de la revue « Soul Bag »: http://www.soulbag.presse.fr/
une biographie détaillée (en anglais): http://www.gale.cengage.com/free_resources/bhm/bio/jackson_m.htm
A lire, bulletin du HCF (Hot club France), 603, spécial Jackson: http://www.hot-club.asso.fr/docum/revue/bulletin/bulletin.html
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